La BCC a placé la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) sous gestion administrative depuis le 30 mai dernier. Pour cela, ses délégués ont double missions notamment, faire le point sur la situation active et passive de cette institution bancaire et de préparer sa reprise par une autre. C’est Déogratias Mutombo, Gouverneur de la BCC, qui l’a annoncé vendredi 3 juin dernier à l’issue de la cinquième réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire (CPM). A l’en croire, plusieurs demandeurs ont déjà été enregistrés pour une reprise dont la durée ne dépassera pas trois mois. Par ailleurs, la nouvelle équipe mise en place est chargée d’assurer la gestion courante et de faire l’interface entre ces deux banques.

Très rassurant, Déogratias Mutombo assure les déposants que personne ne perdra un seul Franc Congolais de son épargne. Aussi, est-il que les difficultés de la BIAC avaient commencé depuis 2009, comme la FIBANK, qui, bien qu’étant encore sous gestion administrative de la BCC, est également vendable. Seulement, la BIAC sera cédée soit à une banque étrangère ou locale solide, mais qui respecte les normes prudentielles pour sécuriser les avoirs des déposants. ‘’Même si le pays connaît un ralentissement économique, les dispositions prudentielles sont prises pour que nos banques restent solides’’, affirme-t-il.

Répondant à une question de la presse, il a signalé qu’une délégation du département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI) séjourne depuis le mercredi 1er juin à Kinshasa. Cette descente, fait suite à une demande du Gouvernement qui, en avril dernier, a sollicité l’émission d’une lettre de confort pour être à l’aise avec les bailleurs de fonds, en vue d’obtenir des appuis budgétaires à la RDC. Pour cela, explique Déogratias Mutombo, il faut, de concert avec la délégation, mettre à jour le cadre macroéconomique, qui doit être plus proche de la réalité. Ce sont ces résultats qui seront ramenés à Washington, en vue d’être examinés dans tous les départements du FMI. Et, après convergence de vue, lesdits départements vont remonter le dossier RDC au niveau du conseil d’administration qui décidera. Ils abattent, pour ce faire, le travaille dans plusieurs domaines de l’économie, jusqu’aux privés.

Judith Asina



COMMUNIQUE

Le comité de politique Monétaire CPM a tenu ce vendredi 03 Juin 2016, sous la présidence de Monsieur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, sa cinquième réunion ordinaire.

A cet effet, le CPM a analysé l’évolution de la situation économique et financière au plan international et national ainsi que les facteurs de risque y afférents et apprécié l’opportunité d’une orientation conséquente de la politique monétaire.

Il s’en est dégagé ce qui suit :

Au plan extérieur,

Les perspectives de reprise économique en 2016, à l’échelle mondiale, paraissent très faibles, attestées par la frilosité observée au niveau des économies avancées ainsi que les économies émergentes et en développement. La plupart de ces économies connaissent des problèmes récurrents liés notamment à la réaction de la demande intérieure face aux politiques monétaires accommodantes mises en place dans un contexte de volatilité des marchés financiers. Ainsi, pour soutenir durablement la croissance économique, le Comité de Politique Monétaire reste d’avis que la détente et la prudence monétaire devraient être poursuivies sur fond d’une bonne coordination des politiques entre les pays.

Par ailleurs, les cours du cuivre et du pétrole, au cours du mois de mai 2016, ont enregistré, pour le premier, un repli de 3,8 % et, pour le deuxième, une hausse de 6,0 % dépassant ainsi le niveau de 50,00 USD le baril atteint la dernière fois en début du mois de novembre 2015. En attendant des mesures efficaces devant soutenir la demande globale et enrayer les effets de la baisse des cours, le CPM encourage toute stratégie de stimulation de la production intérieur et le recadrage de la politique budgétaire de manière à constituer les amortisseurs nécessaires et atténuer les vulnérabilités qu’entrainerait une nouvelle dégradation des conditions extérieures.

Au plan intérieur,

Initialement arrêtées à 6,6 %, les estimations de la croissance économique, sur base des réalisations cumulées de la production à fin mars 2016, tablent sur une progression du PIB réel de 5,3 % en 2016 contre 6,9 % en 2015. Cette croissance sera soutenue essentiellement, du point de vue de la production, par les secteurs tertiaires et primaires, soit respectivement 2,5 points de pourcentage et 1,6 point et, du point de vue de la dépense, par la demande intérieure à hauteur de 3,3 points de pourcentage.

Parallèlement, le solde brut d’opinions des chefs d’entreprises au mois de mai 2016 est ressorti à -2,8 % un mois plus tôt.

Sur le marché des biens et services, à fin mai 2016, le rythme de formation des prix a ralenti, s’établissant à 0,13% venant de 0,15 % au mois d’avril et 0,16 % au mois de mars 2016. Ce niveau porte l’inflation en cumul annuel à 0,623 %. En glissement, l’inflation se situe à 1,549 % contre un objectif révisé de 4,2 % à fin décembre 2016.

Sur le plan des finances publiques, l’exécution du plan de trésorerie du secteur public s’est soldée par un déficit mensuel provisoire de 60,41 milliards de CDF, portant le déficit annuel à 150,09 milliards.

Sur les marchés des changes, le taux de change s’est établi à 954,95 CDF le dollar américain à l’interbancaire à fin mai 2016 contre 949,49 CDF à fin avril, soit une dépréciation de 0,6 %. Sur le marché parallèle, le taux moyen a enregistré une dépréciation de 0,8%, s’établissant à 986,63 CDF le dollar américain contre 978,33 CDF un mois plus tôt. Quant aux réserves internationales, le CPM s’est félicité de la baisse de la consommation de devises de 66,4% par rapport au mois d’avril 2016, ce qui a permis de stabiliser le niveau autour de 1.182,8 millions d’USD correspondant à 5,27 semaines d’importations des biens et services sur ressources propres.

Sur le secteur monétaire, il a été noté un dynamisme des activités au marché interbancaire qui se sont dénouées au taux moyen pondéré de 1,7%. S’agissant du Bon BCC, son encours a été ramené à 60,0 milliards de CDF à fin mai 2016 venant de 65,0 milliards de CDF un mois plus tôt.

Par ailleurs, en vue de préparer la reprise dans les meilleures conditions par un nouveau repreneur, la Banque Centrale du Congo a mis, depuis le 30 mai 2016, la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo BIAC, en sigle, sous gestion d’un Comité d’Administration provisoire. Ce Comité a également pour tâches essentielles d’assurer la gestion courante de la banque et de servir d’interface avec toutes les parties prenantes à la résolution de la situation de crise.

Après analyse des derniers développements sur la conjoncture économique tant sur le plan international que sur le plan national et au regard de l’absence de risque d’autres chocs majeurs susceptibles de perturber davantage la conjoncture économique intérieure à court terme, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur est maintenu à 2%, les coefficients de la réserve à vue et à terme, et à 2% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Quant à la régulation de la liquidité, elle se poursuivra via le Bon BCC.
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