Réunis autour de la plate-forme Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées « AETA », les experts électoraux de la Société civile congolaise mettent en branle, l’argumentaire de Corneille Nangaa, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), faisant état de l’incapacité de la CENI, d’organiser l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire, avant décembre de l’année en cours.

Sauf manque de volonté politique, il est encore possible à six mois du délai constitutionnel, de réussir la tenue de l’élection présidentielle, ont-ils martelé. D’après eux en effet, il faut aborder de front (sans tergiverser ni complaisance), ce problème de crise délibérément voulu par les politiques congolais et auquel, la CENI s’en est appropriée. A tête reposée (à son aise et sans précipitation), l’AETA, organe technique constitué d’une crème d’experts membres et non membres, a analysé en toute objectivité et impartialité la question majeure de l’impasse actuelle du processus électoral, en vue de proposer des solutions idoines susceptibles de le débloquer et de prévenir la RD-Congo des conséquences fâcheuses d’une énième crise politique.

Au terme de leurs réflexions, observations ou mieux, études minutieuses sur les enjeux électoraux en RDC, les experts électoraux sont sortis de leur langue de bois.

A ce sujet, au cours de leur point de presse organisé, ce lundi 18 juillet 2016, au siège de l’AETA, situé à la lisière du petit boulevard Lumumba sur la troisième rue Limete quartier industriel, les experts ont présenté à l’opinion tant nationale qu’internationale, un calendrier alternatif c’est-à-dire, simplifié et en mode d’urgence qui tient compte de l’élection présidentielle au préalable et non législatives. Ils estiment qu’il est fort possible d’organiser cette présidentielle dans le respect du délai constitutionnel. Par ailleurs, ils taxent de simples diversions les propos de Corneille Nangaa qui parle de 16 mois, rien que pour l’opération d’enrôlement d’électeurs.

Le panel d’experts, membres de l’AETA, ici représenté sur le podium par M. Puis Mbwes Madianga de la Dynamique de la Société civile, M. Robert Ilunga de l’Ong Les Amis de Nelson Mandela et Mme Thérèse Dikangu SG de LIPLE ont creusé dans le fond de leurs pensées pour démontrer noir sur blanc que le délai de l’élection présidentielle est encore rattrapable. Car, s’inspirant du modèle béninois qui a enrôlé les jeunes devenus majeurs sur base de leur carte d’identité, à défaut de n’avoir pas de carte d’identité, la RDC, peut recourir aux différentes communes où les jeunes peuvent se faire enregistrer et acquérir une carte du genre (perte de pièce) par exemple. Tour à tour complétés par les autres experts de la Société civile présents dans la salle, les intervenants ont évoqué une piste beaucoup plus plausible à laquelle, le gouvernement peut recourir, c’est celle du Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation Nouvelle Citoyenneté (EPS-INC. Comme organe légal et statutaire d’organisation des examens d’Etat chaque année, ce Ministère détient des banques de données fiables de jeunes mineurs, devenus majeurs et admis à l’âge de voter.

En ce qui concerne, l’enrôlement des Congolais de la diaspora, là aussi, l’AETA dit qu’il est question de recourir aux statistiques disponibles auprès de chaque consulat congolais à l’étranger, l’on peut se faire une idée du nombre des Congolais de la diaspora. Ils ont, par ailleurs nuancé en disant que ceux qui vivent en situation irrégulière ne seront pas certes, pris en compte.

Contre toute attente, nouveau fichier électoral ou ancien fichier électoral, rien ne peut porter entrave à l’organisation de la présidentielle d’ici fin de l’année, insiste l’AETA. Et d’épiloguer, que Nangaa reste conscient que la présidentielle est possible d’organiser parce que nous lui avons décrit succinctement tout le tableau lorsqu’il avait reçu les membres de la Société civile réunis au sein de l’AETA. En 2005, à la création de la CEI ayant organisé les élections de 2006, cette centrale électorale n’avait pas une administration bien assise. C’est pratiquement comme cette femme en train de cultiver son champ dans une forêt danse qui n’a jamais connu la présence d’êtres humains. Eu égard à ce postulat, la CEI a pu organiser tout le processus électoral au bout de six (6) mois, a lâché un expert. Cependant, au jour d’aujourd’hui, toute l’administration de cette centrale électorale est en place.

Sur un autre chapitre, l’AETA ne réfute pas le dialogue. Mais, insiste-t-il, il est maladroit de penser que le dialogue soit la voie royale pour débloquer les élections comme le prétendent bon nombre des politiques. « On veut utiliser le dialogue comme un stratagème pour bloquer les élections. Nous pouvons aller au dialogue pour avoir un compromis politique sans toutefois cautionner la Constitution ».

Recommandations

Au regard de ce qui précède, l’AETA a formulé un florilège de recommandations qui se résume entre autres, en la mise sur pied des mécanismes souples et simplifiés au niveau de l’administration territoriale locale pour l’enregistrement rapide de nouveaux majeurs; la création au sein des Consulats de la RD-Congo des cellules d’enregistrement des Congolais vivant à l’étranger; l’appui technique efficace pour la reconstitution du fichier électoral fiable et crédible; l’engagement concret de la communauté internationale en faveur d’un appui logistique approprié; la disponibilisation de moyens financiers requis en temps réel.

Aux autorités congolaises

Le président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions, de la cohésion nationale et la consolidation de la démocratie (article 69 de la Constitution), d’user de tous ses pouvoirs pour la tenue dans le délai constitutionnel, de l’élection présidentielle qui devra consacrer l’alternance démocratique pacifique ;
Le gouvernement quant à lui, doit respecter le plan de financement des élections validé en décembre 2015, en allouant à la CENI la totalité de crédits arrêtés, soit 300.000.000 USD, pour organiser l’élection présidentielle.
Au parlement, de rendre disponible la loi électorale; la CENI doit publier le calendrier électoral d’exception pour l’élection présidentielle ; aux partis politiques d’adhérer à la volonté de recréer le consensus politique à travers le dialogue national basé sur le respect de la Constitution.
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