Cette nuit, notre correspondant nous a alertés sur l’incursion des égorgeurs en pleine ville de Beni dans la Commune du Rwenzori, à Buili et Kasinga !
C’est l’horreur à l’aurore !
Très tôt le matin, les gens se rendent sur place pour vouloir savoir ce qui se passe. A l’entrée de Kasinga, on découvre des maisons incendiées. Des corps de sept victimes sans vie sont découverts ; il s’agit de : Katuba, Mr Mbiyombiyo, Mme Mbiyombiyo, Kasaki, Mme Pako, Pako, Mr Bifalo. Plus on approche de la zone, plus ils se heurtent aux militaires qui interdisent tout accès à la zone. La raison officielle, c’est que les ADF sont encore dans la zone et l’on procède au ratissage de la zone. Pendant ce temps, un hélicoptère décolle de la zone sans qu’on l’ait aperçu atterrir ! Ce qui suscite questions et commentaires de tout genre… !
Des hélicoptères de la Monusco survolent la zone avant les massacres
A en croire la population, avant les massacres, les hélicoptères de la Monusco ont survolé la zone de Kasinga où se trouvent deux camps des FARDC. Certains affirment même qu’ils les auraient vus atterrir et décoller. Pour rappel, Kasinga n’est pas loin de l’hôtel Okapi Palace de Julien Paluku et de la carrière de Sinohydro.
Un militaire témoin de l’opération raconte !


Un commandant présent dans la zone pendant l’attaque vient de joindre Benilubero pour faire par de l’indignation des militaires. En effet, rapporte-t-il, des militaires affectés dans cette zone ont effectué une patrouille dans les champs environnants de la population d’une circonférence d’au moins 5 km2. La situation y était tranquille. Et jusqu’au soir, après leur retour dans les camps, la situation était calme et aucune des autorités militaires dans cette zone n’était au courant d’une relève quelconque. Vers 19h00, ils voient un officier de nouvelles unités affectées dernièrement dans la zone sokola 1 sous Fall Kabwe arriver et leur annoncer leur relève. Quelques minutes après, après que les uns sont partir et les autres entrés dans le camp, on aperçoit dans le ciel une flamme comme une fusée et qui explose comme une bombe dans la zone de la relève. Notre commandant affirme qu’il s’agissait d’une grenade que seule l’armée possède. Voyant cela, ils décident de rentrer au camp pour voir ce qui se passe et au besoin prêter main forte à leurs compagnons d’armes qu’ils venaient de laisser dans le camp. A leur grande surprise, ces derniers les empêchent de rentrer, avec comme motif qu’ils ont été déjà relevés et qu’ils ne peuvent plus intervenir. Cette situation de bouclage et d’incendier les maisons a continué jusqu’à 12h00.



C’est la confusion totale !
La population prise de panique fuit dans tous les sens ! Elle ne sait plus quelle direction prendre. Car pendant qu’elle fuit, elle voit des militaires boucler la zone, commencer à bruler les maisons ainsi que le camp des militaires et tuer ceux qu’ils trouvent sur leur passage. Le centre-ville est alerté. On entend des crépitements des balles. Les réseaux sociaux annoncent l’incursion des égorgeurs ! Des hélicoptères de la Monusco continuent à survoler la zone. Oui, c’est la confusion totale !
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La colère de la population contre l’armée et la Monusco!
Pour la population, l’armée est complice. Ils interdisent l’accès à la zone pour camoufler les preuves de leur implication dans le génocide du peuple Yira, altérer l’information et dévier l’attention de la population. La population est convaincue qu’il y a eu beaucoup de morts aussi bien dans les rangs des Fardc patriotes et des civils. Et partant, l’heure du ratissage consiste à ramasser les corps soit pour aller les jeter dans une rivière comme ce fut le cas pendant les massacres de Rwangoma soit pour les enterrer quelque part dans une fosse commune. Certains vont jusqu’à dire la Monusco est en train d’offrir ses services pour cette salle besogne. Le refrain est connu en avance : « ce sont les ADF qui ont perpétré ces massacres ! Ils sont cachés au milieu de la population. Nous demandons à la population de collaborer avec l’armée et la Monusco ». Mais la population n’est plus dupe ! Qui qu’il soit, personne, même un enfant de l’école primaire, ne peut comprendre comment l’ennemi peut entrer dans la ville pendant que la ville est ceinturée par des militaires lourdement armés et renforcés ! Elle a vu les égorgeurs. Ils étaient vêtus en nouvelle tenue des militaires congolais, quelques minutes pendant la relève… Les égorgeurs sont aussi bien en ville que dans les champs.
La tension monte en ville
Comme toujours, ces soi-disant autorités administratives et militaires trouvent de l’énergie et des stratégies pour empêcher la population d’aller vers le lieu de drame constater les dégâts, qui sont certainement plus lourds. Non seulement ils n’interviennent pas en faveur de la population, sinon qu’en plus ils l’empêchent de pouvoir s’occuper de ses morts.
Trop c’est trop ! Pour manifester sa colère, les élèves de l’école primaire descendent dans les rues. Au lieu d’aller se battre contre l’ennemi ; la police mise à s’en prendre à ses enfants sans armes ni armes blanches ! Quel crime que de lancer du gaz lacrymogène au milieu d’une foule d’élèves qui n’ont que leur voix comme loi d’armes !
La colère des militaires aux fronts : le génocide est l’œuvre de l’armée made in Kabila !
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Pendant que la population manifeste son raz le bol, l’armée donne sa version des faits : « Les assaillants voulaient s’attaquer au centre ville de Beni mais ont été empêchés par les FARDC, rapporte le porte-parole de l’armée Mak Hazukay !
Faux, rétorque notre commandant et témoin de l’arrivée des militaires dans cette zone, tout furieux ! Pour les militaires relevés, il n’y a plus de doute : l’ennemi est à l’intérieur de l’armée ! L’armée est bel et bien infiltrée. Et cette infiltration s’est intensifiée avec la scission de la Zone d’opération Sokola 1 d’une part, et, d’autre part, par l’arrivée des nouvelles unités commandées par le Général Fall Sikabwe et le passage du Commissaire Général de la Police, Mr Bisengimana!
Le commandant confirme même ce que soupçonnait la population : A considérer le nombre des maisons incendiées et la manière dont la zone a été bouclée pour que personne ne sorte et n’entre, le bilan est lourd. Je n’exagère pas si je parle de plus de cent. Le bouclage a servi à ramasser les corps et à les enterrer dans des fosses communes, loin dans la brousse, et à effacer ainsi l’horreur de ce génocide ! Il y a trahison. Nous devons agir, martèle le militaire au téléphone !
L’attitude de Monsieur NYONYI BWANAKAWA, le Maire de la ville de Beni, qui émet l’ordre d’empêcher la population à aller recueillir leurs morts sur le champ de massacre, ne fait que confirmer la complicité des dirigeants. Le témoignage du militaire FARDC est clair: l’extermination des civils est l’œuvre de l’Etat; c’est pourquoi l’accès des témoins gênants a été empêché à Kasinga et à Buili.
Des égorgeurs de plus en plus efficaces : l’ombre de Joseph Kabila


