
Jeune étudiant en première licence au département de relations internationales, option politique internationale, à l’Université Pédagogique Nationale –UPN-, il a été un des ‘’débateurs‘’ de l’émission Cogito du mardi 21 juin dernier. Une des émissions phares diffusées sur les ondes de la Radio Télévision Nationale Congolaise 2 –RTNC2-, ce programme aborde divers sujets d’actualités en mettant au premier plan, des jeunes et un expert comme invité. Gauthier Amisi aura été de par ses interventions d’une étonnante intelligence. Cela, en répondant aux questions ainsi que préoccupations de Nathalie Sala, la présentatrice. Il en a fait une restitution explicitée à la rédaction de La Prospérité hier, jeudi 23 juin. ‘’…Juridiction internationale issue de la volonté des Etats, la CPI a un but noble, la répression des crimes contre l’humanité… Cependant, son action dans ladite répression laisse perplexe. Puisqu’elle semble se focaliser sur l’Afrique… alors que celle-ci n’a pas le monopole des violences, des crimes graves… ‘’, dixit Amisi Gauthier.
L’émission a eu deux parties essentielles. D’une part, l’économie d’idées par les débateurs sur une citation du célèbre Blaise Pascal et, d’autre part, de leur vue sur la Cour Pénale Internationale -CPI-.
L’avis sur la citation
N’ayant pas été sollicité pour donner son avis dans la première partie de Cogito, il l’a livré, sans ambages, aux chevaliers de la plume de La Prospérité.
‘’La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique ‘’, voilà, la citation de Pascal qui avait été choisie. Gauthier se dit d’accord avec le génie français sur cette maxime. ‘’La justice sans la force est impuissance. C’est une évidence. Les normes de la justice, s’il n’y a pas coercition, ne sont appliquées que la bonne foi des individus ‘’, fait-il remarquer. Pour lui, cette citation renvoie à la théorie de l’Etat. D’après Luzolo Bambi, dans le manuel de procédure pénale, c’est à l’Etat que revient la charge d’appliquer la justice. Ainsi, il se doit d’exercer une violence légitime sur la population. Sans force malgré la présence d’appareils répressifs telle que la police, tout revient à l’impuissance de la justice, de l’Etat même, chute-t-il. Dans le deuxième volet de cette citation, il clame que c’est tout autant vrai. Puisque là, il s’agit d’Etat dictatorial qui use des appareils répressifs, l’armée et la police, sans s’en référer au droit, à la justice.
La CPI
Restituant son intervention, l’homme a été d’une clarté absolue. Avant tout, il rapporte son assise sur ce qu’est la CPI. C’est, à l’en croire, une juridiction pénale internationale mise en place par plusieurs Etats ayant signés les traités de Rome, le 17 juillet 1998, entrés en vigueur depuis le 1er juillet 2002. Avant la communauté internationale et parfois, les Etats, avaient l’habitude de mettre sur pied des tribunaux ad hoc. Mais, face à la recrudescence des crimes innommables, la pertinence d’une Cour pénale permanente à caractère international s’est imposé de fait, poursuit-il. A la question de savoir sa perception de la CPI, tel que posée, in globo, par Nathalie Sala, au cours de l’émission Cogito, Gauthier redonne sa réponse, en argumentant. ‘’L’action de la CPI dans la répression des crimes laisse perplexe. Elle est focalisée sur l’Afrique malgré que l’histoire récente du monde renseigne que l’Afrique n’a pas le monopole de la violence des crimes graves‘’, scande Gauthier Amisi. Les occidentaux, soutient-il, bien après 2002 ont commis des crimes… Qu’il soit signataire du traité de Rome ou pas, tout pays, du moins, ses ressortissants peuvent être interpellés par la CPI, par des dispositions existantes. Notamment, dans le cas des pays non signataires, la CPI devrait saisir le conseil de sécurité de l’Onu qui lui ouvrirait un interstice. Cependant, il est constaté que rien, ou soit peu, très peu alors, n’est fait, pour des odieux crimes commis ailleurs qu’en Afrique. Surtout par des pays qui disposent d’un grand poids politique sur l’échiquier international. C’est là, les grandes lignes de son intervention. ‘’Nous voyons là, une justice internationale à deux poids, deux mesures, avec d’un côté, les moins forts et, de l’autre, les forts ‘’, regrette-il. Comme remède, il propose une restructuration Cette Cour et d’autres mesures drastiques. Entre autres, que les Etats africains puissent jugés sur le continent les crimes commis en Afrique par des tribunaux ad hoc.