Élections reportées et grève générale en RDC

Il est trop tard pour espérer du pouvoir congolais qu’il organise une élection présidentielle avant la fin du mandat de Joseph Kabila, en novembre. Il faudra encore de très longs mois pour voir mis à jour le fichier électoral, et dans l’intervalle, comme le prévoit la Constitution, Kabila restera en place. La stratégie du "glissement" fonctionne à merveille: faute de pouvoir briguer un troisième mandat, le président joue la montre. Avec la complicité des autres élus. Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, tous se retrouvent de facto dans une communauté d’intérêts, puisque leurs mandats sont eux aussi prolongés sine die, avec les traitements qui vont avec.


Prouver qu’un passage de relais à la fois démocratique et pacifique n’est pas une chimère.


En plus de mettre à mal la jeune démocratie congolaise, cette stratégie met en danger la stabilité du pays. En empêchant le citoyen congolais de s’exprimer par les urnes, le gouvernement place un couvercle sur une marmite frétillante. Après quinze années de kabilisme, beaucoup considèrent que les maux du pays – et notamment la baisse de pouvoir d’achat – portent le nom du président. Le "glissement" n’est pas extensible à l’envi.

À ce stade, il n’y a plus beaucoup de sens pour la communauté internationale à réclamer des élections avant la fin du mandat de Joseph Kabila. Précipiter l’organisation d’élections priverait des millions de jeunes Congolais non inscrits d’accès aux urnes. La RDC a besoin de clarté. Elle a besoin d’un accord entre le pouvoir et l’opposition sur un calendrier précis et réaliste qui garantisse la paix civile. Elle a besoin aussi que le "Raïs taiseux", comme le surnomment ses opposants, lève toute ambiguïté sur ses intentions et exclue une tentative de réformer la Constitution pour s’accorder le droit de briguer un nouveau mandat. La communauté internationale, de l’Union africaine à la Belgique, doit concentrer ses pressions sur ces points. Et soutenir tous ceux qui, au Congo, veulent prouver qu’un passage de relais à la fois démocratique et pacifique n’est pas une chimère. Si Kabila en était, il entrerait dans l’Histoire, la grande.
Source: L'Echo


LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top