Présidentielle en RD Congo : la Monusco plaide en faveur d’une « feuille de route consensuelle »
1. L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS, RESPONSABILITÉ PREMIÈRE DU GOUVERNEMENT

Prenant acte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle de la RD Congo, prononcé le 11 mai, lequel dispose que Joseph Kabila, le président congolais sortant, pourrait rester au pouvoir au-delà de son mandat, en attendant l’installation effective d’un nouveau président élu, l’Union européenne a rappelé en premier lieu au gouvernement congolais que « la préparation et l’organisation des élections dans le respect des dispositions congolaises pertinente » relève de sa « responsabilité première ».

C’est pourquoi « l’UE appelle le gouvernement [congolais] et toutes les parties parties concernées, en particulier la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), à créer urgemment les conditions nécessaires pour la tenue de scrutins libres, transparents, inclusifs et pacifiques », rappelant que « seul un exécutif constitutionnellement légitime et démocratiquement élu pourra apporter la stabilité et réunir les forces vices du pays indispensables pour consolider les avancées importantes des dernières années. »

2. LE PROCESSUS ÉLECTORAL DOIT REDÉMARRER AU PLUS VITE

Poursuivant sur la même ligne, les 28 ministres européens, membres du Conseil de l’UE et auteurs de ces conclusions, appellent les autorités congolaises « à redémarrer au plus vite le processus électoral en franchissant des étapes concrètes ». Allusion faite notamment à la publication dans les plus brefs délais d’un nouveau calendrier électoral, le précédent ayant été dépassé.

Seul un engagement clair de Kinshasa permettra à l’UE d’apporter son soutien au processus électoral
Pour eux, ce nouveau calendrier révisé doit être accompagné d’« options qui permettent aux divers acteurs politiques de se prononcer sur la situation ». Une recommandation est également faite au gouvernement pour qu’il élabore un « plan de déboursement » pour les élections et qu’il actualise les listes électorales. Une opération qui peut s’étendre sur 16 mois et un jour, selon les prévisions de la Ceni.

« Seul un engagement clair du gouvernement, tant politique que financier, permettra à l’UE d’apporter son soutien au processus électoral en particulier », rappellent les ministres de l’UE.

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3. L’URGENCE D’UN DIALOGUE BREF ET PRÉCIS

Pour débloquer la situation et sortir de l’impasse, l’UE considère qu’il est devenu urgent de tenir un « dialogue politique bref et précis entre tous les acteurs représentatifs afin d’arriver rapidement à un consensus sur une feuille de route claire, sur la base d’un calendrier et des besoins financiers crédibles à présenter à la Ceni, dans le respect de la Constitution, en particulier en ce qui concerne l’élection présidentielle. » Un scrutin qui ne pourrait plus, selon le camp présidentiel et la Ceni, être organisé dans les délais constitutionnels.

4. LA PRÉSERVATION DES LIBERTÉS PUBLIQUES

Alors que se multiplient à Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays des actes d’intimidation et d’arrestation d’opposants, de journalistes et de membres de la société civile, l’UE invite le gouvernement congolais à respecter les droits de l’homme, notamment les libertés publiques, et à préserver un espace politique ouvert.

Il s’agit là, selon elle, d’une « condition préalable à la tenue d’un dialogue réel et crédible » en RD Congo.

5. LA PROTECTION DES CIVILS DANS L’EST PAR L’ARMÉE ET LA MONUSCO

Le Conseil de l’UE condamne enfin les attaques répétées contre les civils à Beni, dans le nord-est de la RD Congo et « demande aux forces armées de la RDC (FARDC), avec le soutien de la Monusco, d’assurer la protection des populations civiles.

L’armée congolaise a annoncé récemment le lancement d’une nouvelle « opération ponctuelle » destinée à traquer et à neutraliser les groupes armés soupçonnés d’être auteurs de la série des massacres dans l’Est.

Sur le terrain, la Monusco apporte son soutien logistique aux soldats congolais, mais l’UE appelle à une « reprise effective des opérations conjointes entre les FARDC et la Monusco pour neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées (ADF) et les autres groupes armés » qui pullulent dans l’Est.


Avec Jeune Afrique
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