Alors que nous appelions à travers nos colonnes hier les USA et UE à faire preuve d’humilité et à suivre la voie de la sagesse leur indiquée par l’Union africaine, voici que Washington ne veut rien entendre et maintient sa position radicale au moment même ou Bruxelles continue à se montrer prudent sur le dossier congolais. En témoigne la récente visite de l’envoyé de l’UE en Rdc.

Contre tout bon sens et même l’avis des experts en matière électorale (OIF et ONU), la Maison Blanche maintient sa fixation maladive sur les délais.

La question officiellement établie de la corruption du fichier électoral, la nécessité de mettre à jour ce dernier pour un processus électoral crédible et apaisé, ne semble pas émouvoir le pays de l’oncle Sam.

Tout ce qui semble intéresser ce dernier, c’est l’après 19 décembre 2016. A n’importe quel prix et dans n’importe quelle condition.

Convenons-en, cette approche jusqu’au boutiste et presque nihiliste n’est pas pour favoriser la recherche de la solution à la crise congolaise. Bien au contraire, elle apparait basée sur une approche pyromaniaque.



Les USA acceptent-ils ainsi de prendre la responsabilité d.’attiser le feu qui couve en Rdc ? Faut-il leur rappeler qu’en matière de crises propres à différentes nations leur super puissance à montré ses limites trop flagrantes ? C’est le cas de l’Irak où Tony Blair rejette aujourd’hui le départ forcé de Saddam Hussein. Ou encore de la Libye.



La Rdc est un monstre dont il faut absolument se garder de provoquer le déchainement. A Washington de réfléchir sérieusement sur la question avant qu’il ne se révèle trop tard de faire marche-arrière.



Justement, nous révélions dans notre édition d’hier que le processus du Dialogue peine à prendre son envol puisque trois schémas pratiquement antagonistes n’arrivent pas à fondre en un seul.



Il y a d’un côté l’approche américaine qui se veut radicale, peu réaliste et qui voudrait que le monde s’arrête autour d’une question de délais, du reste arrêtés par l’homme (faillible) et pour l’homme.

Dans sa fixation difficile à comprendre, Washington s’est même permis d’imposer des sanctions ciblées en Rdc. Il faut dire que le principe de départ était d’entrainer toute la Communauté internationale, sous caution, de l’ONU, dans ce schéma expéditif.

L’Union européenne s’est cabrée et l’Union africaine a carrément refusé de suivre Washington dans sa politique fixiste.



Diplomatique

De l’autre côté, il y a l’Union européenne qui s’amuse à souffler le chaud et le froid. Tantôt elle met la pression, tantôt elle se rend à la raison et se montre plus réaliste que les USA. C’est d’ailleurs au nom de ce réalisme que l’UE a fait faux bond à l’administration américaine sur la question des sanctions.

Pour dire vrai, les Européens n’ont pas arrêté une position tranchée en ce qui concerne l’issue de la crise congolaise. Seul un Dialogue inclusif permettra à terme de définir les options fondamentales auxquelles la Communauté internationale devra adhérer sans réserve.

Ainsi, pour les 27, si le Dialogue impose la fixation sur les délais, ils n’auront qu’à s’incliner tout comme s’il définissait un nouveau bail politique en vue de bien préparer les échéances électorales.

Du côté de l’Union africaine, on est plus réaliste que jamais et l’on voudrait déjà comprendre et faire comprendre tout le monde avant le Dialogue, que la question des délais relève de la pure fourberie. Que le bon sens oblige de se tourner vers la crédibilisation du processus électoral par consensus.



De manière fort diplomatique, Edem Kodjo a eu à le signifier au monde, mais plusieurs ne semblent pas l’avoir entendu. En commençant par les acteurs politiques congolais.



Sans prétentions

Tant que la Communauté internationale ne se mettra pas d’accord sur ce qui doit être la meilleure approche pour la résolution de la crise congolaise, nous allons continuer de tourner en rond.

A moins que les Congolais ne prennent leur destin en main et impose une approche typiquement congolaise à leur crise, ce serait là la voix du salut.

Mais en attendant, cette prise de conscience, les USA et l’UE seraient humbles de reconnaitre leurs limites quand il s’agit des problèmes africains. L’honnêteté les oblige de se mettre à la disposition de l’Union africaine. Sans prétentions.

Par LP

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