*Edem Kodjo, le Facilitateur du Dialogue politique de la Cité de l’Union Africaine, a rencontré, vendredi 7 octobre 2016, le Président Kabila. Rien n’a filtré des échanges entre les deux hommes. Aussitôt, les spéculations ont dominé les conversations dans la ville de Kinshasa. De quoi pouvait-il s’agir ? Pourquoi Edem Kodjo n’a-t-il rien déclaré à la presse ? Alors que, chaque fois que le Facilitateur reçoit ou se fait recevoir par l’une des parties au Dialogue, son service de presse ne tarde pas à publier un communiqué.

Selon plusieurs observateurs, Edem Kodjo serait allé faire rapport de l’évolution des travaux du Dialogue. Ça commence à faire longtemps que les délégués au Dialogue ne siègent plus en plénière. Ont-ils abordé les questions qui fâchent et qui sont à l’origine de la léthargie observée ces derniers jours ? Parmi ces questions, justement, il y a le poste querellé de la Primature que l’UNC de Vital Kamerhe aurait aimé occuper tandis que des caciques de la Majorité Présidentielle ne voulaient rien entendre en début de semaine. La problématique de la non-candidature du Président Kabila aux prochaines élections a été soulevée au Dialogue, mais rejetée par la Majorité Présidentielle. Edem Kodjo a-t-il évoqué le sujet lors de sa réception par le Président de la République ? D’autres questions importantes comme la date des élections ou encore la date de la passation de pouvoir n’ont pas, jusque-là, trouvé des réponses. Le Facilitateur Edem Kodjo a-t-il eu le temps d’en parler avec le Chef de l’Etat ? Dans tous les cas, aussi longtemps que Kodjo n’aura pas dévoilé le contenu de leurs discussions, les éditorialistes ne feront que se perdre en conjectures. Toutefois, il y a des signes qui ne trompent pas. Depuis le jeudi 6 octobre, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine a repris son bâton de pèlerin. On a fait état d’une séance de travail qu’il a eue en aparté avec le groupe de l’Opposition qui soutient Vital Kamerhe au Dialogue de la Cité de l’Union Africaine. La réunion, a-t-on appris, s’est déroulée dans une ambiance de vieilles retrouvailles. Du Champagne a même été sabré à tel point que certains convives s’en sont allés avec une ou deux bouteilles. Il était prévu que le Facilitateur s’entretienne, dans la matinée de vendredi 7 octobre, avec le courant de l’Opposition pilotée par Steve Mbikayi. Ce groupe, en effet, n’accepte plus Vital Kamerhe comme chef de la délégation de la composante Opposition politique au Dialogue. A voir comment les choses se passent, il est possible que l’Accord de Kodjo soit signé dans les heures ou les jours qui viennent. Ce n’est pas un hasard de calendrier si la Cour Constitutionnelle a reporté son verdict sur la requête en report de l’élection présidentielle introduite, en septembre dernier, par la CENI. Des sources ont rapporté que la Cour Constitutionnelle n’a pas pu siéger valablement, faute de quorum. Dans la foulée, certains Députés annoncent l’imminence d’un Congrès du Parlement. Ce serait, selon toute vraisemblance, l’occasion de présenter l’Accord politique conclu entre les parties prenantes au Dialogue. S’il en est ainsi, on croirait la crise politico-électorale résolue. Mais, l’Angola va abriter, à Luanda, sa capitale, le 26 octobre 2016, un Sommet sur la crise en RDC, organisé conjointement par la CIRGL, l’ONU, la SADC et l’Union Africaine. Les Chefs d’Etat africains et responsables des Organisations internationales se conteront-ils d’avaliser l’Accord politique de report des élections négocié par Edem Kodjo ? Décideront-ils de la tenue d’un Dialogue inclusif avec la participation, cette fois, des principales familles politiques de l’Opposition ayant récusé la Facilitation de Kodjo ? D’après le Ministre angolais des Affaires étrangères, le Sommet de Luanda se place dans le cadre du suive de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba de février 2013. La réunion était prévue de longue date. Mais, les manifestations du 19 au 20 septembre dernier et le difficile Dialogue de Kodjo donnent un caractère urgent à la prochaine réunion de Luanda. Le Ministre angolais estime qu’une période de transition sera nécessaire pour conclure avec les aspects techniques et financiers qui manquent pour la réalisation des élections.

Parallèlement, à Kinshasa, le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement maintient la pression sur le régime avec des manifestations de rues annoncées pour le 19 de chaque mois. Etienne Tshisekedi, le Président du Comité des sages du Rassemblement, a invité la population à ignorer les résolutions du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Voilà qui promet de l’électricité en l’air. D’où, tous ces appels à la raison et à la responsabilité lancés par les esprits épris de paix.
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