Le contexte dans lequel interviennent les massacres ici évoqués se comprend mieux lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur les avertissements préventifs que Benilubero Online n’a cessés d’émettre pour alerter les opinions ces dernières semaines.





De ce fait, force est de constater que, depuis une semaine, les égorgeurs sont devenus plus forts et plus armés qu’ils ne l’étaient il y a quelques jours. Ils sont en mesure de pénétrer dans les rangs des militaires sans que ces derniers ne les distinguent d’eux-mêmes et de détruire les camps des Fardc sans que ceux-ci ne les arrêtent. Militaires patriotes et populations, tous sont devenus des cibles des égorgeurs, écrivions-nous dans notre édition du lundi 20 septembre.





Cela intervient presqu’un mois après la scission de la zone opérationnelle Sokola 1 en deux zones. Pour mémoire, Benilubero avait dénoncé cette scission et avait alerté l’opinion tant nationale qu’internationale sur les raisons cachées de cette décision de Kabila. Sans détours, Benilubero avait vu dans la nomination de Fall Sikabwe une des dernières cartes de Joseph Kabila de faire asseoir son pouvoir de la mort et de la vie sur le Grand-Nord.





Il n’est donc pas étonnant que les événements auxquels nous assistons depuis quelques jours se passent dans la Zone opérationnelle Sokola 1 sud dont Fall Sikabwe est le mentor ! Les événements tels que rapportés par les témoins sur place sont révélateurs et montrent que l’égorgeur est dans l’armée !
Des signes qui ne trompent pas !
Ce qui se passe à Beni est à comprendre à la lumière des massacres de la population à Kinshasa !
Comme au lendemain de la défaite du M23 qui fut suivi par l’intensification des massacres à Beni, ces massacres de Kasinga sont à lire à la lumière de ce qui se vit à Kinshasa.
Pendant que le M23, parrainé par Joseph Kabila et le régime de Kigali, ceux-ci créèrent une autre zone de repli dans le Grand-Nord et y fabriquèrent des ADF-Nalu, sous la responsabilité d’un certain Mundos ! Vous connaissez la suite ! Toute personne qui découvrit ce jeu signait son certificat de mort : le Colonel Mamadou Ndala, le Général Bahuma, le Père Vincent Machozi etc. C’est le même jeu auquel nous sommes en train d’assister. Joseph Kabila est en train d’être défait à Kinshasa. Aujourd’hui Beni-Ituri lui sert de zone de repli, si pas de justification des actes qu’il va poser dans les heures ou les jours à venir. Nous ne sommes là qu’au premier acte de sa stratégie, dont un des acteurs principaux est le Général Fall Sikabwe !
La Monusco doit sortir de son silence !


Tous ces actes se déroulent au vu et au su de la Monusco ! Si elle n’en est pas complice ; elle en sait tout au moins quelque chose. Elle en sait quelque chose. A force de cacher la vérité, elle va finir par se rendre responsable de ce génocide. Et d’ailleurs c’est là que Joseph Kabila veut l’amener. Le weekend dernier il a poussé la Monusco à larguer des bombes sur les Fardc dans la zone Sokola 1 Nord à Eringeti. Hier soir avant le carnage, au nom de la collaboration, ses hélicoptères ont survolé la zone de Kasinga. Et ce matin, la population en a aperçu un sans l’avoir vu atterrir ! Comme dit un proverbe kongo, ils couvent des œufs pourris et leurs fruits ne tarderont pas à voir le jour.





« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.
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