*Une conférence sur le processus électoral congolais a été organisée ce jeudi 13 octobre 2016, à Washington, capitale politique des Etats-Unis d'Amérique par la Fondation The McCain Institute, avec la participation de l'ONG NED et de plusieurs autres organisations américaines intéressées par la question des élections en RD. Congo.

Cette conférence intervient après celle organisée par les mêmes structures en faveur des leaders de l'opposition politique et de la société civile congolaise. Le rendez-vous de ce mois d'octobre a été réservé prioritairement, à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI/RDC), au regard de l'intérêt que revêt actuellement, le processus électoral congolais. Dans son mot introductif, le modérateur de la conférence a indiqué qu'il s'agit d'un exercice démocratique qui consiste à offrir aux Etats démocratiques, un espace d'expression ouvert aux échanges et critiques constructifs. Très attendu par une bonne crème représentative de l'élite américaine, le Président de la CENI, M. Corneille NANGAA YOBELUO, a eu droit à une présentation de 20 minutes, avant de se soumettre à la pédagogie du jeu de questions-réponses.

RDC: une des plus grandes nations d'Afrique où s'exerce une jeune démocratie

Dans sa présentation, le Président de la CENI a rappelé à ses interlocuteurs que son pays est géographiquement grand de 2.345.409 km2 et regorge de 85 millions d'habitants avec un potentiel électoral estimé à 42 millions d'électeurs. Pays post-conflit jouant un rôle éminemment stratégique au cœur de l'Afrique, la RDC est l'un des moteurs africains de développement latent, a-t-il affirmé. Evoquant l'état de la démocratie en RDC, Corneille NANGAA a informé l'intelligentsia américaine que son pays observe bel et bien une ouverture certaine de l'espace politique au regard du nombre impressionnant des formations politiques opérationnelles. Avec 523 partis politiques agréés, plus de 200 chaînes de télévision, environ 600 titres des journaux et près de 1.200 chaînes de radios disséminés dans le pays, la RDC devrait encore fournir quelques efforts en vue d'assurer un réel équilibre dans la prise de parole de toutes les tendances politiques dans l'espace médiatique congolais. Il a reconnu l'existence d'institutions publiques et des organisations de défense des droits de l'homme, même des efforts supplémentaires doivent impérativement y être déployés pour l'avenir. Enfin, la présence des institutions démocratiques (Parlement bicaméral élu; Assemblées provinciales et Gouverneurs élus) qui demandent un parachèvement des cycles électoraux pour installer, finalement, toutes les institutions citoyennes jusqu'à la base.

Absence d'un registre d'état civil et nécessite d'un fichier électoral

Le second chapitre de sa communication aux élites politiques, diplomatiques et électorales américaines a épinglé cette faiblesse administrative qui expose encore très dangereusement la RDC à savoir le manque d'un État Civil. C'est ainsi qu'il a rappelé qu'en 2005, il avait été constitué un fichier électoral de 25 millions d'électeurs ayant permis l'organisation du référendum constitutionnel, les cinq premières élections démocratiques directes (Président de la République, députés nationaux et Provinciaux) et indirectes (Gouverneurs et Sénateurs). En 2011, la RDC a eu recours à la même formule de révision du fichier électoral pour constituer un fichier de 32 millions d'électeurs. Malheureusement, ce fichier ne permit d'organiser que deux scrutins électoraux (Présidentielle et législatives nationales). Cette année en 2016, a-t-il poursuivi, il s'observe un réel retard dans l'organisation des élections étant donné que d'ici là, toutes les institutions démocratiques seront en fin de mandature. C'est ainsi qu'il a évoqué le chemin emprunté par le Dialogue politique en cours qui a permis de dégager un consensus politique notamment sur la révision du fichier électoral et sur la séquence des élections. Corneille NANGAA a souligné qu'un accord politique est attendu tout en reconnaissant qu'une frange de l'opposition n'est pas partie prenante au Dialogue.

Où en est la CENI ?

Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante a fait remarquer à l'assistance que les projections faites sur la révision du fichier électoral tiennent bel et bien et que l'opération d'identification et enrôlement des électeurs sera clôturée en juillet 2017. Parlant de l'enrôlement en cours, il a fait savoir que les statistiques en provenance du Nord-Ubangi, Province pilote, indiquent déjà plus de 600.000 enrôlés et que le déploiement du matériel est en cours pour prendre en charge les 7 prochaines provinces opérationnelles. Au terme de ladite opération d'enrôlement, a-t-il confirmé, suivront les étapes de répartition des sièges par circonscription, l'inscription des candidatures, la commande - production - livraison du matériel sensible, le déploiement du matériel, le recrutement - formation et déploiement des agents électoraux avant les scrutins. Tout ceci, a-t-il dit, nécessite un temps évalué à 504 jours, conformément à l'option décidée par les acteurs politiques au Dialogue. C'est ce choix qui impose à la CENI l'organisation de trois scrutins combinés en un jour (Présidentielle, législatives nationales et provinciales) qui détermine aujourd'hui le poids technique, logistique et opérationnel des délais, a martelé le Président de la CENI.

Le calendrier électoral n'est pas encore publié

Avant de clore son propos dans la Salle Atlentic Academy à Washington, le Président de la CENI a rappelé aux uns et aux autres que la publication du calendrier électoral est une prérogative légale et exclusive à la Commission Electorale Nationale Indépendante. Bientôt sera publié un calendrier électoral, a-t-il annoncé depuis Washington, qui déterminera avec précision les différentes dates et étapes à suivre par le processus électoral. Il a néanmoins fait état de quelques risques et contraintes au regard du climat politique au pays caractérisé par une méfiance absolue entre acteurs politiques et même vis-à-vis de la CENI, son institution. Il a également voulu souligner le poids des défis financiers et logistiques du processus. Corneille NANGAA estime qu'en dépit des garanties annoncées par le Gouvernement, la CENI a toujours besoin d'un soutien logistique et financier de la part des partenaires. La même conférence a été élargie à la communication de l'Ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi, Conseiller diplomatique du Président de la RDC. Cet échange qui a démarré à 15h30, heure de Washington, et a pris fin à 17h30.
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