Un des pères de l’indépendance. Albert Kalonji Mulopwe : un an après son décès, des proches saluent sa mémoire!

*Né le 6 juin 1929, c’est le 20 avril 2015 que Kalonji Mulopwe Albert a tiré sa révérence. Près d’une année plus tard, des proches ont tenu, par un office religieux, à lui rendre hommage. Ainsi, le vendredi 20 mai dernier, une messe de requiem a eu lieu, pour l’illustre disparu, en la paroisse Saint Joseph de Matonge, située à quelques pas du Rond point Victoire. Ignace Tumba, cadre retraité, un des amis de Kalonji, s’est confié en La Prospérité. ‘’Je l’ai connu depuis 1952. C’était un grand homme politique pétri des qualités tant intellectuelles qu’humaines. Sa mort est une grande perte pour moi, pour la République toute entière… ‘’, a-t-il, avec émotions, scandé. La célébration eucharistique a été animée par la Chorale Quasimodo et conduite par Vincent Tshomba, Curé de ladite paroisse. Cofondateur, avec Patrice Lumumba, du Mouvement national congolais (MNC), il est un des ceux qui ont milité, vivement, avec lui pour l’indépendance du Congo.
Initialement prévue à 16 heures, heure de Kinshasa, la messe a débuté aux environs de 18 heures. Le célébrant du jour a développé trois axes dans son homélie. Le message a été inspiré des textes bibliques tirés du livre des Corinthiens. Et, teinté de l’espérance chrétienne en une vie sans fin qui ne peut être détruite par la mort physique et dont la promesse perdure au-delà de temps et des circonstances de la vie d’ici-bas. D’entame, Vincent Tshomba a rassuré l’assemblée quant à la certitude de l’espérance chrétienne. Elle a été révélée par Dieu le Père, lui-même, au travers de son fils, Jésus-Christ. Puis, dans son deuxième volet, il a fustigé le fait que les chrétiens s’accrochent, fermement, à la vie sur terre ainsi qu’aux plaisirs, tout en oubliant qu’au-delà, il y a encore une autre vie avec le Seigneur. Dans son dernier volet, l’homme a réconforté l’assemblée sur les effets néfastes dus à la perte d’un être cher. Qu’ils soient d’ordre émotionnel, financier, social et ou autres, le chrétien peut demander à Dieu la force de surmonter cette épreuve, conclut-il.

Bref aperçu biographique d’Albert Kalonji

Albert Kalonji est né, le 6 juin 1929, à Hemptinne près de l'actuelle ville de Kananga, dans l’ex-Kasaï Occidental. Il est diplômé assistant agronome en 1948. En 1951, il est engagé à la colonie en qualité d'assistant agricole. Il devient expert-comptable auprès du tribunal de Luluabourg. En 1957, il siège au Conseil provincial du Kasaï. Il est invité à Bruxelles pour l'Exposition universelle de 1958. La même année, il adhère au Mouvement national congolais. En 1959, il ouvre au Kasaï, un cabinet fiscal. Il devient membre du Conseil de législation. Condamné en août 1959 pour « incitation à la haine raciale ». Notamment, dans le conflit Lulua – Baluba. Ainsi, est-il envoyé en relégation à Kole, pour être ensuite, libéré. Toujours cette année-là, il est élu président du MNC-Kalonji. Il participe en 1960, à la Table ronde belgo-congolaise. Elu député national en juin, il est pressenti comme ministre avant d'être écarté par Patrice Lumumba. En août, il devient président de l'Etat autonome du Sud-Kasaï. Proclamé « roi du Sud-Kasaï », sous le nom d'Albert Ier, en 1961, il dissout le gouvernement et opte pour le titre de Mulopwe du « Royaume fédéré du Sud-Kasaï ». En septembre 1962, Albert Kalonji est renversé lors d'un coup d'Etat militaire (instigué par son premier ministre, Joseph Ngalula). Il s'exile alors 18 mois en Espagne. Il est ministre de 1964 à 1965 sous Moïse Tshombe. Il quitte le gouvernement, peu avant le coup d'Etat de Mobutu. En 1980, il intègre le parti unique de Mobutu, le Mouvement populaire de la Révolution, MPR. En 2008, les Baluba du Kasaï lui rendent hommage pour ses 80 ans. Albert Kalonji meurt, le 20 avril 2015, à Mbuji-Mayi, à l'âge de 85 ans. Il est enterré dans le village de Katende, dans le territoire de Miabi, dans l’ex-Kasaï Oriental.