Le tête-à-tête historique Pape François – Joseph Kabila a eu lieu à la Cité du Vatican, hier lundi 26 septembre 2016. Selon un commentateur de la Radio Vatican relayé par la Radio France Internationale (RFI), la situation sécuritaire à Beni dans la province du Nord-Kivu, les enjeux politiques de l’heure en République démocratique du Congo, et le récent accord signé entre le Gouvernement congolais et le Saint-Siège étaient au menu de cette rencontre au sommet. Le Souverain pontife s’est toujours préoccupé de l’évolution de la situation dans ce vaste pays au cœur de l’Afrique. Lors de la Fête de Noël de l’année 2015, le Saint Père lançait un vibrant appel à tous les acteurs congolais à dialoguer pour un processus électoral apaisé. Quelques mois plus tard, pendant la Fête de l’Assomption, il a fustigé le silence coupable de la communauté internationale face aux tueries de Beni. Au lendemain des événements macabres du 19 et 20 septembre 2016, cette entrevue d’environ une vingtaine de minutes tombe donc à point nommé en vue de dépolluer ce brumeux paysage politique congolais et d’enrayer, par des prières soutenues, le vent chaotique qui fait chanceler cette grande Nation.
Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, s’est fait accompagner à Rome par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, et co-modérateur du Dialogue national, Alexis Thambwe Mwamba. Ils ont malheureusement laissé derrière eux, à Kinshasa, une Cité de l’Union Africaine dépeuplée. L’Eglise Catholique, plusieurs ONGs et l’Opposition politique ont, en effet, tourné le dos au forum que conduit le Facilitateur international Edem Kodjo, au cours de cette semaine troublée qui a fait périr plus d’une cinquantaine de Congolais. C’est alors quoi la pierre d’achoppement ?

L’accord politique en gestation divise les délégués la mouvance présidentielle, de l’Opposition et de la Société civile. Ce document de près de quinze pages sous forme de draft établit une base de gestion consensuelle. Celui-ci prévoit que le Président de la République en exercice, Joseph Kabila, reste en fonction jusqu’à l’installation effective du Président élu (article 70 alinéa 2 de la Constitution). Il préconise la formation d’un Gouvernement d’union nationale et attribue la primature à l’Opposition. Cependant, la durée de la Transition n’y est pas mentionnée, ni les dates des élections et de la passation de pouvoir ou remise-reprise. Ledit accord politique est aussi muet quant au mécanisme de sa mise en œuvre et au plan de décaissement des fonds pour le processus électoral. Pourtant, les princes de l’Eglise Catholique subordonnent la reprise de leur participation aux travaux de ce forum national à la signature d’un accord politique qui répondrait aux quatre conditions suivantes : il devra être clairement établi et stipulé que l’actuel Président de la République [Joseph Kabila] ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle à organiser le plus tôt possible ; les dates des élections devraient être fixées dans ledit accord ; le plan de décaissement de fonds doit être clairement défini dans cet accord ; la composition du comité de mise en œuvre de cet accord ainsi que son planning de travail devront être mentionnés dans cet accord. Quant à l’Opposition menée par le co-modérateur Vital Kamerhe, tout accord issu de ce forum devra mentionner entre autres : la réaffirmation de la stricte observance de la Constitution notamment en ses articles 220 et 70, s’agissant du nombre et de la durée de mandat du Président de la République ; la date de dépôt de candidature et celle de tenue du scrutin ; le sort du Président de la République après le 19 décembre 2016 ; la recomposition de la CENI. Cette Centrale électorale pilotée par Corneille Nangaa dit être en mesure de publier un chronogramme qu’au terme de la refonte totale du fichier électoral en cours, autrement dit à partir du 1er août 2017.

C’est un secret de polichinelle que le vieux conflit entre les Etats-Unis d’Amérique et le Cuba de Fidel Castro a été résolu grâce à l’initiative discrète et efficace du Pape François. Aujourd’hui, les Ambassades de ces deux anciens ennemis ont rouvert leurs portes et les drapeaux américain et cubain planent à nouveau à la Havane et à Washington. Comme quoi, le Saint Père peut également peser de tout son poids pour épargner au peuple congolais des souffrances injustifiées sur l’autel des ambitions politiques. Le 11 septembre 2016, le Nonce apostolique est allé faire rapport au Souverain pontife sur la crise congolaise. Au Président Kabila, le Pape a sans nul doute réitéré son vœu de voir dialoguer les parties prenantes en RD Congo qui tend inexorablement vers une Transition devant déboucher sur des scrutins crédibles et apaisés. Chrétien dans sa grande majorité, le peuple congolais va suivre cette voie de la sagesse. Que les prières et bénédictions du Saint Père éclairent et conscientisent les acteurs congolais.
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