De plus en plus, la mort est là. Elle vient juste après la vie. Elle est, elle-même, toute une seconde vie, dit-on. Tel est, pourtant, le sort de tout le monde, même si chacun y va de sa manière. Vendredi 27 février 2016, Christian Badibangi s’en est allé. L’homme qui se conjuguait toujours au pluriel, du fait de son nom, selon ses propres explications livrées lors d’une des ses dernières prestations sur les antennes de la Radio Okapi, dans l’émission Grand Témoin de Kelly Nkute, a cassé la pipe. Cette fois-ci, sa résistance a cédé aux caprices hideux et malins de la sempiternelle sentence de la mort. Le destin l’a décidé ainsi. Tel, un Baobab, Badibangi disait ce même jour-là qu’il se considérait, lui, comme le plus grand Opposant de ce pays, après Tshisekedi wa Mulumba, le Président de l’Udps. Il laissait entendre également qu’à la prochaine fois, au moment des joutes décisives à la présidentielle qu’il subodorait à l’horizon 2016, si jamais le délai constitutionnel était respecté, il se jetterait dans les bras du Sphinx de Limete, pour rééditer les exploits de l’Opposition sacrée dans une union indissoluble, comme vers les années 90, pour emprunter la force et les énergies nécessaires dans le dessein de défaire, dans les urnes, l’apparente montée en puissance de l’actuelle Majorité contre laquelle, il se serait engagé, depuis son dernier séjour à Kampala autour de l’affaire M23, dans la lutte sans merci pour l’affaiblissement de ses thèses politiques au sein de la petite chambre du Parlement. A suivre son regard, Christian Badibanga ne se voyait pas devant une épreuve qui, contre son gré, pouvait l’emporter si tôt. Il avait les ambitions à la mesure de sa taille. Le latin, il l’avait, pour avoir été à l’école. L’expérience politique et professionnelle, il détenait entre ses mains, un sérieux carnet d’adresses. Qui mieux que lui pouvait bien serpenter les méandres de la zoologie politique congolaise, sans y laisser, des décennies durant, ses propres plumes ? Comme quoi, Christian Badibangi n’est pas n’importe qui. C’est un homme, un des fils intelligents de l’espace Grand Kasaï. Il mérite ainsi, au regard du travail abattu aussi bien dans les débats ouverts ou en sourdine, des hommages dignes. Par effet de rebrousse-poil, il appartient à la nation congolaise de lui rendre l’ascenseur. Oh, mort ! Ton aiguillon, quoique têtu, n’a-t-il pas été vaincu sur la croix de Golgotha ? D’où, Badi vivra… ! Christian grâce à la main tendre du Christ survivra… ! La Prospérité y croit.
La mort vient de frapper dur au sein de la classe politique congolaise. Après Gérard Kamanda wa Kamanda, son aiguillon a visé et attrapé, cette fois-ci, Christian Badibangi, un des élus du territoire de Dimbelenge et, en même temps, deuxième Vice-Président de la Commission Politique Administrative et Juridique de l’Assemblée Nationale. Le pire est arrivé à 5 heures du matin de vendredi 27 février 2016, lorsqu’à l’âge de 63 ans, en dépit de tous les soins dont il a bénéficié à Monkole, le Tribun s’est éteint. Licencié en arts plastiques à l’hexagone, Christian Badibangi était le Président de l’ U.S.Z (Union Socialiste Zaïroise), rebaptisé, U.S.C, un parti créé en 1990 à l’aube de la transition, au crépuscule du régime honni du Maréchal Mobutu. Il a été successivement membre de la Commission des biens mal acquis à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) et du parlement de Transition de 1992 à 1997. Il a été élu Député National en 2011. Un clin d’œil dans sa biographie, ci-dessous, permettrait à quiconque de réaliser un bon plongeon dans son parcours élogieux.