Depuis la signature de l'accord politique à la cité de l'Union Africaine le 18 octobre, Joseph Kabila boit tranquillement sa tasse de café au Palais de la Nation. Pendant que l'opposition se charge de se taper dessus elle même. Et pour cause, la différence d'approche entre l'UNC et le Rassemblement.

Empêtré dans un rapprochement qui lui a valu tous les noms avec le pouvoir, le chef de fil de l'UNC Vital Kamerhe s'est retrouvé la cible des attaques du Rassemblement qui lui reproche d'avoir facilité à Joseph Kabila un dialogue dans les « conditions fixées par le président ». Il y a surtout l'Accord politique qui renvoie la présidentielle à Avril 2018 faisant craindre à la coalition d'Étienne Tshisekedi une nouvelle prolongation de délai.

Mais depuis quelques jours les critiques ont changé de camp. C'est maintenant le Rassemblement qui discute avec la Cenco à l'initiative du chef de l'État. Du coup, l'UNC est passée à l'offensive, appuyée par le titre du quotidien Le Phare ce vendredi : "dans son cahier des charges, le Rassemblement tolère un glissement jusqu'en 2017". Les pro Kamerhe n'ont pas boudé leur plaisir à le partager massivement.


« Le mensonge est dévoilé. Nous avons dit que nous allions battre campagne sur ce contenu. Les congolais doivent être au courant de la vérité », a par ailleurs taclé Henri Mahangu, représentant de l'UNC en France.



Démêler le vrai du faux

Que dénonce donc l'UNC ? Le parti de Vital Kamerhe reproche au Rassemblement de faire exactement la même chose que lui en cautionnant le glissement. A-t-il raison ? La réponse est oui. En effet, le cahier des charges de la plateforme Tshisekediste propose la mise en place d'un « régime spécial » pour gérer l'après 19 décembre 2016. C'est en quelque sorte la transition décidée dans l'Accord de la cité de l'UA. Mais il y a une différence. Dans l'Accord, la présidentielle est renvoyée à Avril 2018. Le Rassemblement propose que les élections soient organisées dans un plus bref délai dans le courant de 2017. Cette position est aussi celle de l'église catholique, mais aussi d'une grande partie de la communauté internationale.

Autre élément de différence entre les deux frères ennemis : l’attitude face aux responsabilités de la crise. Dans l'accord, aucune mention n'est faite à ce sujet. Le document validé par l'UNC reste muet sur le rôle joué à la fois par le gouvernement et la CENI dans le blocage du processus électoral. Tandis que dans sa feuille de route le Rassemblement exige la restructuration de la CENI, de la cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de l'audiovisuel accusés de n'avoir pas fait preuve de neutralité.



Quid de Joseph Kabila ?

Là encore Rassemblement et UNC s'écharpent. En signant l'accord du 18 octobre, le parti rouge blanc acceptait l'idée de maintenir le chef de l'État en poste jusqu'à l'élection de son successeur. Aujourd'hui, il accuse Tshisekedi et son équipe de chercher à garder, à son tour, Joseph Kabila au pouvoir. La réponse de Félix Tshisekedi.

Difficile d'en juger par des simples déclarations alors que des négociations sont encours.

Dans les bonnes conditions pour diriger le futur gouvernement de transition, le parti de Vital Kamerhe voit d'un mauvais œil une rentrée dans le jeu du Rassemblement. Susceptible de le marginaliser. À mesure que la fin du mandat approche, le fossé continue à se creuser entre ces partis unis hier pour « faire partir Joseph Kabila », mais qui roulent désormais chacun de leur côté.



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