Selon un confrère kinois, le meeting de la majorité présidentielle s’est terminé par des bagarres. Des chaises en plastiques volaient en l’air jusqu’aux environs du lieu dit "Ban Kin" et devant la salle de spectacle de Koffi Olomide. Le non versement d’une prime de 10.000 FC promise par le secrétaire général de la Majorité présidentielle et l’absence des bus de la société Transcom pour assurer le retour des fonctionnaires et agents des entreprises publiques seraient à l’origine de la colère.

"Son excellence Monsieur le ministre de la Fonction publique invite agents et cadres du ministère à participer nombreux au rassemblement populaire qui aura lieu ce vendredi à 10 h précises au Stade des Martyrs. A cet effet, la journée de vendredi est déclarée chômée. Cordiale bienvenue." C’est le communiqué officiel publié par le directeur chef de service de ce ministère. On se croirait revenu vingt années en arrière.

En fait, le meeting de la Majorité présidentielle (MP) a eu lieu au Stade Tata Raphaël. "Le stade était archi-comble comme à la belle époque du MPR parti-Etat, raconte un témoin. Des militants brandissaient des drapeaux. Le régime en place voulait sans doute minimiser la démonstration de force administrée mercredi 27 juillet par le ’Rassemblement’ lors du retour à Kin du président Etienne Tshisekedi wa Mulumba". Sauf qu’un camp à user et abuser des moyens de l’Etat.

Quel a été le message porté par les bonzes de la MP?

Président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la Majorité, Aubin Minaku a pris la parole aux environs de 13h00. Il a fredonné la rengaine habituelle. A savoir que "Joseph Kabila" tient à la tenue du dialogue et à l’organisation des élections. "Le chef de l’Etat n’entend pas violer la Constitution", a-t-il ajouté.

Immature politiquement, Minaku n’a pas raté l’occasion de houspiller les représentants des forces politiques et sociales "qui ne veulent pas participer au dialogue". Selon lui, ceux-là "cherchent les troubles et le chaos". Secrétaire général du PPRD, Henri Mova Sakanyi, lui, considère les opposants au dialogue comme étant des "ennemis de la République".

"Haute trahison"

Question: Qui cherche les "troubles et le chaos"? Est-ce celui qui use des stratagèmes pour s’accrocher au pouvoir au mépris du prescrit constitutionnel ou ceux qui entendent contrer toute dérive dictatoriale pour faire triompher l’Etat de droit et l’alternance démocratique?

Dans un appel lancé jeudi 28 juillet à l’issue d’une réunion du bureau politique de la MP, l’ex-mobutiste André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la mouvance kabiliste, avait indiqué que le meeting de ce vendredi devait être axé autour du soutien au "combat politique" de "Joseph Kabila" pour faire "aboutir le processus électoral". "Le dialogue convoqué par le Président de la République est aujourd’hui la voie obligée pour aboutir à des élections apaisées et à une période post électorale non violente", soulignait-il.

Des observateurs à Kinshasa n’ont pas manqué de déplorer l’anachronisme ambiant en apprenant que la journée de vendredi 29 juillet a été décrété chômé par le ministère de la Fonction publique pour permettre à la majorité présidentielle, une association privée, à tenir son rassemblement populaire comme à l’époque du MPR parti-Etat. "Le président Joseph Kabila est mal entouré. Il n’a à ses côtés que des ’danseurs du ventre’ qui n’osent jamais le contredire". L’homme qui tient ces propos est un parlementaire de la majorité. Il a naturellement requis l’anonymat. "Si Evariste Boshab et Aubin Minaku étaient des véritables juristes, ils auraient déjà fait remarquer au chef de l’Etat que la Majorité viole l’article 8 de la Constitution chaque fois qu’elle affiche des attitudes totalitaristes dignes d’un parti unique". "Nul ne peut instituer sous quelque forme que ce soit, de parti unique sur tout ou partie du territoire national, stipule l’article 8. L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi".

Au moment de boucler ces lignes, on apprenait que le meeting de la majorité présidentielle s’est terminé par une bataille rangée. "Des chaises en plastiques volaient en l’air jusqu’aux environs du dancing-club ’ex-Ban Kin’ et du Nganda "Apa Ndjo Kwetu", relate un confrère kinois. Qui se battait contre qui?

Des informations fragmentaires laissent entendre que des échauffourées auraient opposé des militants de deux formations politiques alliées au PPRD. "Deux raisons pourraient expliquer ces escarmouches, croit savoir la source. Primo : le non versement d’une somme de 10.000 FC promise par le secrétaire général de la Majorité présidentielle Aubin Minaku. Secundo : l’absence des bus de la société Transcom pour assurer le retour des militants. Sans oublier les fonctionnaires et les agents des entreprises publiques.
CONGOINDEPENDANT .
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