Malgré qu’il invite ses partisans à participer au meeting du Rassemblement le 31 juillet, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) hésite toujours à rejoindre le train mis en marche à Genval. Il devra se décider rapidement au risque d’être déphasé rapport aux enjeux politiques de l’heure.
Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a demandé aux membres de son parti de participer au meeting du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, prévu le 31 juillet 2016. Meeting qui sera conduit par Etienne Tshisekedi qui annonce son retour au pays quatre jours plus tôt. « J’ai instruit le secrétaire général du parti d’organiser nos militants à ce propos », a déclaré, lundi 18 juillet, Vital Kamerhe à l’occasion de la clôture officielle de ses consultations au sein des instances de son parti.
Oui, VK sera, en personne ou représenté, au meeting du Rassemblement. Mais il n’a pas encore décidé de rejoindre le Rassemblement, plateforme issue du conclave de Genval tenu le mois dernier et pose des préalables. « J’ai demandé au secrétaire général de coordonner la réflexion sur notre adhésion. Cependant, il y a des préalables. Nous devons savoir comment le Rassemblement est organisé, les rôles des instances, le plan d’action, etc », a-t-il indiqué.
Vital Kamerhe a-t-il vraiment le choix ? Quand, début janvier, le président national de l’UNC refuse de prendre part à la rencontre de l’opposition à Genval convoquée par Etienne Tshisekedi, il évoque, entre autres raisons, le fait pour les participants d’ouvrir un champ pour la transition politique et de soutenir le dialogue. Tête d’affiche de la Dynamique de l’opposition, VK a, jusque-là, plaidé pour l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Au cas où ceci serait impossible, mobiliser la rue pour faire partir Joseph Kabila de force. Les évènements du janvier 2015 contre la loi électorale, la journée ville morte et autres actions populaires organisées par la Dynamique qui ont fait reculé le régime en place plaident à sa faveur.
Il y a aussi cette guerre d’égo qui ne dit pas son nom. Après Tshisekedi, deuxième à la dernière présidentielle, le candidat numéro 5 en 2011 considère toujours que c’est lui, troisième à la dernière présidentielle. L’arrivée sensationnelle de Moïse Katumbi dans l’opposition semble lui faire ombrage. D’ailleurs, certains analystes politiques soutiennent que si Kamerhe a boycotté Genval, c’est parce que l’ombre de l’ex-gouverneur du Katanga a bien plané dans l’organisation de cette rencontre.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, Kamerhe hésite de faire pièce au sein du Rassemblement, de peur de jouer un rôle de simple accompagnateur de Tshisekedi ou encore et surtout de Katumbi.
Equation à résoudre au plus vite
Dans une interview dans le dernier numéro de Congo Nouveau, le secrétaire national adjoint de l’UDPS chargé de communication, information, média et attaché de presse au cabinet du d’Etienne Tshisekedi, Augustin Kabuya, ne s’est pas empêché de soutenir que « Vital Kamerhe est en guerre contre les résolutions de Genval ».
« Kamerhe était le seul à faire des éloges sur la démarche de Tshisekedi. Il avait dit : ‘’Celui qui s’opposera à cette démarche est un sorcier. C’est plus qu’un Mandela…’’ Par après, je me suis rendu compte qu’il n’était pas sincère dans ses propos. Car, on ne l’a pas vu à Bruxelles. Au contraire, c’est lui qui est en guerre contre les résolutions de Genval. C’est un homme politique, il nous a rejoints dans l’opposition il y a cinq ans et quelques mois, il sait ce qu’il cherche », avait indiqué ce haut-cadre de l’UDPS.
« Vital Kamerhe veut intégrer le Rassemblement des forces acquises au changement, après avoir massacré le conclave de Genval devant la presse nationale et internationale. Il souhaite rencontrer Moïse Katumbi avant le grand meeting du 31 juillet. Vital Kamerhe a-t-il un agenda caché pour détruire ce nouveau ‘’Rassemblement’’ ? », se demandent les membres d’une structure nommée ‘’Génération Katumbi’’ dans leur adresse facebook.
Adhérer au Rassemblement pour Kamerhe serait synonyme de participer au dialogue et éventuellement à une transition politique. Ne pas le faire, l’expose aussi à l’isolement. Radical vis-à-vis du régime, il lui serait risqué de rester distant du couple Tshisekedi-Katumbi qui a le vent en poupe actuellement. Un couple qui, d’ailleurs, a été reçu le lundi dernier au Quai d’Orsay et attire de plus en plus des partenaires tant nationaux qu’internationaux.
Décidément, dans la tête de VK, il y a bien une vraie équation à résoudre au plus vite.
congonouveau
