À l'issue de leur réunion du 19 au 20 octobre à Kinshasa, les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo ont publié un communiqué dans lequel ils proposent un plan de sortie de crise. Une proposition qui intervient après deux moments importants du conflit : la signature de l'accord issu du dialogue de la cité de l'union africaine par la Majorité présidentielle et l'opposition «pro-dialogue» le mardi 18 octobre 2016, suivi d'un appel à l'opération «ville morte», décrétée par le Rassemblement le mercredi 19 octobre 2016. Si l'église catholique donne l'impression de donner raison aux uns et aux autres, sa position a, en revanche, de quoi susciter quelques mécontentements.

Avant toute chose, elle reste, bien, l'église au milieu du village. «Il y a des points de convergence à prendre en compte dans la recherche d'une sortie de crise pacifique tant attendue par notre peuple», a constaté l'église catholique qui note qu'aussi bien les participants au dialogue et le Rassemblement sont conscients de la dégradation de la situation socio-politique dans le pays.

«Les uns et les autres jurent par le respect absolu de la Constitution et sont d'accord sur la nécessité d'un large consensus afin d'aboutir à l'organisation des élections libres, transparentes et apaisées», ont encore précisé les prêtres. Mais cette position d'équilibriste s’arrête là. Car dans le fond, le plan de l'église catholique énerve largement les résolutions de la cité de l'UA. Notamment les principaux point de l'accord politique trouvé. Là où les délégués au dialogue ont renvoyé la présidentielle à Avril 2018, la Cenco insiste sur la nécessité d'organiser les scrutins, plutôt, dans un délai plus court, en 2017. De plus, au sujet du sort du chef de l'État, élément central de la crise actuelle, l'accord est resté muet. Les princes de l'église ont, eux, choisi d’être un peu plus clair en demandant au président de la république d'annoncer publiquement qu'il ne va pas briguer un 3e mandat.Des catholiques récidivistes

Quelques heures seulement après la signature de l'accord, plusieurs ténors du Rassemblement, Adam Bombole (AR) ou encore, Olivier Kamitatu (G7) sont montés au créneau pour dénoncer un accord "piège". En insistant sur l'organisation de la présidentielle en 2017, la cenco ne dit pas autre chose. Pour s'en rendre compte dans son communiqué, l'église catholique appelle même à la «vigilance» au respect de la vie humaine. Mais aussi...de la Constitution.

«Vigilance». Un mot qui rappelle l'autre communiqué très musclé des évêques fin 2015, alors que le chaos commençait déjà à s'installer dans le pays. « Malgré notre message, en janvier 2015 le sang a encore coulé suite à la tentative de contourner les dispositions constitutionnelles. Il faut arrêter de faire couler le sang », avait martelé la Cenco le jeudi 26 novembre 2015. Appelant le peuple congolais à la «vigilance dans l'esprit de l'article 64». Un appel qui ne semble pas avoir changé.

Il n'y aucun de doute, la position «milieu du village» de l'église catholique penche un peu du coté du Rassemblement. Et ce n'est pas pour plaire aux conférenciers de la cité de l'UA.
cas.info.ca
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