Hier, vendredi 29 juillet, il ne lui a pas été accordé la liberté provisoire. Le collectif de ses avocats, l’avait, pourtant, sollicitée à l’audience tenue à la Prison centrale de Makala, le jour même. Mais, hélas ! Antoine Christophe Agbepa Mumba, dit Koffi Olomide devra encore rester en détention provisoire pendant au moins encore quinze jours.
A la veille de l’audience, l’artiste avait, sur sa page facebook, souhaité que la justice soit juste et équitable. « C’est la consternation. Il doit bénéficier de ses droits. Nos tribunaux sont incompétents pour des faits commis à l’étranger, surtout dans ce cas d’espèce. La force d’un Etat de droit, c’est le respect des textes légaux. Koffi a reconnu le caractère odieux de son acte et a demandé pardon… Il restera encore en détention pendant au moins 15 jours», a confié Me Ruffin Lukoo, un des avocats du patron de Quartier Latin, à un tabloïd paraissant en ligne. Aux arrêts depuis le 26 juillet, il semble que ce qui peut, désormais, être appelée ‘’Affaire Koffi’’ n’en est qu’à ses premiers épisodes. Déjà, lors de la première audience, le Procureur Général République avait requis 18 mois de prison ferme. Malgré ses plaines excuses suite à coup qu’il avait asséné à une de ses danseuses, à l’aéroport Jomo Kenyatta, au Kenya, il appert qu’Antoine ne se soit pas dédit. Mais, des questions émergent dans l’opinion sur cette affaire. Des langues se délient. Et, des idées s’entrechoquent. Certains fans sur la toile fustigent déjà ce qu’il qualifie d’acharnement. D’autres internautes, par contre, affirment que Koffi n’a que ce qu’il mérite. Toutefois, loin de la guerre d’opinions dans les rues et le cyber espace, la vraie bataille, elle, se déroule, assurément, au tribunal.
Qui est Koffi Olomide ?
Antoine Christophe Agbepa Mumba, dit Koffi Olomide, né le 13 août 1956 à Kisangani au Congo-Kinshasa, est un auteur-compositeur-interprète, chanteur et producteur congolais. Il est également le fondateur et dirigeant du groupe Quartier Latin International. Artiste de renommée internationale, il est reconnu comme étant un des plus grands musiciens de la scène africaine, renseigne le site Wikipedia. En près de 38 ans de carrière solo, Koffi Olomide aurait réalisé environ vingt-six albums, dont sept avec son groupe Quartier Latin, un album en collaboration avec Papa Wemba. Il a rempli des stades, il a vendu des millions de cassettes en Afrique. Il est un des plus gros vendeurs d'albums africains en Europe et ses extravagances animent régulièrement les folles nuits de Kinshasa et celles de la diaspora congolaise à Paris. Il appelle ses fans "les koffiphiles" (pour les garçons) et les "koffiettes" (pour les filles). Dans la seconde moitié des années 1970, Koffi commence à composer des paroles. Petit à petit, il se fait remarquer parmi les orchestres du moment et le milieu congolais lui donnera le surnom de l'étudiant le plus célèbre du Zaïre. Il se fait distinguer par Papa Wemba et commence à lui distribuer des paroles. Poussé par son grand frère pendant les vacances quand il n'est pas en Europe, Koffi entre en studio et commence à enregistrer ses propres chansons comme Asso, Princesse ya Synza. Il entame une carrière solo en 1983 avec son premier album Ngounda. Les années 1990, marquent son apogée. Il devient une figure emblématique de la musique en Afrique avec son propre style, le Tcha-Tcho et décroche, en 1994, son premier disque d'or pour son album Noblesse Oblige et il publiera treize albums dont un avec Papa Wemba. En 1997, il sort son plus grand succès : Loi, du titre éponyme de son album Loi, un générique qui sera la marque du Ndombolo, une danse qui fera bouger toute l'Afrique dans la fin des années 1990 jusque dans les années 2000. Il devient le premier artiste africain à se produire et à remplir les 17 000 places de Bercy en y jouant, le 19 février 2000, sans aucune promotion et seulement avec du bouche à oreille. Cet événement se produit à la suite de ses précédents concerts à guichets fermés, au Parc des expositions de la porte de Versailles, le 14 août 1993, à l'Olympia, le 29 août 1998, au Zénith de Paris le 7 novembre 1998. Son travail lui vaudra sept disque d'or dont un avec son groupe : 1994 (Noblesse Oblige), 1996 (V12),1998 (Loi), 1999 (Droit de Véto), 2000 (Attentat), 2002 (Effrakata), 2008 (Bord Ezanga Kombo), cinq Koras dont quatre durant l'édition de 2002 grâce à son album Effrakata (Meilleur artiste africain, Meilleur artiste d'Afrique centrale, Prix spécial du jury et Meilleur clip vidéo africain), Meilleur artiste de la décennie en 2005 au Kora Awards. Il est l'un des douze artistes musiciens africains, le seul congolais à avoir été cité dans les 1001 albums que vous devez écouter avant de mourir. En 2012, le 13 février, Koffi est mis en examen par la juge d'instruction du Tribunal de Grande Instance de Nanterre, Sylvie Daunis, pour viol et séquestration de trois ex-danseuses de son groupe. Peu de temps après sa mise en examen, sans attendre la décision du magistrat sur sa mise en détention, Olomide s'enfuit et décide de rentrer à Kinshasa alors qu'il s'était présenté de son plein gré au tribunal. Le vingtième et dernier album de sa carrière, 13ème Apôtre, prévu pour 2014 est, finalement, sorti, le 13 octobre 2015. Il se consacre, désormais, à la production des jeunes musiciens. Plusieurs fanatiques de l’artiste, espèrent que ses démêlées judiciaires ne causeront pas la mort artistique de leur star mais, plutôt, sera l’occasion, pour lui, de renaître, tel le phénix de ses cendres. En sera-t-il ainsi ? Nul ne le sait. Qui vivra verra !
