Le président sortant "Joseph Kabila" a du souci à se faire. Sur septante-six candidatures
«déclarées recevables» par la CENI (Commission électorale nationale indépendante), à peine vingt émanent de postulants qui "revendiquent" leur appartenance à la « majorité présidentielle » ; quarante-sept ont opté pour le label « indépendant » et neuf sont issus d’autres partis dont le MLC (Mouvement de libération du Congo). Les apparences sont trompeuses. Malgré la propagande servie matin, midi et soir à la population congolaise, via les médias d’Etat (RTNC, ACP), la «majorité» chère à «Joseph Kabila» est en passe de retrouver sa véritable dimension. Celle d’une coquille à moitié vide. C’est un euphémisme.

La CENI a publié tard dans la soirée du dimanche 28 février la liste des candidats retenus pour l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt et une nouvelles provinces issues du découpage territorial. La Commission a enregistré 97 dossiers. Vingt et un ont été jugés
«irrecevables». Quarante-sept son estampillés "indépendant", 20 portent le label "MP". Il est désormais clair que la mouvance kabiliste a perdu son attraction d’antan. Après les frondeurs du
«G7», on peut gager que d’autres mouvements de contestation pourraient naître dans les jours à venir.

On comprend, dès lors, l’inquiétude, à peine voilée, exprimée par le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, dans l’étrange correspondance qu’il a adressée au président de la CENI en date du 23 février dernier. Minaku semblait instruire celui-ci d’"ignorer" toutes les candidatures déposée antérieurement par des membres de la MP. Il en est de même de «celles introduites après le 10 février 2016 qui ne sont pas soutenues par des mandats et procurations spéciales de notre famille politique».

En « précipitant » le découpage territorial, « Joseph Kabila » espérait lancer une sorte d’O.P.A sur les 21 nouvelles entités administratives. "Le président kabila était convaincu que les membres de sa majorité allaient rafler tous les postes de gouverneur, confie un cadre de la MP". "A partir des provinces, les gouverneurs allaient annoncer le souhait de leur population respective d’un référendum pour réviser la Constitution avec pour but de faire sauter la limitation du nombre de mandat présidentiel", glisse notre interlocuteur.

Depuis qu’il a initié l’idée de la tenue d’un « dialogue », « Joseph Kabila » et les thuriféraires de son régime ne cessent de clamer que l’objectif de ce forum est d’organiser des «élections apaisées». Seulement voilà, dans l’entendement des «durs» du premier cercle du pouvoir kabiliste, les "élections apaisées" signifient des scrutins favorables aux candidats de la MP.

Actions de sabotage

Que va faire le président sortant « Joseph Kabila » ? Va-t-il accepter la Bérézina ou concocter un
«Plan B» en appelant à la rescousse les fameux commissaires spéciaux et des agents de l’ANR? Mission : intimider ou corrompre les députés provinciaux devant élire les futurs gouverneurs et leurs adjoints.

Selon des informations encore fragmentaires, les directeurs provinciaux de l’ANR (Redoc) auraient été chargés, par leur hiérarchie, de recruter, au niveau local, des agents devant s’occuper non seulement des bureaux de vote mais aussi des bureaux de compilation. L’objectif est de faire élire un maximum des personnalités de la MP au niveau local. Ce qui donne un début d’explication à l’insistance du "clan kabiliste" à commencer les consultations politiques par les locales. Il va sans dire que le « raïs » n’a pas encore dit son dernier mot.

Certaines sources - plus alarmistes ? - assurent que l’administrateur général de l’ANR, Kalev Mutondo, de concert avec les « services d’études stratégiques » de la Présidence de la République, aurait planifié des «actions de sabotage» aux quatre coins du pays. « Le but est de montrer à la face de la communauté tant nationale qu’internationale l’impossibilité d’organiser les élections générales dans un climat apaisé », confie une d’elles. « L’objectif est de faire annuler le processus électoral en décrétant l’état d’urgence », enchaîne une autre.

Une chose paraît certaine : « Joseph Kabila » s’accroche à son idée de briguer un troisième mandat. Et ce en dépit du fait la "MP" a perdu son "charme" d’antan...
B.A.W
© Congoindépendant


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