*La CENI n’a pas la cote auprès des dirigeants du G7 qui accusent Corneille Nangaa et ses collaborateurs de jongler avec le processus d’actualisation du fichier électoral étalé sur 16 mois, pour appliquer une stratégie ouatée consistant à ramener au préalable du recensement général de la population congolaise, pourtant, rejeté par le peuple, lors des événements du 19 au 21 janvier 2015. Au cours d’un point de presse animé à Kinshasa, le mardi 19 juillet 2016, par son Président en exercice, Charles Mwando Nsimba, le G7 demande aux Congolais de ne pas être naïfs au point de croire que la CENI est disposée à organiser de bonnes élections en RDC. Pour qui manie correctement le Français comme ce vieux lion du Katanga, les arguments n’ont pas tari pour démontrer, à la face du monde, les fausses manœuvres de la CENI. Au lieu de la révision du fichier électoral à laquelle toutes les parties prenantes au processus électoral avaient déjà souscrit, elle veut tout refaire à zéro, en réalisant, sans tenir compte du temps limité, la refonte de l’ensemble du fichier.

Comment ne pas dénoncer un agenda caché dès lors que Corneille Nangaa annonce, pour fin juillet, le début de l’enrôlement des électeurs par la province du Nord-Ubangi, sans se soucier de présenter un chronogramme global des opérations ? Comment peut-on comprendre, s’interroge également, Charles Mwando Nsimba, à haute voix, que la CENI refuse délibérément de publier le calendrier électoral et subordonne cette publication à la tenue du dialogue politique ? Dans tous les cas, il trouve l’attitude de la CENI insoutenable et inacceptable. Mwando Nsimba fait constater qu’en tant que pouvoir organisateur des élections, la CENI n’a pas à conditionner la publication du calendrier électoral à la tenue d’un quelconque dialogue politique, la convocation de la présidentielle pour le 19 septembre 2016 étant une obligation constitutionnelle. Qui plus est, dès lors que la CENI a fixé l’échéancier de l’enrôlement, un des éléments du calendrier électoral, elle devrait être en mesure d’indiquer la suite du processus, plus spécialement la date de l’élection présidentielle, facile à organiser et soumise à une contrainte constitutionnelle précise.

Rejet de la refonte totale du fichier électoral

Le G7 retient pour preuve de mauvaise foi de la CENI, le fait de procéder province après province et d’étaler le processus d’identification et d’enrôlement sur plus d’une année. Charles Mwando Nsimba ne peut que rejeter cette option qui consacre le non respect du délai constitutionnel. Surtout quand la mission d’audit du fichier électoral de l’OIF et de l’ONU partage la même perception que le G7, en établissant qu’il est techniquement possible d’actualiser le fichier électoral par l’enrôlement de nouveaux majeurs et de la diaspora dans un temps compatible avec les délais constitutionnels d’organisation des élections présidentielle et législatives. Mais, la CENI s’est encore éloignée des observations de l’OIF. Elle a, unilatéralement, abandonné la révision du fichier existant pour s’engager dans la production d’un nouveau fichier électoral. Une décision qui ne passe forcément pas dans les milieux des experts électoraux internationaux. Selon Mwando Nsimba, en effet, le rapport final d’évaluation du processus électoral en RDC, élaboré par l’OIF, pour la période comprise entre le 24 avril et le 6 mai 2016, mentionne que la méthode de la CENI entraîne de fait un accroissement substantiel des délais.

Meeting de vérité

Les conclusions du G7 sont assez précises. «Les élections et l’alternance démocratique ne sont pas dans l’agenda de l’actuel pouvoir ». Puisqu’il en est ainsi, le G7 promet de s’en remettre à l’arbitrage du peuple pour qu’il revendique son droit souverain à élire ses nouveaux dirigeants. Le grand rendez-vous est fixé pour le 19 septembre 2016, au plus tard. Déjà, le G7 mobilise ses partisans pour le meeting de vérité du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement, prévu pour le dimanche 31 juillet 2016.

Dialogue soumis à une triple condition

Les conditions du G7 pour participer au Dialogue politique devant aider au déblocage du processus électoral en RDC sont restées les mêmes. Il s’agit, en fait, des exigences contenues dans la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU dont la mise en œuvre est très réclamée. Mwando Nsimba a parlé de l’exigence de sincérité et de volonté politique. Il faut entendre, par-là, la décrispation du climat politique – libération des prisonniers politiques et l’abandon des tracasseries administratives, fiscales, judiciaires et policières-, le respect absolu de la Constitution, la relance du processus électoral via la publication d’un calendrier clair et réaliste, ainsi que l’exigence de l’alternance démocratique, conformément à la Constitution.
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