DÉSTINOX avec un haut cadre de l'UNC sur la démission de Jean-Bertrand Ewanga de son poste du secrétaire Général du parti de Vital Kamerhe. Chronique d'une démission contrôlée.

La scène politique congolaise s’offre un nouveau séisme! Jean-Bertrand Ewanga, proche allié de l’opposant Vital Kamerhe, vient d’annoncer sa démission du poste de Secrétaire Général de l’Union pour la Nation congolaise (UNC). Raison évoquée: » son désaveu vis-à-vis de la démarche du Parti en rapport avec la question de la tenue du dialogue… « ; « La démission d’Ewanga était souhaitée et souhaitable », rétorque une source proche de ce parti de l’Opposition à Politico.cd.
Vital Kamerhe pleure-t-il la démission de son Secrétaire Général ou en rit-il? « On ne peut pas servir deux maîtres à la fois dit la bible. Sinon il haïra l’un et aimera l’autre poursuit les Saintes Écritures », répond un haut cadre du parti, proche de Vital Kamerhe, qui a accepté expliquer les épisodes ayant conduit à cette fracassante démission.

Les faits

La rupture entre le député Ewanga avec « la ligne politique de l’UNC » remonte à bien plus loin que le Conclave de Genval tenu en juin dernier. Mais, sur le plan symbolique c’est « Genval » qui en fait la consécration.
En effet, contre l’avis de la « Direction politique national » de l’UNC, Jean-Bertrand Ewanga et Claudel André Lubaya, respectivement Secrétaire Général et Secrétaire Général Adjoint, ont participé à cette messe des opposants autour d’Etienne Tshisekedi et de Moïse Katumbi.
« Ewanga a adhéré à toutes les Structures de Genval sans même consulter les instances du parti, après et ce de manière unilatérale, Ewanga a soutenu que l’UNC était membre du Rassemblement (NDLR: plateforme politique issue de Genval)« , confie le même haut cadre de l’UNC, qui a requis l’anonymat.
Depuis, JB Ewanga a commencé à poser des actes se démarquant des positions officielles de l’UNC en soutenant, par exemple, mordicus les structures de Genval.
Voyant le danger venir, celui de la division de son parti, Vital Kamerhe bat le rappel des troupes.
« Soucieux de l’unité du parti et ne voulant pas exposé le numéro deux du parti », expliquera-t-il à la presse.
Vital Kamerhe avait entrepris des consultations avec toutes les structures du parti, « de la base au sommet ».
« C’est au bout de deux semaines de consultations, soit le 18 juillet 2016, Vital Kamerhe constate que l’immense majorité des membres du parti approuve la position relative à la participation au dialogue national. Cette nouvelle politique découlant de la résolution 2277 adoptée en mars 2015« , commente notre source.
Dans une déclaration du 22 juillet 2016, la Direction politique nationale de l’UNC élargie aux Députés Nationaux et ses alliés regroupés au sein de la Coalition pour la vraie Alternance Démocratique, en sigle CVAD, autorisent la rencontre avec le Facilitateur Eden Kodjo entouré de tout le panel des membres du Groupe de Soutien au Dialogue en date du 23 juillet 2016.
A l’issue de cette audience de plus de deux heures, les deux partis se sont mis d’accord sur l’entendement du Dialogue politique par rapport à la résolution 2277. Notamment le consensus sur le respect de la constitution.

Début d’incohérences

Deux jours après, Ewanga surprend l’UNC et Alliés par une déclaration fracassante sur la récusation d’Edem Kodjo.
« Ses propos ont profondément blessé l’UNC et ses alliés« , renseigne notre source.
Absent du pays, Vital Kamerhe qui se trouvait aux USA à l’investiture d’Hillary Clinton rappelle à Ewanga la position consensuelle de la Direction politique de l’UNC et lui demande de désigner un délégué au Comité Préparatoire.
« Un jour après, Ewanga se désigne lui-même par une lettre adressée au Facilitateur Edem Kodjo comme le seul délégué de l’UNC et Alliés« , explique notre source, qui parle de l’auto-désignation.
« Le 27 juillet 2016, Ewanga est qualifié de traître par les Genvalistes qui lui refusent l’accès à l’aéroport de Ndjili pour accueillir Etienne Tshisekedi. Déçu, Ewanga démobilise les structures de l’UNC pour le grand meeting du 31 juillet 2016 à la place du Boulevard Triomphal puis voyage la veille prétextant aller au chevet de son fils malade en Europe« , rencherit-il.

Un tour en Europe, un nouvel Ewanga

Dès son retour au pays, un nouvel Ewanga entre en scène. Il annonce avec fracas qu’il va boycotter les travaux du comité préparatoire par solidarité au Rassemblement de Genval.
Toutefois, il est celui qui lu devant tous les cadres de l’UNC et alliés, la Déclaration du 20 août 2016 où il salue la mesure de décrispation politique prise par le Gouvernement en rapport avec les libérations des prisonniers politiques ainsi que la réouverture des médias.
Résolus de bloquer désormais ses volte-face, l’UNC et Alliés résolvent en date du 22 août 2016 de négocier auprès de la Facilitation l’élargissement de leur liste des délégués au comité préparatoire. Ils obtiennent 4 délégués (2 pour UNC et 2 pour les alliés).
Ewanga se résout à assister aux réunions d’harmonisation du cahier de charge de l’opposition et au comité préparatoire.
Pour autant, il redevient « ambigu » sur les ondes de Top Congo à la clôture du comité préparatoire: « je suis éclaireur du Rassemblement et de la Dynamique au Comité préparatoire; j’ai reçu une exception ; toutes résolutions du dialogue sans le Rassemblement sera nul et sans effet… »
Mardi 30 août 2016, Ewanga démissionne de son poste de Secrétaire général mais reste membre effectif et co-fondateur de l’UNC disant « désavouer la démarche actuelle en rapport avec le dialogue. »
« Il a pourtant déjà touché le per diem du comité préparatoire« , conclu notre source.
Le grand étonnement sur ses déclarations « on lui aurait proposé le poste de Vice-premier ministre » vient de ses collègues de l’opposition participant au comité préparatoire.
« Au cas où les maîtres à penser de Genval décident de venir au dialogue. Ewanga va se rebiffer ? », questionne notre source.
Fin de la Chronique.  POLITICO.CD
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