Ce n’est point les ressources de la faune, la flore, le sol ou même celles du sous-sol qui sont les plus grandes richesses d’une nation. Mais, plutôt, les hommes et femmes qui la constituent. C’est là, une idée à laquelle souscrit le professeur Manara. A ses yeux, Z’Ahidi Ngoma était une réserve inouïe pour le Congo-Kinshasa et disposait encore d’innombrables ressources à donner à la République. Du vivant de Z’Ahidi Arthur Ngoma, il aura été son grand ami mieux, il aura été plus qu’un frère. Le cœur lourd, l’homme à la perche des fins limiers de La Prospérité, a effectué un ultime témoignage sur les contours du grand homme qu’a été et continue d’être, certainement, Z’Ahidi Arthur Ngoma.

C’est le 5 octobre passé que la pétillante flamme de vie de ce grand baobab de la politique s’est éteinte. Tout grand fut-il, il demeurait, hélas, homme et donc mortel. Selon l’entendement du professeur Manara, des livres peuvent être écrits sur la vie d’Arthur. Cela, sans épuiser le mystère de sa personne. Que faut-il dire et qu’est-ce qui devra être éludé s’il faut, absolument, pincé quelques mots à son sujet? Se pose-t-il alors la question face à la perche lui tendue par les journalistes de La Prospérité. Surmontant sa douleur, il s’est finalement confié.

Les grandes lignes

‘’ Arthur Z’Ahidi Ngoma était une réserve particulière d’idées brillantes pour la République Démocratique du Congo, en particulier, mais pour le monde, en général‘’, note-t-il. Il avait encore à donner au pays, martèle-t-il. ‘’Z’Ahidi était singulier. Il maitrisait la magie des mots et avait l’art de percer les choses avant les autres ‘’, poursuit le professeur Manara. ‘’J’ai tort parfois d’avoir raison trop tôt ‘’, disait Z’Ahidi, de temps à autre. La vérité était son idole, révèle le professeur Manara. C’est ainsi qu’il a toujours prôné l’existence commune dans la société et dans tous les secteurs de la vie donc dans la politique aussi. Car, soutenait-il, personne ne peut avoir le monopole de la vérité. Loin d’être extrémiste, Z’Ahidi prônait de la sorte le vivre ensemble. Cela le poussa, bien souvent, à soutenir la résolution des crises politiques dans sa patrie, la RDC, par des dialogues plutôt que par d’autres schémas. Le dialogue était incontournable aux yeux de Z’Ahidi Arthur Ngoma, à en croire Manara. Ce, parce qu’avant ou après l’affrontement, la chose s’impose. Et, pour que ces assises réussissent sa recette est simple. Il faut que toutes les parties soient gagnantes. Pour cela, elles doivent toutes perdre. ‘’Ils voulaient que nous congolais mettions de côté la haine. La haine, ce vice pernicieux est un vil écueil qui ne permet pas d’avancer, qui empêche quiconque en est infesté de ne point prendre de la hauteur sur le jeu et les enjeux qui s’imposent ‘’, dixit le professeur Manara. ‘’Je vois des gens dire que Z’Ahidi est parti sans avoir ceci ou cela. Eh bien, je tiens à éclaircir qu’il n’a jamais été un homme d’accumulation des biens matériels mais d’idées. Il avait son cœur dans la main et savait faire du bien à son entourage sans quête d’aucune sorte, si ce n’est la pratique de la vertu qu’est la bonté. Et, ce n’est point en voiture qu’il investissait mais dans les hommes‘’, précise-t-il. Il a passé d’un trait des dizaines d’années de vie passées avec Z’Ahidi. Du Congo profond, où se sont-ils rencontrés encore tous jeunes, à leur rencontre en France, lors de la poursuite de leurs cursus universitaires pour chuter par les débuts de la vie active. ‘’Il a eu une chance que très peu d’étudiants noirs dans le vieux continent ont pu avoir. Tout jeune et étudiant qu’il était, il a eu à fréquenter déjà à l’université certains des plus grands intellectuels français ‘’, affirme le professeur Manara. ‘’De par la continuité de sa vie professionnelle à l’Unesco, il a pu voir, écouter, échanger avec des sommités mondiales en divers domaines. Ses diverses qualités ont été remarquées et seront, par la suite, récompensées. Déjà engagé en tant qu’étudiant dans les affaires internes de son pays, le professeur Z’Ahidi s’y impliquera de nouveau pour finir par être consacré Vice-président de la République après des revers à profusions ‘’, épingle-t-il. ‘’C’est avec raison qu’il a été élevé à titre posthume au rang de Grand Officier, même si dans sa singularité, il n’accordait pas trop d’importance à ces types de détails. Car, pour lui, c’était l’homme, le plus grand champ de son investissement… et donc c’était des hommes ressources, ses couronnes… ‘’, Conclut-il.

Danny Ngubaa

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