Carrure de déménageur, le député national Clément Kanku Bukasa wa Tshibwabwa fait partie des personnalités politiques venues en Belgique participer à la conférence des « forces politiques et sociales acquises au changement ». Connu pour son franc-parler, le parlementaire ne faisait guère mystère de sa méfiance en ce qui concerne la motivation de la réunion de Genval.

Depuis l’annonce de cette conférence, une question revient sans cesse dans les conversations en aparté: « Qui a financé l’organisation matérielle de cette conférence? ».

Selon certains indiscrétions, le « bailleur de fonds » serait un « bienfaiteur » belge non autrement identifié. A tort ou à raison, des observateurs congolais « suspectent » l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré à l’élection présidentielle, d’en être le « véritable financier ».

Le « flou » qui règne sur cet aspect logistique fait dire au député national Clément Kanku que la conférence des « forces politiques et sociales acquises au changement » n’est ni plus ni moins qu’une « affaire boutiquée d’avance ».

A quelques minutes l’ouverture officielle de cette réunion, l’homme ne cachait pas sa volonté de claquer la porte. « Nous sommes venus répondre à l’appel au rassemblement lancé par le président Etienne Tshisekedi, dit-il. Un appel qui va dans le sens de nos préoccupations de voir l’opposition renforcer son unité. L’initiative du président Tshisekedi nous a réjoui dans la mesure où l’unité des forces de l’opposition a toujours été notre cheval de bataille ».

Arrivé dans la capitale belge, Clément Kanku dit avoir constaté « autre chose ». « Depuis notre arrivée à Bruxelles, nous avons l’impression de prendre part à une affaire qui a été boutiquée à l’avance par certains groupes de soutien à des individus qui sont candidats à l’élection présidentielle ». Qui sont ces individus?

Dans le parler congolais en général et kinois en particulier, le verbe « boutiquer » signifie l’existence d’un accord secret. Un deal. « Nous avons l’impression qu’il y a, à Genval, des groupes de soutien et des individus qui veulent nous mettre devant le fait accompli face à un plan déjà conçu par eux », lance Kanku. A qui pense-t-il? Il dit suspecter les personnalités qui ont déjà annoncé leur candidature à la présidentielle. « Ces candidats à la présidentielle tentent de s’imposer sur la scène politique d’une manière ou d’une autre ».

Pour la petite histoire, il n’y a que deux personnalités politiques de l’opposition qui ont annoncé leurs candidatures à l’élection présidentielle. il s’agit de l’ECIDé Martin Fayulu Madidi et du G7 Moïse Katumbi Chapwe. « Martin Fayulu est un ami, glisse Clément Kanku. Il ne peut pas être impliqué dans ce jeu. Fayulu milite dans l’opposition depuis des années. Ce n’est pas lui qui va entreprendre ce genre de démarche ».

Il ne reste plus, dès lors, que « Moïse ». « Clément » se garde de citer des noms en précisant qu’il pense particulièrement « aux personnalités qui viennent de quitter la majorité présidentielle ».

Pour lui, ces « nouveaux venus » veulent s’imposer au sein de l’opposition « à coup de quelques billets de dollar ». « Nous ne sommes pas d’accord avec cette situation dans la mesure où l’opposition est un état d’esprit, martèle-t-il. L’opposition n’est ni la complaisance, encore moins la compromission ». Il poursuit : « Nous sommes entrain de combattre un régime. Celui de Joseph Kabila qui est entrain de plonger le peuple congolais dans le chaos. On ne peut pas croire que dans l’élan du rassemblement de l’opposition que nous puissions admettre qu’il y ait des gens qui veulent piéger ces assises pour se positionner comme leader influent de cette opposition ».

A l’appui de sa thèse, Clément Kanku cite son exclusion du comité qui prépare le cahier de charges. « Nous pensons que dans l’Alternative 2016 que je préside pour défendre l’alternance démocratique en 2016, cette réunion n’est pas destinée à répondre à un agenda caché de qui que ce soit ». Et de s’interroger : « Comment peut-on avoir dans une structure quatre entités et sur les quatre, vous trouvez deux ou trois qui se déclarent comme groupe de soutien à un individu? »

Pour le député national Clément Kanku Bukasa wa Tshibwabwa, en répondant à l’appel d’Etienne Tshisekedi, il est venu plutôt parler des principes. C’est le cas notamment de l’unité de l’opposition. « Comment pourrait-on parler de l’unité de l’opposition pendant que des gens pensent plutôt à leurs candidats? » Pour lui, il était nécessaire qu’il tire la sonnette d’alarme. Il a, par ailleurs, déploré le fait que l’ordre du jour était inconnu mercredi soir. « Oui à Etienne Tshisekedi pour son appel, mais non aux agendas cachés », a-t-il conclu.

B.A.W/CI

Le Congolais


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