
Abordant le thème du jour devant plusieurs jeunes et vieux, il a commencé par établir la différence entre raison et passion. Pour lui, la raison est une faculté qui permet à l’être humain de connaître, juger et agir conformément à des principes alors que la passion est une affectivité violente qui nuit au jugement. Sans détour, il a signifié que pour l’opposition citoyenne, ‘‘le dialogue convoqué par Joseph Kabila est un choix de la raison et nous allons dans les lignes qui suivent démontrer qu’il s’agit effectivement d’une nécessité car elle demeure à l’heure actuelle l’unique voie pour éviter que la RDC ne sombre dans le chaos et le désordre institutionnel’’.
Pour trouver des bonnes réponses, cet élu national a établi un diagnostic de la situation politique du moment. Il a, également, abordé la question des écueils qui minent l’organisation des élections en RDC, la question du leadership politique en RDC et, enfin, les raisons qui motivent l’opposition citoyenne à soutenir le dialogue. Rappelant l’historique de la situation politique congolaise, Justin Bitakwira pense que quelles que soient les théories juridiques ou constitutionnelles qui peuvent être développées par n’importe qui, il y a lieu que les hommes politiques congolais se regardent en face et se posent la question de savoir : «quel genre d’enfantement choisir ? Quelles que soient nos tendances, opposition radicale, opposition tout court ou majorité. Et la maman enceinte en question est la mère de chacun de nous», dit-il. En ce qui concerne la problématique de l’organisation des élections générales en 2016, ce Député National signale qu’à l’heure actuelle, le microcosme politique congolais nous peint un tableau sombre et plein de problèmes à résoudre. Pour lui, la tenue des élections dans le délai constitutionnel doit se conjuguer avec la résolution des problèmes posés depuis 2011, dont les troubles qui ont entaché la campagne électorale et la contestation des résultats des élections de 2011 ; proclamation des 2 chefs d’Etat : un légitime et un autre « légal » à la recherche de l’impérium voici 5 ans ; la liquidation des arriérés électoraux ; l’enrôlement de nouveaux majeurs après les élections de 2011 ; la fiabilisation du fichier électoral ; l’enrôlement des congolais de l’étranger ; l’absence des cartes d’identités ; le blocage de la CENI dans son fonctionnement ; la non organisation des élections provinciales d’octobre 2015 ; l’insécurité généralisée à l’Est du pays ; l’absence d’un calendrier réaliste et consensuel ; les difficultés de financement des élections. Pour l’opposition citoyenne, il est évident que la solution aux problèmes posés ci-haut ne peut intervenir qu’à l’issue des négociations politiques entre les acteurs de toutes les tendances, négociations ou dialogue qui devront aboutir à un consensus politique autour de toutes ces préoccupations. Bitakwira est formel : « à toutes ces questions politiques, il faut des réponses politiques. Les leaders politiques congolais doivent donc se prononcer sur la marche à suivre pour résoudre ces interrogations. D’où, le débat de ce jour entre les pros et les antis dialogue.
S’agissant du leadership politique congolais, le Coordonnateur de l’Opposition Citoyenne soutient que la première priorité d’un dirigeant est de bâtir une vision.
Le dialogue
Pour Justin Bitakwira, au stade actuel, l’heure ne doit plus être à la recherche des responsables des faits ci-hauts indiqués et de les soumettre à la vindicte populaire car le vin étant déjà tiré, il faut le boire.
A en croire ses propos, les dernières sorties médiatiques du bureau de la CENI ont confirmé la non tenue de l’élection présidentielle en novemb2016. Cette situation, a-t-il dit, va entraîner inévitablement la prolongation du mandat du Chef de l’Etat qui devra rester à son poste jusqu’à la remise et reprise avec son successeur et quitter le pouvoir. «Nous estimons que le mieux à faire, c’est de nous mettre autour d’une même table pour définir et déterminer les pistes de solution pour éviter le pire car si d’aventure il y avait chao comme le souhaite l’opposition contestataire, nous serons encore et toujours obligés de nous mettre autour d’une table pour y mettre fin comme c’est le cas dans des pays autour de nous. Nous disons à la face de l’opinion nationale et internationale que nous ne sommes complices de personnes mais plutôt des complices de notre propre conscience, mais aussi des prophètes de la justice et de la paix et nous pensons que le glissement qui arrive devra faire l’objet d’un consensus politique », a-t-il lancé un appel pathétique.
De la médiation internationale
Pour l’opposition citoyenne, faire de la médiation internationale une condition sine qua none à l’organisation du dialogue entre congolais, prouve le degré d’aliénation mentale qu’une certaine classe politique est soumise alors qu’elle a plus d’une fois été flouée par cette même communauté internationale, tel le cas de Sun City. « Nous estimons qu’avec ou sans médiation internationale, les congolais peuvent se parler entre eux et résoudre leurs problèmes », a-t-il noté.
Kevin Inana