*L’Accord du 18 octobre, qui reporte la présidentielle en 2018, peine à s’appliquer du fait des dialoguistes qui se livrent une bataille des postes acharnée, alors que le Rassemblement cherche à mettre en place un régime spécial et que le MLC propose la Présidence intérimaire prévue à l’article 76 de la Constitution. Si chaque regroupement devrait camper sur sa position, le pays est encore loin de sortir de la crise électorale et constitutionnelle. On voit mal comment un groupe parviendrait à imposer sa volonté sur le reste de la population, même avec le soutien des acteurs étrangers, si le Dialogue n’est pas privilégié.

Le mois de novembre 2016 va commencer sans que les tensions politiques ne soient sensiblement réduites en RDC. Deux logiques continuent à s’affronter sur l’agora politique. D’un côté, on trouve les partisans et les soutiens de l’Accord politique du 18 octobre dernier à la Cité de l’Union Africaine, sous la Facilitation de l’ancien Premier Ministre togolais, Edem Kodjo. De l’autre, le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement, constitué essentiellement autour de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et du G7 de Moïse Katumbi.

Les participants de l’Accord du 18 octobre 2016 ont reçu un soutien inconditionnel de la CIRGL qui se réunissait la semaine dernière à Luanda, capitale de l’Angola. Le 26 octobre, en effet, 4 Chefs d’Etat africains sur les 11 qui avaient signé en février 2013 l’Accord cadre d’Addis-Abeba, parmi lesquels Joseph Kabila de la RDC, le Tchadien Idriss Deby, le Congolais Denis Sassou Nguesso et l’Angolais José Edouardo Dos Santos ont apporté leur soutien aux conclusions du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Le Président Santos, l’hôte du mini-sommet, soutient le maintien du Président Kabila aux affaires au moins jusqu’au 29 avril 2018, date prévue par les dialoguistes pour la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. Il a déclaré que la contestation du régime serait conjurée avec l’octroi de la Primature à un opposant dialoguiste et la mise sur pied d’un Gouvernement d’Union nationale. Selon l’Accord du 18 octobre, un Comité de suivi, doté des pouvoirs énormes d’accorder une rallonge à la CENI en cas de difficultés techniques et financières, composé de 7 membres de la Majorité Présidentielle, 7 de la Composante opposition et 5 de la Société civile, devait être installé dans un bref délai.

Les recommandations ou décisions du mini-sommet de la CIRGL ont, naturellement, été très bien accueillies à Kinshasa dans le camp présidentiel. Mais, le Rassemblement a rejeté toutes ces décisions de la même manière qu’il avait réservé une fin de non-recevoir au Dialogue de Kodjo. Le Rassemblement envisage d’organiser une série de manifestations publiques pour faire entendre sa position. Ce lundi 31 octobre, l’UDPS a appelé tous ses ‘‘combattants’’ au siège pour les obsèques de leurs camarades tombés le 19 et le 20 septembre dernier, sous les balles, alors qu’ils marchaient pour exiger le respect de la Constitution. Depuis, de nombreux leaders de l’Opposition sont sous le coup des poursuites judiciaires. Le 5 novembre 2016, l’UDPS tiendra un meeting sur le processus électoral. La direction du Rassemblement a annoncé un sit-in le 19 novembre, une date devenue mythique. Le Rassemblement entend maintenir la pression de la rue jusqu’au 19 décembre, date d’expiration du second mandat présidentiel. Que veut l’UDPS ? A l’issue d’un Conclave de l’Opposition, à la mi-octobre, au nom du Comité des sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi a réclamé la tenue rapide d’un vrai Dialogue politique avec la Majorité présidentielle élargie à tous les participants aux travaux de la Cité de l’Union Africaine. Car, dans son entendement, le microcosme politique congolais est désormais coupé en deux grands groupes : le Rassemblement et alliés face à tous les dialoguistes. Au regard de toutes les positions tranchées sur les modalités de gestion de la Transition, les prélats catholiques ont proposé l’organisation d’un nouveau round de discussions politiques sur des sujets qui fâchent. Presqu’en parallèle, le MLC a créé le Front pour le respect de la Constitution dont la principale revendication la Présidence intérimaire d’une durée de 120 jours prévue à l’article 76 de la Constitution. Une façon de récuser les deux arrêts de la Cour constitutionnelle sur la fin de mandat présidentiel et le report des élections, les conclusions du Dialogue et le régime spécial cher au Rassemblement.

La Pros.
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