*La Commission Africaine pour la Supervision des Elections suit avec beaucoup d’intérêt la situation politique du Congo-Kinshasa. Dans sa dernière déclaration, cette organisation épingle les aspects majeurs de la crise politico-électorale en gestation et, dans la foulée, lance un appel aux principaux acteurs au sein de la scène politique congolaise. L’accord politique trouvé à la Cité de l’Union Africaine est un pas considérable vers la stabilisation de la nation, aux yeux de la CASE. Mais, il ne constitue, nullement, un atout suffisant pour la solution pacifique et la décrispation de la situation politique du moment, de manière définitive. La CASE constate qu’en dépit de la signature de ce document par la majorité présidentielle, une partie de l’Opposition et de la société civile, rien n’a changé dans le comportement des protagonistes politiques. Par ailleurs, il s’observe même une hausse de tension qui expose la nation à des risques d’implosion sociale. D’où, faut-il que la donne de l’inclusivité soit réglée avant même la mise sur pied du prochain Gouvernement de transition. ‘’Une grande partie du peuple congolais attend voir les leaders du Rassemblement de l’Opposition apporter leur contribution à l’effort de stabilisation du pays ‘’, fait-elle remarquer en substance. Malheureusement, à travers le sommet de Luanda, aucun mécanisme concret n’a été créé pour permettre d’engranger des avancées. Quoi qu’il en soit, durant cette période à problème, la CASE appelle le Chef de l’Etat, les membres du Gouvernement, les responsables des institutions nationales à tous les niveaux et les leaders tant politiques que sociaux, à privilégier des actes de promotion de la cohésion nationale. Cela, afin de garantir la paix durable et l’aboutissement heureux du processus électoral et l’acceptation des résultats issus des urnes, par toutes les parties engagées dans le processus électoral en RDC. Ci-dessous, veuillez prendre connaissance de l’intégralité de la déclaration de la Commission Africaine pour la Supervision des Elections.

DECLARATION D’OBSERVATION N°62/2016

LA CASE CRAINT QUE LA SITUATION POLITIQUE ET ELECTORALE DE LA RDC NE S’EMPIRE APRES LE SOMMET DE LA CIRGL AU REGARD DU CARACTERE NON ENCORE INCLUSIF DE L’ACCORD POLITIQUE SIGNE A LA CITE DE L’UNION AFRICAINE A KINSHASA.

La plateforme Commission Africaine pour la Supervision des Elections (CASE), à travers son Bureau de Suivi du Dialogue BSD en sigle, suit avec une attention soutenue l’évolution de la situation politique et électorale de la République Démocratique du Congo et observe que de plus en plus, les divergences prennent des allures inquiétantes dans le chef des acteurs politiques congolais de la Majorité et de l’Opposition.

Si les délégués aux travaux du dialogue politique national se sont satisfaits des conclusions de ce forum national à la suite de la signature de l’accord historique convenu à travers lesdites assises, il n’en demeure pas moins que cet accord souffre encore de manque d’inclusivité souhaitée par tous.
DU SOMMET DE LA CIRGL TENU A LUANDA

Tout en saluant l’initiative du dernier sommet de la Conférence Internationale pour la Paix dans la Région des Grands Lacs (CIRGL), tenu à Luanda (Angola), la CASE tient à faire remarquer que des sérieuses menaces guettent permanemment le processus électoral congolais en ce qui concerne ses principes sacro-saints de paix et de sécurité.

A ce sujet, il est constaté que, non seulement l’accord signé à Kinshasa n’a pas été suffisamment vulgarisé dans les langues usuelles et vernaculaires de la RDC, mais aussi et surtout, une grande partie du peuple congolais attend voir les leaders du Rassemblement de l’Opposition apporter leur contribution à l’effort de stabilisation du pays.

La CASE constate, malheureusement, que les Chefs d’Etat n’ont pas mis en place un mécanisme pratique et clair visant l’intégration des opposants non encore convaincus par l’accord politique de la Cité de l’Union Africaine.
DE LA SITUATION POLITIQUE DE LA RDC

La CASE rappelle aux uns et aux autres la nécessité d’observer une large consultation au sein de l’Opposition (pro et anti-dialogue) avant toute mise en place d’un Gouvernement chargé de soutenir le processus électoral. L’accord politique est un pas considérable vers la stabilisation de la nation et non un atout suffisant pour la solution pacifique et la décrispation de la situation politique du moment.

La CASE prévient également les futurs membres du Gouvernement que ceux-ci ne devraient pas se substituer en une CENI BIS foulant aux pieds les principes d’indépendance et d’impartialité de l’institution de gestion des élections en RDC.

La CASE insiste sur l’urgence pour le Chef de l’Etat, les membres du Gouvernement, les responsables des institutions nationales à tous les niveaux et les leaders tant politiques que sociaux, de privilégier des actes de promotion de la cohésion nationale afin de garantir la paix durable et l’aboutissement heureux du processus électoral et l’acceptation des résultats issus des urnes, par toutes les parties engagées dans le processus électoral en RDC.

La CASE regrette qu’en dépit de ses multiples alertes pour une facilitation améliorée du processus politique, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine ne fait que jeter de l’huile sur le feu en rejetant toute possibilité de nouvelles négociations politiques destinées à cimenter un climat de confiance pour une transition sans heurts.

La CASE constate qu’en dépit de la signature de l’accord politique, rien n’a changé dans le comportement des protagonistes politiques ce qui expose la nation à des risques d’implosion sociale.

Fait à Kinshasa, le 27 octobre 2016.

Pour la Commission Africaine pour la Supervision des Elections, CASE en sigle.

André Kiomba Mpo

Vice-Président
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