Il n’est pas passé par les trois grands clubs de Kinshasa, notamment V.Club, DCMP et Dragons, mais il a réussi à attirer l’attention du public sportif lorsqu’il jouait dans Shark XI FC. Le virevoltant attaquant Manzia Budget (né le 24 septembre 1994) a fait partie des espoirs congolais du football alors qu’il évoluait à Shark XI FC de Kinshasa, club tuteuré par Zoe Kabila, jeune frère du président de la République, Joseph Kabila. Il a fait partie des vingt-trois Léopards de la RDC lors de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations en 2013 en Afrique du Sud, sous le sélectionneur Claude Le Roy. La même année, il a pris part au Tournoi de Toulon en France avec les Léopards U20, et à la Coupe d’Afrique des nations juniors en Algérie. Actuellement à Dukla Praha en République Tchèque, il se confie en exclusivité aux Dépêches de Brazzaville.
Les Dépêches de Brazzaville : Vous êtes actuellement à FK Dukla Praha en République Tchèque. Parlez-nous un peu de votre parcours ?
Manzia Budget : Je suis natif de Kinshasa, dans la commune du même nom où j’ai fait mes débuts en football. Mon premier club s’appelle Amis Luanga. C’est là que j’ai commencé mon aventure dans le monde du football avant de me retrouver au sein de la formation des Intimes de Kinshasa du président Fiston Agba. Ensuite, j’ai été transféré aux Stars de Kinshasa du feu président Pathy Mungomba, paix à son âme. C’est après une belle saison chez Les Stars de Kinshasa que j’ai directement intégré Shark XI FC.
LDB : Et depuis 2013, vous évoluez à l’étranger, d’abord au Maghreb et ensuite en Europe…
MB : Oui, j’avais fait une superbe saison chez Shark et appelé aussi en équipe nationale, chez les A et aussi les juniors. Et c'est là que tout a commencé, des clubs se sont intéressés à moi. Et j’ai signé mon premier contrat semi-professionnel à l’Étoile du Sahel de Sousse en Tunisie. Depuis 2014, je joue à FC Dukla Praha en République Tchèque et le championnat se déroule très bien. En 2015, j’ai été en prêt à Banik Sokolov toujours où j’ai joué douze matchs pour et marquer cinq buts. Depuis mon retour de prêt, j’ai marqué trois buts et deux passes décisives en quatre titularisations sur neuf matchs de la phase retour du championnat Ichèque.
LDB : Qu’avez-vous ajouté à votre expérience au contact du football professionnel ?
MB : J’ai appris beaucoup de choses depuis que j’ai quitté le pays. Il y a beaucoup de différence entre le football professionnel et le football au pays, déjà c'est perceptible au niveau du volume du travail, de l’infrastructure et du matériel.
LDB : Les clubs congolais, notamment Mazembe (champion d’Afrique en 2009, 2010 et 2015) et V.Club (finaliste de la Ligue des champions en 2014), sont présents sur l’échiquier africain. Un mot sur le niveau du football congolais dont le championnat est classé troisième sur le continent selon l’indice de la Confédération africaine de football.
MB : Personnellement, je suis fier des performances de nos clubs sur le continent et aussi du niveau de notre championnat national qui a beaucoup progressé.
LDB : Qu’avez-vous retenu de votre expérience chez les Léopards A et juniors de la RDC ? Et avez-vous de contacts avec d’autres Congolais évoluant en Europe ?
MB : Mon passage en sélections m’a été très bénéfique, surtout chez les A, où j’ai côtoyé des joueurs expérimentés comme Dieumerci Mbokani, Trésor Mputu, Youssouf Mulumbu, etc. Forcément, on ajoute un plus avec eux. Et je suis en contact avec d’autres joueurs ici en Europe, comme mon frère Chancel Mbemba de Newcastle en Premier League anglaise.
LDB : Vous pensez toujours à la sélection dirigée aujourd’hui par Florent Ibenge et où il y a une forte concurrence ?
MB : Oui, j’y pense beaucoup. L'un de mes objectifs, c’est de revenir en équipe nationale, travailler avec le sélectionneur Florent Ibenge et servir encore le pays. J’ai foi que je vais à nouveau recevoir une invitation de l’équipe nationale.
LDB : Vous n’êtes pas visible parce que peut-être le championnat tchèque est méconnu…
MB : J’envisage d’évoluer dans un championnat assez relevé, c’est mon but, mais d'abord il faut que je travaille dur ici en République Tchèque.
Martin Enyimo
