Dans une tribune publiée le 08 mars 2016 sur le site de Jeune Afrique, Cécile Kyenge s’attaque violement au pouvoir de Kinshasa. Nous avons choisi pour vous les 5 phrases qui, selon notre rédaction, semblent résumer la pensée profonde de la députée européenne et ancienne ministre de l’Intégration italienne.
- L’usage du conditionnel est ici obligatoire, tant l’espoir de voir les électeurs exprimer leur choix en toute liberté semble aujourd’hui compromis. Et pourtant. La Constitution congolaise adoptée par référendum en 2005 et promulguée en février 2006 par le chef de l’État Joseph Kabila Kabange – élu une première fois en juillet 2006 et réélu en 2011 lors des scrutins présidentiel et législatif contestés – ne peut assumer que deux mandats consécutifs.
- En toute logique, le président Joseph Kabila devrait donc quitter ses fonctions en décembre 2016, au terme de son mandat de cinq ans. Mais voilà, les atermoiements du chef de l’État et son silence sur ses intentions sont devenus la règle d’une stratégie politique aussi illisible que périlleuse. On est en droit de croire que ce silence fait partie d’une stratégie bien orchestrée, déjà que le président de la République a lui-même déclaré, je cite : « Je ne parle que lorsque je me convaincs que ce que je veux dire est plus lourd que mon silence ». C’était lors d’un voyage à Lubumbashi en décembre dernier.
- Une chose est sûre : plus les jours passeront et plus la Communauté internationale sera forcée de croire que la stratégie du « glissement », souvent évoquée par l’opposition et la société civile pour dénoncer les « réels » objectifs du Palais de la nation, est bel et bien au cœur de la stratégie politique du pouvoir en place. Certains observateurs sont d’ailleurs d’ores et déjà convaincus que l’élection présidentielle n’aura tout bonnement pas lieu en 2016. Ce qui est en soi un préjudice pour la démocratie congolaise.
- La timidité de l’Union africaine sur le dossier congolais laisse quelque peu perplexe
- Lire la suite ici sur politico.cd
Originaire de RDC, Cécile Kyenge a été chef de la mission d’observation de l’Union européenne pour les élections au Burkina Faso en 2001. 51 ans, elle est arrivée en Italie en 1983 et elle a d’abord travaillé comme ophtalmologue.
POLITICO.CD