«Quel Congo allons-nous laisser après nous»? S’interroge l’Abbé Paul-Augustin Madimba, Curé de la paroisse catholique Sainte Angèle de Mpasa, à l’approche de la fin du second et dernier mandat du Président Joseph Kabila Kabange. Cette question vaut son pesant d’or. Il appartient donc à chacun d’y répondre à sa manière. Mais, d’après ce prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa, «Personne et alors personne, n’emportera le Congo dans sa tombe. Nous partirons et le Congo restera toujours. Jouons donc, notre partition pour maintenir le Congo debout parce que, d’une manière ou d’une autre, nous passerons toujours», a-t-il conseillé.
Comme quoi, il invite les Congolais à taire leurs divergents, à regarder vers une seule direction et à ne privilégier que l’intérêt général. C’est un signal fort qu’il vient de lancer à l’endroit de tous les politiciens, de la Majorité comme ceux de l’Opposition, du danger imminent qui guette la RDC et qui peut le conduire à tout moment dans le gouffre, si on n’y prend pas garde. Une fois de plus, personne ne pourra s’approprier du Congo pour en faire son patrimoine personnel.
En ce qui concerne la question d’actualité liée à la condamnation à 18 ans de prison du Sénateur Jean-Pierre Bemba à la Cour Pénale Internationale (CPI), l’homme de Dieu n’a pas manqué d’exprimer son regret.
A l’en croire, il aurait été souhaitable «que ce soit du côté de Jean-Pierre Bemba ou des autres acteurs dans cette affaire, leurs différents commandants qui ont dirigé les troupes sur le terrain et qui portent logiquement la responsabilité des instructions opérationnelles, viennent témoigner à décharge ou à charge de l’accusé. Ceci, parce qu’à l’arrestation du sénateur Jean-Pierre Bemba, le président Patassé n’était pas encore mort et le président François Bozizé était encore au pouvoir en Centrafrique », précise-t-il.
En outre, Abbé Paul-Augustin Madimba a-t-il souhaité voir l’initiative d’une Cour africaine pour les Africains. Car, la nomenclature de procès en cours à la CPI, démontre clairement que la plupart d’inculpés sont des Africains et des Congolais en particulier. Très peu d’occidentaux comparaissent à la CPI alors que beaucoup de cas de répressions et d’atteintes aux droits de l’homme, à la démocratie et libertés d’expression se comptent aussi dans le rang des pays dits de la vieille démocratie.
Par ailleurs, le Curé de la paroisse Sainte Angèle à Mpasa, un quartier situé dans la périphérie Est de la Ville-province de Kinshasa, a indiqué, qu’entre autres points d’achoppement pour les Africains, c’est le manque de maturité dont fait montre les dirigeants africains parce que, dit-il, « ça ne servirait à rien de clamer partout notre souveraineté si, dans les faits, nous ne nous assumons pas comme tel. En cas de problème, martèle-t-il, nous avons toujours tendance à nous tourner vers ceux-là même que nous accusons de vouloir porter des coups contre notre souveraineté».
Il a poursuivi en disant «qu’il est possible pour chaque pays d’Afrique de s’organiser véritablement avec un pouvoir judiciaire réellement indépendant et autonome pour juger n’importe quel crime. Et cette justice tiendrait compte des réalités notamment, culturelles et traditionnelles».
Pour cet homme d’église, l’impression ne doit pas être celle d’une CPI qui n’existe que pour les Africains et particulièrement les Congolais. «D’autres nations du monde réputées puissantes sont à l’œuvre dans plusieurs opérations au monde. Et on déplore de dérapages et même graves de la part de leurs éléments. Combien de victimes collatérales compte-t-on à la suite des assauts occidentaux en Libye contre Kadhafi? Il n’y a jamais eu des poursuites. La Syrie, avec tout ce qui a été dénombré comme crimes, est un autre exemple. Bref, c’est l’image de deux poids, deux mesures», a-t-il conclu.
Eugène Khonde
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