Au Congo-Brazzaville, quatre candidats déçus de l’élection présidentielle appellent à une opération « ville morte », ce mardi 29 mars, à Brazzaville et dans l'ensemble du pays. Cette action vise à protester contre la victoire, au premier tour, du président Denis Sassou Nguesso à l'élection du 20 mars.
A Brazzaville, l’opposition demande aux Congolais de rester chez eux pour protester contre ce qu’elle considère comme une « farce électorale ». Claudine Munari, présidente du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST), est l’une des signataires de l’appel à l’opération « ville morte ».
« C’est une première. Nous mettrons en place d’autres actions. Cette fois-ci, c’est une "ville morte", on reste chez nous. Cela veut dire qu’il n’y a personne dans les bureaux, personne ne travaille. En tout cas, la majorité des personnes restent chez elles. Nous évaluerons les résultats de cette journée "ville morte" et nous continuerons les actions pour arriver à faire reconnaître les vrais résultats de l’élection présidentielle », a-t-elle déclaré à RFI.
De son côté, le parti au pouvoir s’insurge contre cette opération « ville morte ». Joint par RFI, Pierre Ngolo, secrétaire général du Parti congolais du travail, estime que l’opposition devrait plutôt saisir la Cour constitutionnelle et attendre que cette dernière se prononce sur la validité des résultats électoraux.
« Il y a des candidats qui pensent que les résultats présentés ne reflètent pas le verdict populaire, dit-il. Ils ont la possibilité d’engager les procédures, conformément à la loi. Plutôt que de faire cela, on ait recours à des moyens peu orthodoxes qui répondent simplement à une volonté d’instaurer le chaos dans la République, ceci nous le déplorons ».
Selon la loi électorale, l’opposition a quinze jours, après la proclamation des résultats, c’est-à-dire jusqu’au 7 avril, pour présenter un recours.

■ La Céni répond à l’opposition
La Commission électorale demande à l'opposition de contester les résultats par les voies légales, c'est à dire sans appel à la désobéissance civile. Le président de la Commission électorale, Henri Bouka, rappelle par ailleurs qu'il juge sincère les résultats de la présidentielle : « Faisons des contestations, des réclamations scientifiques, cartésiennes, documents électoraux à l’appui. Mais on ne peut pas continuer dans une logique qui n’est pas propre à l’élection. Quand on fait acte de candidature, on adhère à une logique encadrée par les lois de la République. Cette logique est encadrée depuis l’acte de candidature jusqu’à la contestation et la proclamation des résultats définitifs. Mais dès lors que l’on refuse cette logique, on est plus dans le jeu électoral. On est dans un autre jeu que la Commission se refuse à commenter ».
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