Réagissant aux propos de la délégation de l’UE en RDC : Mende renvoie les partenaires extérieurs à la force de la loi
La Communication de Lambert Mende Omalanga, Porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication et Médias de ce jeudi 10 mars 2016, au Centre de presse du Cabinet ministériel, a tourné autour de trois axes majeurs, à savoir: les préoccupations exprimées par certains partenaires extérieurs de la RDC dont l’Union Européenne sur l’atteinte des droits et libertés des citoyens, la répression des hommes politiques proches de l’opposition, de certains professionnels de médias et activistes de droits de l’homme ainsi que le refus d’interférer dans l’administration de la justice congolaise. Devant les journalistes de la presse tant nationale qu’étrangère, Lambert Mende a éclairé la lanterne de l’opinion tant nationale qu’internationale sur l’un ou l’autre sujet ci-dessus évoqué. En subsistance, le Gouvernement de la République invite l’Union Européenne à avoir une considération envers les autorités de la République Démocratique du Congo. Aussi, affirme-t-il développer une coopération positive dans l’intérêt supérieur de toutes les parties.
Par ailleurs, le Gouvernement est d’un même avis avec l’Union européenne lorsqu’elle affirme qu’en «cette période préélectorale, le respect des droits de l’homme et des libertés civiles est crucial afin de permettre des élections transparentes, apaisées et crédibles.
Il est aussi vrai que l’appel au dialogue politique doit nécessairement aller de pair avec le droit de tous de s’exprimer librement, reconnait Lambert Mende.
Seulement, le Gouvernement de la République par la bouche de son Porte-parole tient à rappeler qu’il existe des mécanismes non juridictionnels et juridictionnels de protection. Dans ce sens, précise-t-il, la mise en œuvre des mécanismes non juridictionnels a été confiée par la loi à la Commission nationale des droits de l’Homme tandis que les mécanismes juridictionnels sont une attribution réservée aux Cours et tribunaux de l’ordre judiciaire.
Cette disposition trouve son fondement dans la Constitution en son article 150 qui stipule: le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens.
Comme quoi, insiste Mende, les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi.
C’est ici l’occasion pour Mende Omalanga de réitérer le refus du gouvernement d’interférer dans l’administration de la justice.
«Il n’existe pas des juges des juges, et seuls les juges congolais sont habilités à prononcer les décisions de justice», déclare Mende qui évoque naturellement le cas des activistes du mouvement Lucha condamnés par le premier juge à deux (2) ans de prison. Ce verdict a été sérieusement attaqué par ces mêmes partenaires extérieurs.
Et pourtant, Lambert Mende les a exhortés qu’à la place d’attaquer le jugement de la juste, les partenaires avaient l’obligation d’orienter les condamnés à la saisine d’une instance supérieure.
C’est ce qui fut fait. Après avoir interjeter l’appel, le juge supérieur a prononcé un jugement beaucoup plus léger allant de 2 ans à six (6) mois. Qui a gagné dans tout cela? S’interroge Mende.
Erreur ou pas?
Seul, le juge a le pouvoir de corriger s’il y a erreur devant d’autres juges. Pour le cas d’espèce, relate Mende, la peine de deux (2) ans prononcée au départ ne porte aucun germe d’erreur. C’est la justice qui est dite en toute équité. Seulement, plus on saisi une juridiction supérieure, mieux les juges ont plus d’expériences, de grades et de technicités à mieux scruter le problème.
D’où, déplore le Porte-parole du Gouvernement, il est aberrant d’émettre un jugement de valeur sur la justice congolaise et pour un problème assez clair. « Evitons de s’ériger en juge », martèle-t-il avant de lancer un appel au respect de la décision de la justice. Lorsqu’une affaire est dans la Cour de la justice, les politiques doivent s’en dessaisir, soutient Mende.
S’agissant des droits de l’Homme et libertés civiles, la Constitution de la RDC, évoquée par Mende stipule en son article 16 que « toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et de bonnes mœurs ».
Toutefois, la loi des loi protège la liberté individuelle tout en limitant au respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs, le fait à ne pas favoriser des comportements susceptibles de conduire la société vers des situations d’anarchie, et d’ingouvernabilité dont le pays a plus souffert au cours de cinquante dernières années.
Est-t-il impératif le Dialogue avant les élections?
A en croire Mende Omalanga, deux approches s’affrontent. Il s’agit de l’approche politique c’est le dialogue. Tandis que l’approche institutionnelle, ce sont les élections.
C’est la seconde approche qui prime sur l’autre. Seulement, rapporte le ministre Mende, pour ne plus retomber dans le disfonctionnement ou le chaos vécu en 2006 et 2011, il est nécessaire pour la classe politique de dialoguer pour lever des options fondamentales devant conduire à des élections crédibles, transparentes et apaisées que seule, la CENI ne saura résoudre sans le concours d’autres acteurs au préalable.
Le ministre a placé un mot d’encouragement et de félicitations aux femmes, singulièrement, celles de médias, à l’occasion de la journée commémorative du 8 mars et dont la profession journalistique se féminise davantage.
Eugène Khonde