Il a fini son mandat de cinq ans en RDC et tourne désormais son regard vers le Soudan pour une nouvelle mission lui assignée. Mais, avant de faire ses valises, Jean-Michel Dumond, Ambassadeur de l’Union Européenne à Kinshasa a organisé une conférence de presse hier, au onzième niveau de Kempinski Hôtel. A l’occasion, il a insisté sur l’importance pour le dialogue politique qui s’ouvre aujourd’hui à la cité de l’union africaine, de respecter le caractère inclusif, afin d’aboutir à des résolutions crédibles, qui engagent toutes les parties prenantes. Toutefois, l’UE attend voir le début des travaux, pour pouvoir lever les options.

Pour lui, l’UE a toujours soutenu la tenue d’un dialogue politique inclusif, qui réunit l’ensemble des politiques représentatifs. A cet effet, il salue les efforts de facilitation d’Edem Kodjo, qui a été désigné par l’Union Africaine. Cela, bien qu’étant conscient de la méfiance qui persiste parmi les acteurs. Pour en découvre, les Gouvernants feraient mieux de poursuivre la mise en œuvre des préalables produits par l’Opposition afin de décrisper l’espace politique. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il s’est entretenu le matin avec le Ministre de la Justice lui rappelant la nécessité de continuer avec le processus de libération des prisonniers politiques, en vue de rétablir la confiance. Si non, l’UE jugera sur pièce, en fonction de la manière dont les choses vont se passer à la Cité de l’Union Africaine.

Constats et recommandations

Comme pour faire un bilan de son mandat en RDC, il a signalé que l’UE poursuit trois objectifs en RDC notamment, la paix et la stabilité dans la région ; le développement qui lui est bénéfique; le respect de droit de l’homme et de la femme. Car, dit-il, au-delà de la reconnaissance de la femme, il faut mettre en œuvre le principe d’égalité pour éviter une perte économique. ‘’J’encourage les avancées dans la lutte contre les violences faites aux femmes, même si beaucoup reste encore à faire, ainsi que l’adoption d’un nouveau code de la famille’’, a-t-il reconnu.

Gouvernance

La RDC étant le deuxième poumon de réserve climatique, Jean-Michel Dumond regrette que les populations vivent dans un état de misère considérable, marqué surtout par l’absence de liquidité pour s’acheter le minimum. En réalité, le seul produit dont ils disposent c’est le charbon de bois. Pour y remédier, il faut une prise de conscience remarquable. D’autant plus que, le Président de la République a dit qu’il était très engagé sur la question de l’environnement notamment, au terme d’un discours à l’assemblée générale des Nations Unies.

Même si parfois le discours va au-delà de la réalité dans la classe politique, il constate qu’il y a une certaine prise de conscience quant aux véritables enjeux à moyen, court et long terme pour la forêt qui est très menacé. A l’en croire, la population y adhère petit à petit, malgré qu’il existe souvent une série de contradictions culturelles. Pour cela, les ONG travaillent d’arrache-pied dans la sensibilisation. ‘’Sur le fond, la situation est très différente d’un endroit à un autre. Chaque endroit à ses spécificités’’, a-t-il lâché. Cependant, il y a une réussite particulièrement au Parc National de Virunga qui est plus avancée en matière de tourisme responsable qui se développe, avec environ 4000 visiteurs par an. Il estime tout de même que c’est un bon départ par rapport aux périodes antérieures.

Il y a également le programme de population environnante qui, à travers le développement des énergies renouvelables, assure la croissance économique de la région. Puisque, au-delà d’être le premier employeur de la zone avec plusieurs centaines de garde dans le parc, ce programme est un véritable réconfort. Pour preuve, la première centrale inaugurée auprès de Ruwenzori qui, avec une capacité de 0, 45MW a approvisionné 20.000 personnes, créé 350 emplois sur base des PME, des petits ateliers d’huile de palme, une usine d’extraction de papayer.

Une manière pour lui de démontrer l’intérêt qu’à la population de s’impliquer, dès lors qu’il y a un service qui s’offre en sa faveur. ‘’Les communautés peuvent s’organiser et défendre leur outil de travail lorsqu’elles sont impliquées’’, a-t-il relevé.

Faisant allusion aux finances publiques, ce diplomate européen a indiqué que 40 à 45 % de croissance accumulée au cours de ces quatre dernières années, n’ont pas permis d’augmenter le produit d’assiette fiscale. Ce qui explique clairement qu’il y a un problème de gouvernance. Le verre étant à moitié plein et à moitié vide, il reste énormément de chose à faire.

Car, le Gouvernement reconnaît qu’il existe des difficultés particulièrement dans la justice congolaise. D’ailleurs, lorsque l’actuel Ministre est arrivé, il a fait un constat lucide qui l’a conduit à solliciter l’assistance de l’UE pour la tenue des états généraux de la justice. Ce qui a conduit à constater le degré de corruption et de partialité dans ce domaine.

Sur cette base, le groupe de travail a confectionné des recommandations pertinentes essentiellement adressée aux Autorités congolaises. ‘’En réalité, cette situation mérite un travail de longue haleine pour changer’’, a-t-il fait savoir.
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