Lors de son meeting du dimanche 31 juillet, le Rassemblement a enjoint la Ceni de convoquer les élections au plus tard le 19 septembre 2016. Autrement, il s’agirait d’un cas de haute trahison.Comme pour répondre aux conclavistes de Genval, le même dimanche, la Ceni lançait le processus d’enrôlèrent des électeurs. L’objectif final étant le renouvellement du fichier électoral, sur fond de nettoyage et de fiabilisation. C’est à ce titre que de nouvelles cartes d’électeurs seront distribuées.
La centrale électorale vient donc de se mettre en branle avant l’ultimatum lui lancé par le Rassemblement, seulement, il se pose un problème. Le renouvellement du fichier électoral entamé par la Ceni ne saurait s’achever avant 16 mois. La Ceni l’a dit et répété à plusieurs reprises. Ce qui veut clairement dire qu’invoquer l’ultimatum du 19 septembre 2016 c’est rêver en plein jour, révèle le bureau de la centrale électorale.
La loi
Il se pose un double problème dans ce dossier lié aux élections, un problème technique, mais aussi et surtout un problème légal.
S’expliquant en son temps sur la question, Président de la Ceni avait révélé que le nettoyage complet du fichier électoral demande du tempos, plus d’une année au minimum.
Mais sur le plan légal, la situation est beaucoup plus compliquée. En effet, la Constitution fait obligation à la Ceni de convoquer le corps électoral 90 jours avant l’expiration du mandat du Chef de l’Etat en fonction. Or, dans les circonstances actuelles d’un fichier corrompu, le corps électoral n’existe plus. L’urgence pour le moment, si l’on veut rester en accord avec la loi, est de reconstituer d’abord le corps électoral, ce à quoi s’attèle la Ceni depuis le dimanche 31 juillet.
Impasse
Des deux choses, l’une : ou la classe politique laisse la Ceni finaliser son travail, tout en exerçant une pression pour que le délai de 16 mois soit respecté ; ou celle ci lève l’option à très haut risque d’organiser la présidentielle dans les circonstances actuelles. C’est-à- dire avec le fichier corrompu. Il n’y a pas trente six solutions.
Or, choisir entre les deux options impose de se retrouver dans le cadre du Dialogue. D’où la nécessite de mettre les bouchées doubles pour la matérialisation de ce forum.
Malheureusement, à voir la classe politique manœuvrer, notamment la dernière prise de position du Rassemblement, le Dialogue n’apparait pas comme une incontournable nécessité.
A moins que la classe politique ait levé l’option de se quereller à l’infini et de laisser a la C.eni le soin de lever une option à sa place, ce qui serait purement et simplement une démission.
Dans ce cas, il ne sert à rien de se plaindre de l’option que la Ceni aura levée. Elle se tient à la disposition de la classe politique à qui incombe la pleine responsabilité de l’impasse actuelle.
Par LP
