*Que cache la démission de François Muamba? De quel côté va-t-il désormais se positionner? Peut-on croire à ses propos..? Voilà autant de questions auxquelles bon nombre d’analystes avérés de la scène politique congolaise ne cessent de se poser par rapport à la décision prise par François Muamba Tshishimbi de renoncer à ses fonctions de Coordonnateur du Mécanisme National de Suivi (MNS) de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, également représentant du gouvernement congolais dans les pourparlers avec les ex-miliciens du Mouvement du 23 mars (M23). Après qu’il ait présenté sa démission, l’ex. Coordonnateur du MNS s’engage sur un front de contradiction avec le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.

François Muamba se défend en disant «qu’il avait invité le Chef de l’Etat à respecter la Constitution». A quel moment précis? S’interrogent ces mêmes analystes, lesquels croient que les justifications de François Muamba ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Ceci, par le fait que lorsqu’il a choisi le camp de la Majorité présidentielle, famille politique du Chef de l’Etat qui l’a adopté après son départ du MLC de Jean-Pierre Bemba, l’homme devrait se montrer digne et capable de s’assumer pour n’importe quelle circonstance, arguent-ils.

Ce que l’on déplore chez François Muamba, a signifié un autre acteur politique, c’est la transhumance. «Il vaut mieux s’afficher d’une seule coloration politique à la place de jouer le jeu de galéjade dans une période très tendue et fort agitée de l’histoire de la RDC».

Mais, au-delà des termes contenus dans sa correspondance de démission adressée au Chef de l’Etat, François Muamba, cité par notre confrère Le Potentiel, déclare que « lorsqu’on ne partage plus les mêmes convictions, on se sépare», a-t-il dit, affirmant sa démission du poste de Coordonnateur du Mécanisme de Suivi des «déclarations de Nairobi», signées par Kinshasa et le M23 fin décembre 2013, dans la capitale kenyane.

Il insiste pour dire que par ce geste, ‘‘j’ai invité le Chef de l’Etat à respecter la Constitution’’.

Par ailleurs, il a rappelé la victoire, le 5 novembre 2013, de l’armée congolaise (FARDC) avec l’appui de la Mission de l’ONU en RDC sur le M23, après dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu (Est de la RDC).

A cet égard, indique-t-il, à Nairobi le mois suivant, le M23 et Kinshasa signaient des déclarations d’engagement ouvrant la voie au rapatriement de la plupart des combattants du Mouvement en vue de leur réinsertion dans la vie civile, au retour de plusieurs centaines de milliers de réfugiés congolais, et à la résolution des questions foncières et ethniques à l’origine de la violence qui déchire l’est de la RDC depuis plus de vingt ans, sur fond de concurrence pour le contrôle des ressources minières dont regorge cette région.

Fin mai, M. Tshishimbi a reconnu que l’amnistie n’avait pas résolu le problème du rapatriement des ex-M23, soutenant que le «stock des retours volontaires au pays n’était pas très significatif».

A en croire les statistiques avancées par le MNS, seuls 193 miliciens ont été rapatriés de l’Ouganda et 13 sont volontairement rentrés du Rwanda. En octobre 2015, le M23 avait menacé de reprendre la lutte armée. Ce dernier a dénoncé la marginalisation des populations rwandophones du Kivu, et le M23 promettait les défendre par les armes contre les attaques d’autres milices, en particulier les FDLR, créées en RDC par des Hutu ayant pris une part active au génocide de 1994 au Rwanda et opposées au président rwandais Paul Kagame.

Contre toute attente, le débat autour de cette démission s’invite encore dans les différents Etats-majors de plateforme et regroupement politique en RDC.

Si du côté de la famille politique du Chef de l’Etat, l’on parle d’une haute trahison, l’acte que vient de commettre François Muamba, une frange de l’opposition politique par contre, soutient un acte de bravoure qui dénote un affaiblissement du camp de la Majorité présidentielle.

Face à tous ces jugements de valeur, le peuple quant à lui, souhaite voir le Congo sortir le plus rapidement possible de cette crise à la base du blocage du dialogue et du processus électoral pour un avenir radieux de tous les Congolais.
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