Outre la date des élections et de passation du pouvoir devenue un challenge, le co-modéretaur de l’Opposition conditionne la signature de l’accord politique à l’engagement clair de Joseph Kabila de ne pas se représenter et ne pas non plus organiser un référendum

Tout n’est pas sous contrôle pour la Majorité présidentielle. Quand un communiqué du Bureau politique lu dimanche sur les antennes de la télévision publique, RTNC, par son porte-parole André Alain Atundu dénonce «l’activisme débordant» de Thomas Periello, l’envoyé spécial de Barack Obama dans les Grands Lacs, ce n’est pas bon signe à quelques heures de la fin du dialogue politique.

La Majorité présidentielle n’avait pas prévu que l’Opposition présente à la Cité de l’Union Africaine pouvait la contraindre à commencer la séquence des élections par la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales, même si, pour des raisons cosmétiques, elle a obtenu un couplage avec les locales lié à des préalables financiers et logistiques.

Voici que la machine du dialogue est encore grippée depuis samedi 17 septembre 2016. Nouveau casus belli: la date des élections. Devant les membres de la Commission «Elections», le président de la CENI, Corneille Nangaa a indiqué qu’il pouvait donner des indications mais pas de date, étant donné que cette matière relève des attributions de la plénière de la Centrale électorale.

La Majorité favorable à des scrutins au plus tôt en novembre 2018

De son côté, Léonard She Okitundu, porte-parole de la Majorité présidentielle au dialogue a soutenu qu’il est insensé de fixer la date des élections avant la fin des opérations de révision du fichier électoral. Mais dans leurs propres milieux, il se raconte que la Majorité est favorable à des scrutins au plus tôt en novembre 2018.

Rude combat avec l’Opposition. «Sans date des élections et de passation du pouvoir, pas d’accord», a dit Vital Kamerhe, co-modérateur de l’Opposition. C’est aussi le point de vue de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- dont les représentants évoquent «l’une des lignes rouges à ne pas franchir».

C’est donc une question de vie ou de mort. L’ultime bataille pour Kamerhe et ses amis qui, tout en réclamant la retransmission en direct des débats sur ce dossier hautement sensible, conditionnent également l’accord à l’engagement clair de Kabila de ne point se représenter et de ne point promouvoir un référendum constitutionnel.

La CENI contrainte de jouer sa crédibilité

Sur Facebook, le député national et délégué UNC au dialogue Sam Bokolombe Batuli, avise: «She Okitundu raconte sa vie sur RFI. On sortira bien avec une date de convocation des scrutins, une autre pour leur tenue et autre enfin pour la passation du pouvoir».

Quand She Okitundu estime qu’il est présomptueux de sortir des dates et les respecter sans avoir la maîtrise totale du processus électoral, Bokolombe botte en touche en ces termes: «Il n’a pas du tout raison. Sinon, sur base de quelle maîtrise du processus électoral les précédents calendriers étaient publiés? Après que nous ayons fait sauter certains de leurs verrous de principe, la kabilie ne compte plus que sur les manœuvres de la CENI qu’elle utilise comme structure stratégique de la Majorité».

De ce point de vue, la CENI est contrainte de jouer sa crédibilité en posant des actes confirmant qu’elle est un pouvoir organisateur des élections qui bénéficie de la confiance de toutes les parties.

Quitter définitivement la table des négociations?

Comme dans une compétition, le dialogue est devenu une affaire tactique, où le protagoniste le plus habile réunit les chances de faire plier l’autre et faire triompher ses thèses.




Et Kamerhe et son second Samy Badibanga disposent d’un moyen efficace de faire marcher la Majorité présidentielle: «quitter définitivement la table des négociations s’ils n’obtiennent pas les dates et les garanties réclamées dès ce lundi 19 septembre 2016», confie un cadre de l’UNC.

L’Opposition présente aux travaux en cours à la Cité de l’Union Africaine y tient mordicus pendant que la CENCO se positionne comme une alliée de taille. Excellent pour le moral avant le choc décisif de ce lundi. Dehors, le Rassemblement, l’aile de l’Opposition restée à l’écart, menace de rendre le pays incontrôlable et les partenaires plaident pour un accord inclusif. Suspense.

AKM
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