
Le Dialogue politique aura lieu en RDC, malgré les embûches. C’est la première certitude donnée par Kodjo aux journalistes. Deuxième certitude, un Groupe de travail a été constitué pour préparer la tenue des travaux du Dialogue en attendant, bien sûr, l’installation du Comité Préparatoire. Un Comité Préparatoire que le diplomate togolais a du mal à mettre en place compte tenu du caractère atypique des politiciens congolais. Comme des caméléons, certains tentent d’engager l’Opposition alors qu’ils participent au Gouvernement, les uns siègent au Bureau politique de la MP et se présentent sous les couleurs de la Société civile tandis que d’autres encore développent des sensibilités proches du pouvoir alors qu’ils se déclarent opposants. Difficile dans un microcosme politique congolais, marqué par une confusion idéologique et des conflits d’intérêt, d’être à la place d’Edem Kodjo. Toutes les fois qu’il parle aux journalistes, il n’arrête pas d’aligner ses difficultés quotidiennes. Troisième certitude, il n’y aura pas de dialogue sans l’UDPS. Par moment, le diplomate togolais manifeste son agacement face à une UDPS, apparemment, capricieuse qui désire de plus en plus des garanties avant de passer à l’acte. Edem Kodjo, par exemple, ne considère pas l’exigence d’un Panel de Facilitateurs constitué des Envoyés spéciaux internationaux comme un préalable. Il rappelle que la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité avait réglé cette question. Le mieux à faire, c’est de se mettre au travail d’autant plus que les forces hostiles au dialogue notamment, la Dynamique et le G7 soutiennent l’idée d’un Panel de Facilitateurs. Edem Kodjo, lui, a décidé d’aller de l’avant, en instituant un Groupe de travail au sein duquel l’on retrouve des politiciens connus et des acteurs de la Société civile. Mais, la liste, contenant dix noms, a été attribuée à la Société civile. Kodjo a, également, confié à la presse, que la Majorité Présidentielle lui a transmis la liste de ses délégués au Comité Préparatoire qu’il n’a, malheureusement, confiée à la presse. A ce stade, seuls les délégués de l’opposition manquent à l’appel. Pendant combien de temps encore faudra-t-il attendre ? Tout est suspendu à la volonté de l’UDPS. On n’en est plus qu’à quelque six mois de la fin théorique du mandat constitutionnel. La CENI, comme si elle avait une éternité devant elle, n’ose pas produire un calendrier électoral. Qui plus, la révision du fichier électoral n’a pas commencé alors que le Président de la CENI veut la mener en 16 mois. A moins que les politiques en décident autrement, le pays est toujours dans l’impasse. A l’allure où vont les choses, le Facilitateur a, plus que jamais, besoin d’un coup de pouce pour accomplir sa tâche.