Le comportement incivique de certains agents de l’ordre, sur les routes de Kinshasa, devient de plus en plus inquiétant. Le nombre de morts occasionnés par ces policiers ne cesse d’augmenter. Un policier de circulation routière et un chauffeur de taxi ont été condamnés hier par le juge en audience foraine au Tribunal militaire de Garnison, à la maison communale de Kalamu, à 20 ans de prison ferme pour le premier et 5 ans de servitude pénale pour le second.

Le policier est accusé de tracasseries ayant entrainé la mort de trois personnes, alors qu’il lui est reproché de ne pas disposer de son permis de conduire et d’autres documents de bord. Les avocats du policier ont interjeté appel et l’audience va se poursuivre ce mercredi. Le procès a débuté le lundi 11 juillet dernier.
Parmi les morts, on parle notamment de deux filles qui revenaient de la messe à la paroisse St Joseph. Ce bilan, donné par quelques témoins est contesté par l’autorité municipale. Elle indique qu’il n’y a pas eu de morts, mais des blessés graves. Ils ont tous été conduits à l’hôpital Saint Joseph, a déclaré à la presse le bourgmestre de la commune de Kalamu.
Selon des témoignages recueillis sur le lieu où s’est déroulé l’accident, l’on rapporte que le policier se disputait le volant avec le chauffeur d’un taxi communément appelé "Ketch" en vue d’un rançonnement. Le chauffeur a refusé de donner l’argent au policier. Une altercation s’en est suivie. Le conducteur du véhicule a alors tenté de s’enfuir.

DESASTRE
Le policier qui se disputait le volant et le siège du chauffeur, a appuyé sur l’accélérateur en lieu et place du frein. La voiture a fini sa course sur le corps de deux filles, qui sortaient de messe dominicale à la paroisse Saint Joseph. Elles seraient mortes sur place, d’après les témoins. Un autre témoin parle de six personnes accidentées, mais seulement deux auraient péri sur place.
Pour sa part, le secrétaire provincial de l’Association des chauffeurs du COngo (ACCO) condamne ce comportement qui prend aussi corps chez les policiers territoriaux qui, selon lui, ne seraient pas habilités à réguler la circulation routière. " Les policiers territoriaux n’ont ni la compétence, ni la qualité d’interpeller les chauffeurs. Ces attributions reviennent à la Police de circulation routière. C’est elle qui a la matière ", a-t-il indiqué.
Il juge également injuste la condamnation du chauffeur pour absence de permis et autres documents de bord. "Vous savez qu’à Kinshasa un conducteur peut se permettre de circuler sans permis de conduire. S’il se trouve devant le roulage, il n’a qu’à brandir un billet de banque pour passer. Cela se passe au vu et au su de tout le monde… ", a-t-il ajouté.
Certains observateurs déplorent le fait que ce même comportement est très souvent observé dans le chef des agents de la PCR. " Les roulages sont placés pour réguler la circulation et non se disputer le volant avec le chauffeur. Lorsque ce dernier commet une contravention routière et qu’il refuse de se soumettre à la sanction, le policier doit simplement prélever son immatriculation et chercher comment l’interpeller. Mais, ce que nous voyons ici à Kinshasa, nous qui avons vécu sous d’autres cieux, nous tique un peu. Comment peut-on se disputer le volant avec un conducteur, sans tenir compte des éventuels dangers qui peuvent survenir à la suite de ce comportement ? ", s’interroge Richard Lunda, un Congolais vivant en Europe. Il appelle par ailleurs les conducteurs à respecter le code de la route pour ne pas tomber dans le piège.
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