La formation d’un gouvernement dit d’union nationale reste l’une des résolutions majeures des travaux du dialogue politique tenus à la Cité de l’Union Africaine. Laquelle équipe gouvernementale, si l’Accord politique signé par toutes les parties est respecté, devrait être dirigée par une personnalité issue de l’opposition.Près d’une semaine après la clôture des travaux du dialogue politique, les tractations se multiplient au niveau de la frange de l’opposition afin de se mettre d’accord sur le nom de la personne qui devrait être désignée Premier ministre. Alors que Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et co-modérateur du dialogue pour le compte de l’opposition, partait favori jusque-là, il nous revient d’apprendre que les calculs pourraient se compliquer pour l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Des sources proches de l’opposition qui avait pris part aux travaux du dialogue renseignent que Léon Kengo, le président du Sénat et autorité morale de l’Opposition républicaine (OR) serait entré, lui aussi, dans la danse. Dans un premier temps, il se racontait que Léon Kengo soutiendrait en coulisses la candidature du sénateur Mokonda Bonza pour le poste de Premier ministre. Mais, depuis quelques temps, le président du Sénat ne cache plus ses ambitions de succéder à Matata Ponyo.
Des calculs politiques
L’entrée en course du président du Sénat pour le poste de Premier ministre relèverait des calculs politiques. En effet, révèlent des sources, le départ de Léon Kengo du perchoir de la Chambre Haute profiterait au candidat de la Majorité Président pour lui succéder. Le nom du sénateur Léonard She Okitundu circule pour prendre la place de Léon Kengo.
Ainsi, la présence de She Okitundu à la présidence du Sénat écarterait du coup les craintes des membres de la Majorité présidentielle de voir Léon Kengo assumer l’intérim de l’actuel chef de l’Etat, Joseph Kabila – qui achève son 2ème et dernier mandat le 19 décembre 2016 – comme l’exigent certains opposants>.
Avec le duo Minaku – Okitundu à la tête de deux chambres du Parlement – Assemblée nationale et Sénat – la Majorité présidentielle se sentirait ainsi sécuriser vis-à-vis de ce plan.
Kamerhe à l’Intérieur
Pressenti comme probable Premier ministre, Vital Kamerhe, à en croire certaines indiscrétions, pourrait perdre cette bataille. En lieu et place de la Primature, il lui serait proposé la Vice-Primature en charge de l’Intérieur. Pourquoi ce changement de dernière minute alors que les choses semblaient être ficelées politiquement avant même la signature de l’Accord politique sanctionnant les travaux de la Cité de l’Union Africaine ?
A cette question, certains faucons du clan présidentiel ne veulent pas voir Vital Kamerhe prendre la direction du gouvernement dit d’Union nationale. « Nombreux craignent que le président de l’UNC, une fois à la tête du gouvernement, leur rende des comptes après l’avoir chassé comme un chien galeux du perchoir de l’Assemblée nationale », explique un analyste politique.
Comme on peut le constater, la bataille pour le poste de Premier ministre risque non seulement de prendre plusieurs mois, mais de diviser davantage la frange de l’opposition qui avait pris part au dialogue.
CONGO NOUVEAU