Sept axes stratégiques ont été proposés pour une meilleure Adéquation Formation Emploi et Production (AFEP) en RDC. C’est notamment la création d’un Fonds d’Insertion et d’Adaptation Professionnelle (FIAP), avec un dispositif d’intervention par des outils adaptables suivant les besoins de l’offre et de la demande d’emploi. Il s’agit de l’une des propositions apportées par Mongi Bedoui, Coordonnateur du projet CDCGE, hier, à l’Hôtel Memling. Il l’a dit, lors de l’atelier de la ‘’présentation du rapport provisoire de l’étude sur le travail mettant l’accent particulier sur la main d’œuvre qualifiée en RD. Congo’’. Réalisée pendant cinq mois l’année dernière dans trois provinces, la dite étude a recensé 57 constats de travail sur terrain.
Deux objectifs ont été poursuivis par cette initiative du Prof. Georges Byeragi. D’abord, l’analyse de la situation actuelle du marché du travail, de main d’œuvre qualifiée, du système de formation professionnelle et de son vécu social. Ensuite, c’est la question de formuler des recommandations pour accroître les opportunités de recrutement de la main d’œuvre qualifiée congolaise et d’orienter les décisions du Gouvernement dans ce secteur.
Ainsi, l’enquête et l’échantillonnage stratifié se sont-ils réalisés dans les provinces de Kinshasa, du Katanga et Sud-Kivu. Cela, dans les 137 entreprises prévues par les protocoles de recherche, 15 autres supplémentaires dans les deux premières provinces, 24 fiches remplies par les représentants d’entreprises ayant participé à la consultation à l’INPP sur l’élaboration des plans de formations, ainsi que 58 institutions de formation.
Rapport proprement dit
A en croire l’expert Tunisien Mongi Bedoui qui a présenté ce rapport, les 57 constats ne veulent pas dire que tout est négatif.  Ainsi, sur les caractéristiques du marché du travail, l’étude a-t-elle relevé 14 constats, spécialement, par rapport à une concentration de la population de plus en plus marquée dans le milieu urbain ; l’emploi formel reste essentiellement masculin et l’emploi informel est plutôt féminin ; un dysfonctionnement du marché de l’emploi et des moyens limités en possession de l’Office National de l’Emploi (ONEM). Dans les caractéristiques des systèmes d’enseignement technique et de formation professionnelle initiale, il a été retenu que, les effectifs d’apprenants y inscrits, ne représentent que moins de 1/5 au secondaire ; l’enseignement professionnel est presque inexistant dans le système national de l’ETFP ; les jeunes filles y sont faiblement représentées ; les formateurs permanents sans expériences en entreprises constituent 97% du corps formateur, et seulement 3 % sont des vacataires parmi lesquels une très petite issue des entreprises. Pour ce qui est de la formation en métiers relevant des Ministères des Affaires Sociales ainsi que de la jeunesse et des sports, il a été remarqué des multiples initiatives pour minimiser l’impact de la faiblesse des ressources des centres ; c’est un système à vocation régionale qui renferme des grandes capacités de réponse aux besoins des secteurs des petites entreprises et de l’informel mais il souffre d’absence des moyens financiers, d’appui pédagogique, de reconnaissance fonctionnelle, et d’encadrement et pilotage. Concernant la formation continue des travailleurs, il a été observé la nécessité d’un système et d’un dispositif de formation continue partenarial ; une expérience de suivi des bénéficiaires de la formation a été introduite pour la première fois ; à l’exception de l’INPP de Kinshasa, les deux institutions de Katanga et du Sud-Kivu ne disposent pas de moyens pédagogiques et d’équipements nécessaires, mais elles sont en pleine restructuration avec l’appui des partenaires de coopération. Tandis que dans le système de production et ses relations avec le marché du travail, il s’est épié une économie très peu diversifiée, renforçant l’inadéquation entre formation-emploi et production ; malgré la croissance économique, des difficultés énormes en recrutement notamment, de la main d’œuvre qualifiée demeurent; une corrélation économétrique significative entre le degré de recours aux diplômés et la taille des unités de production ; une très bonne disposition des entreprises à aider le système de formation pour améliorer l’employabilité de ses diplômés ; durée de chômage courte des diplômés des centres de formation.
Sept axes stratégiques
Pour relever ces défis, cet expert tunisien propose des axes stratégiques et un plan d’actions avec les fiches détaillées des actions. Au sujet des axes, il en a défini sept. Parmi lesquels, le développement du pilotage des dispositifs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle par une restructuration des services centraux et provinciaux du Ministère chargé de ce secteur. Il y a, également, l’éclaircissement des politiques et les choix stratégiques organisationnelles ; répondre aux besoins des entreprises en main d’œuvre qualifiée congolaise en créant un Fonds d’Insertion et d’Adaptation professionnelle (FIAP), avec un dispositif d’intervention par des outils adaptables suivant les besoins de l’offre et de la demande d’emploi ; reformer l’ONEM par l’application d’un programme ‘’SERVIR’’ basé sur l’approche de prestation de services aux demandeurs d’emploi, aux entreprises économiques. Sur cette liste figure, en plus, les demandeurs de formation et les promoteurs de micro et de petites entreprises, ainsi qu’appliquer l’animation au lieu de l’Administration du marché du travail.
Par ailleurs, le plan d’action proposé a pour objectif de concrétiser les sept axes stratégiques mentionnés en proposant les cadres d’actions  (12 à réaliser), les outils de réformes, les mécanismes de financement, les programmes d’exécution et le dispositif de suivi évaluation. Pour cela, il y a 7 résultats à atteindre entre autres, un système de pilotage de la formation professionnelle et de l’enseignement technique qui soit créé au niveau central au sein du Ministère de l’ETFP.  
Judith Asina
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top