*C’est Vital Kamerhe, le Co-Modérateur de la Composante Opposition politique, qui a signé hier, lundi 12 septembre 2016, le communiqué annonçant, désormais, la suspension de la participation des opposants aux travaux du Dialogue politique dont les assises se tiennent, depuis le 1er septembre 2016, à la Cité de l’Union Africaine, à Kinshasa, sous la barbe de M. Edem Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine et soutenu par la Communauté Internationale. Prise comme telle, cette mesure de suspension pourrait décélérer le rythme de l’avion dont les manœuvres d’atterrissage étaient, pourtant, en train d’être amorcées. Comme quoi, l’affaire de l’Accord politique ou du consensus qui en aurait pu être la résultante, dès l’adoption des résolutions, devra encore attendre dans les officines politiques. Autrement dit, les Opposants, eux, promettent de ne revenir à la table de discussions que si et seulement si les partisans du Président Kabila, engagés dans les travaux du dialogue, renonçaient à la prétention d’accorder la priorité aux élections locales, en laissant les aiguilles de la montre électorale, tourner normalement, en commençant par la présidentielle couplée, évidemment, aux provinciales et locales. Cette problématique, pour autant qu’elle touche aux matières verrouillées par l’article 220 de la Constitution, est, aux yeux des Opposants, non négociable.

Le seul point de divergence majeure aura été l’exigence de la Majorité Présidentielle d’organiser, en priorité, les élections locales. Ce que ne partagent pas Kamerhe et les siens qui affirment que le scrutin à la base du dérèglement institutionnel du pays étant la présidentielle, c’est par ce scrutin que doit commencer la séquence électorale pour rattraper le temps constitutionnel. L’Opposition pro-Dialogue considère que la Majorité au pouvoir cherche à gagner du temps. Cela ne signifie pas que Kamerhe ou ceux qui l’ont désigné Co-Modérateur au Dialogue sont contre les élections locales. Ils estiment simplement qu’il n’y a pas d’urgence à les organiser en premier lieu et, surtout, en cette période de crise.

Un autre opposant qui participe au Dialogue accuse les acteurs politiques de la Majorité Présidentielle d’être de mauvaise foi. Parce qu’il ne peut pas comprendre qu’un pouvoir responsable s’évertue à organiser des élections locales et municipales alors que les provinces nées du découpage territorial, du reste à marche forcée, éprouvent, actuellement, d’énormes difficultés de fonctionnement.

On peut se demander comment vont fonctionner les innombrables entités territoriales décentralisées dans une économie dont les bases ayant subi les chocs exogènes et endogènes, sont devenues très frêles.

Il faut avouer qu’à part la divergence apparue sur la séquence des élections prioritaires, l’Opposition pro-dialogue et la Majorité Présidentielle se seraient mis d’accord pour la refonte totale du fichier électoral. Et, ce sera sur le modèle de la CENI, c’est-à-dire, un minimum de 16 mois, ou selon la formule de l’OIF qui nécessite entre 105 et 135 jours pour la présidentielle, 182 jours pour les législatives et 278 jours pour les locales. Les deux parties sont également d’accord pour reconstituer la CENI. Lorsque la composante de Kamerhe suspend sa participation aux travaux du Dialogue, cela signifie que Kodjo doit maintenant faire son travail et faciliter les choses. A la limite, le Groupe de soutien à la facilitation internationale devrait, lui aussi, s’activer. Ils ont ainsi du boulot, non pas sur le dialogue, mais, ici, sur comment ramener les Kamerhe, pour éviter de grossir les rangs du Rassemblement qui, lui, est resté en dehors de ces pourparlers.
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