*C’est un début de mise en œuvre de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Deux missions concertées de l’ONU et de la Francophonie sont en RDC pour évaluer le processus électoral. Si Corneille Nangaa, le Président de la CENI, a souligné la nécessité d’un consensus des acteurs et parties prenantes aux élections, le Chef de la mission concertée ONU-OIF, le Général Sangare, a déclaré qu’il est venu identifier les domaines qui nécessitent une intervention en perspective des élections 2016. Comme quoi, les tergiversations des politiciens sur la tenue du Dialogue politique national n’auraient aucun effet suspensif sur les délais constitutionnellement contraignants liés notamment, à l’organisation de la présidentielle et des législatives nationales en novembre 2016.

Le 31 mars dernier, le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté, à l’unanimité, la Résolution 2277 qui reconduisait d’une année, le mandat de la Monusco. Le Conseil de sécurité enjoignait, par ailleurs, la CENI à publier un calendrier électoral dans le respect des délais constitutionnels. En RDC, la 2277 a été perçue différemment. Certains se sont évertués à en réduire la portée, la jugeant moins contraignante. Les uns ont estimé qu’elle était irréaliste, teintée d’irresponsabilité. Les autres se sont sentis réconfortés dans leur position et ont, à plusieurs reprises, demandé sa mise en œuvre. On se rend, évidemment, compte que l’ONU n’a pas l’intention de céder aux caprices des politiciens congolais. En harmonie avec l’OIF, une délégation costaud, constituée des personnalités expérimentées en matières électorales sur des champs à hauts risques, vient d’être dépêchée à Kinshasa. Rien que par sa composition, on comprend qu’il ne s’agit pas de la blague. Le Chef de la délégation mixte, le général Sangare est Délégué Général aux Elections du Mali et Président du Réseau des Commissions Electorales Francophones. Il a été pour beaucoup dans l’organisation et la réussite des élections dans un pays comme le Mali, toujours en guerre et dont le Nord était sous occupation des rebelles et terroristes islamistes. Depuis, il a acquis une notoriété et une respectabilité internationales. Dans son équipe, on compte le Camerounais Jean-Jacques Bikoue, le Mauritanien Mohamed Lemine, le Nigérien Ousmane Abdourahamane, le Français Kulenovic Cyril, ainsi que la Djiboutienne Zahra Kamil Ali qui coordonne la mission.

En 2015, l’OIF avait déjà envoyée en RDC une mission d’audit du fichier électoral. Les experts de la Francophonie avaient conclu que le fichier électoral était corrompu et qu’il nécessitait un nettoyage pour élaguer les doublons, les morts et toutes sortes d’ordures. Une opération qui pourrait durer entre 4 et 5 mois. La CENI a, plutôt, opté pour une révision totale du fichier électoral devant se faire pendant au moins 14 mois.

Viseur

Dans les jours qui viennent, on en saura un peu plus sur le processus électoral. Dialogue ou pas dialogue, la CENI doit absolument faire son travail. Ici, toute la responsabilité pèse sur Nangaa qui, visiblement, est placé sous la plus haute surveillance. Déjà, de New York où il a séjourné dernièrement, il avait lancé l’idée de recourir aux auspices de la Cour Constitutionnelle, pour obtenir d’elle, une petite ‘’extension’’ de délai, si jamais les contraintes techniques ne permettaient pas à la CENI de s’acquitter de ses tâches à bonne date. L’idée, l’on s’en souvient, avait soulevé un tollé de protestation au sein de la classe politique, avec pour conséquence, le début de la désacralisation de la confiance investie dans la Centrale électorale. La suite du feuilleton électoral en RD. Congo en prenait ainsi un vrai coup d’uppercut. Depuis, Nangaa est accusé de tous les noms d’oiseaux. Les plus extrémistes n’hésitent pas à le classer, sans moufles, dans le carré d’As engagés sur la voie du glissement. L’unique voie de sortie, avait-il indiqué lors de la même sortie médiatique sur la Voix de l’Amérique, était, semble-t-il, d’abandonner la révision et, même, de renvoyer à plus tard, l’enrôlement des jeunes devenus majeurs. Ce que les alchimistes de la résistance, du côté de la Majorité, ne peuvent nullement tolérer, ni admettre. Entre les positions tranchées, le dialogue qui, pourtant, pouvait couper la poire en deux, est, lui-même, bloqué. Kodjo n’a toujours pas institué le comité préparatoire, plusieurs jours après qu’il l’ait annoncé, tambours battants, à Kinshasa. Alors que pendant ce temps, les Députés de la Majorité ont, eux, saisi la Cour Constitutionnelle en interprétation des articles 70, 103 et 105. Tout ceci contre le gré de l’Opposition qui aligne, plutôt, les articles 64, 70, 73, 75, 76 et 220 de la Constitution, tout en brandissant la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’Onu, dans son escarcelle, pour se défendre. Le décor du duel aux couperets, s’il faut l’appeler ainsi, est déjà planté.
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