*Une délégation de la CENCO, conduite par son Président, Mgr Marcel Utembi, a rencontré le Président de la République, hier, lundi 5 décembre 2016, au Palais de la Nation. Pour la CENCO, il était question de remettre officiellement à Joseph Kabila, les conclusions de la mission de bons offices, entamée depuis la fin du mois d’octobre dernier. Au sortir de l’audience, il a été donné à la presse d’apprendre que le Président Kabila a encouragé la CENCO à poursuivre sa mission jusqu’à trouver la solution qui évite au pays de sombrer dans une profonde crise. Aussitôt que la mission de la CENCO a été réactivée, de nouveaux contacts sont annoncés.

C’est le vendredi, 2 décembre, que la CENCO a, dans ses conclusions, insisté sur l’urgente nécessité des négociations directes entre, d’une part, la famille politique présidentielle élargie aux signataires de l’Accord politique du 18 octobre, et, de l’autre, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au Changement élargi au Front pour le respect de la Constitution. Les négociations directes envisagées par la CENCO, si seulement elles étaient organisées, devraient porter sur le calendrier électoral, le financement des élections, l’indépendance de la CENI et du CSAC, le fonctionnement des institutions après le 19 décembre 2016, les mesures de décrispation politique, le mécanisme de suivi de l’Accord politique et la forme du compromis politique à trouver.

La médiation de la CENCO n’est pas très bien accueillie par les signataires de l’Accord politique du 18 octobre. Ils voient d’un mauvais œil l’éventualité d’un amendement de certaines dispositions clés dudit Accord. A la limite, ils accepteraient une simple adhésion du Rassemblement à l’Accord politique signé sous la médiation d’Edem Kodjo, en vertu de l’ouverture laissée aux non-signataires à l’article 24. C’est dans cette droite ligne qu’il faudrait inscrire la déclaration musclée de la Majorité Présidentielle, le week-end dernier, sur l’échec de la médiation de la CENCO. L’Opposition et la Société civile dialoguistes n’ont pas été en reste. Les trois composantes au Dialogue ont appelé à l’application intégrale de l’Accord politique du 18 octobre. La formation du Gouvernement ne serait qu’une affaire de quelques heures. La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a, dans la foulée, qu’elle publierait le calendrier électoral dans le courant de la journée de ce mardi 6 décembre 2016. La publication annoncée du nouveau Gouvernement et du calendrier électoral auront, pour effet, de court-circuiter la CENCO dans sa médiation. Selon l’ex-Secrétaire général de l’UNC, le Député Jean-Bertrand Ewanga, passé au Rassemblement, la démission actée du Premier Ministre Matata Ponyo, le discours au Parlement en Congrès et la nomination du nouveau Premier Ministre Samy Badibanga ont porté un frein aux tractations de la CENCO. Mais, dans les milieux proches des signataires de l’Accord politique du 18 octobre, l’idée la plus répandue est que la mise en application de l’Accord permettrait de réduire rapidement les tensions et clivages à l’approche des échéances constitutionnelles. Le pays gagnerait en temps. C’est ainsi qu’en fin de semaine dernière, le Conseiller diplomatique du Président de la République, Barnabé Kikaya, a déclaré que, le 19 décembre, le soleil se lèvera à l’Est pour se coucher, comme toujours, à l’Ouest. Une approche que ne partagent pas les membres du Rassemblement, pour qui, le 19 décembre est un jour pas comme les autres. Lundi 5 décembre, dans la matinée, les jeunes du Rassemblement ont lancé l’opération « Boboto », c’est-à-dire, une séparation à l’amiable. Face à la menace du ‘‘carton rouge’’, l’attitude des forces de l’ordre sera déterminante. A Kinshasa, la mesure d’interdiction des manifestations publiques reste en vigueur. A l’analyse, il ressort que chaque partie campe sur ses positions. La seule issue, face au blocage, demeure la médiation de la CENCO.
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