(Par Noël Tshiani Muadiamvita)

Oui, vous avez bien très bien lu : 800 milliards de dollars américains sur 15 ans !

Un diagnostic sans complaisance

La RDC se porte très mal: le pays traverse une crise multidimensionnelle: politique, constitutionnelle, sécuritaire, économique et sociale. Une crise de mentalités, une crise de moralité, une crise d'hommes.

La situation politique est bloquée par une crise de leadership et de vision. Clairement, la Majorité au pouvoir a délibérément refusé d'organiser les élections présidentielles et législatives dans les délais constitutionnels. Les violations de la Constitution sont très nombreuses et incluent, entre autres, l'interdiction de manifestations publiques, la non- convocation de l'électorat, 90 jours avant la fin du mandat présidentiel, le recours à une force policière excessive pour réprimer les libertés individuelles et les enlèvements et tueries des personnes physiques par des agents de l'ordre. La décision de la Cour constitutionnelle de permettre au Président de la République sortant de rester en poste au-delà de son mandat constitutionnel est une manipulation de la Constitution qui crée un climat d'instabilité générale dans le pays. La situation sécuritaire est très mauvaise: les congolais sont massacrés chaque jour attestant ainsi l’impuissance du gouvernement, de l'armée, de la police et des services de sécurité. Tout se passe comme si l'Etat n'existe que de nom.

La situation économique et sociale de la RDC est catastrophique et est caractérisée par un sous-développement alarmant, une pauvreté extrême, une corruption endémique et une banalisation inquiétante de la mauvaise gouvernance. La RDC est aujourd'hui l'exemple typique de la mauvaise gouvernance économique et politique d'un pays et de l'égoïsme des gouvernants. En dépit de ses immenses ressources naturelles et humaines, elle a aujourd'hui, le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant le plus bas du monde et est classée 228e sur 228 pays d'après Indexmundi qui s'appuie sur les statistiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. La RDC a un système de gouvernance tellement pourri que 85 % des revenus des ressources naturelles n'entrent pas dans le budget national, mais plutôt dans les poches des individus, privant ainsi le pays des ressources nécessaires pour financer le développement. Par conséquent, plus de 90 % de la population vivent sans eau potable, ni électricité, ni encore moins des moyens de télécommunication. Le pays est incapable d'offrir à la population un système éducatif et sanitaire ainsi que des infrastructures de base dignes de ce nom. La croissance économique solide sur papier n’est ni inclusive, ni palpable. Elle ne profite pas à la grande partie de la population dont les conditions sociales restent très précaires. Le chômage avoisine 85 % de la population active et est la cause principale de la pauvreté qui touche 88 pour cent de notre population. La pauvreté fait que l'espérance de vie à la naissance est de 50 ans en RDC contre 90 à Monaco, soit un écart de 40 ans. Avec un PIB par habitant de 394 dollars actuellement, la RDC est le pays le plus pauvre et le moins développé du monde avec 88 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollar par jour en dépit de ses immenses ressources naturelles. Le Franc congolais, monnaie nationale et symbole de la souveraineté du pays, ne vaut rien à tel point que la dollarisation représente 95 % de l'économie nationale.

Au vu de tout ce qui précède, ayons le courage de reconnaître que notre pays a échoué sous la gouvernance actuelle.

Maintenant, que faire ?

Malgré cette situation rocambolesque, je reste optimiste. Je crois que notre pays peut se redresser. Pour arriver à un destin radieux, la RDC doit relever plusieurs défis de développement qui sont : doter le pays d'un leadership politique compétent, éduqué, intègre et visionnaire; rétablir la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire; promouvoir la bonne gouvernance, l’Etat de droit, l’inclusion sociale, le développement en milieu rural et l’investissement privé et public; réduire le gap infrastructurel; améliorer le climat des affaires; et promouvoir la démocratie et des institutions fortes.

Aucun pays ne sort du sous développement et de la pauvreté extrême accidentellement. Pour sortir le pays de la situation catastrophique actuelle, je propose une stratégie de développement cohérente dénommée : " Le Plan Marshall de Noël K. Tshiani pour la reconstruction de la RDC" qui permettrait d'accélérer le développement économique et social et de créer des opportunités pour tous les congolais. Ce Plan permettrait de sortir notre pays de la pauvreté extrême pour qu'il devienne un pays à revenus intermédiaires en 15 ans. Le Plan s'articule autour de neuf piliers fondamentaux.

Avec un PIB par habitant de 394 $ US en 2015, la RDC est le pays le plus pauvre du monde avec plus de deux tiers de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollar par jour. Le pays ne peut pas assurer une bonne scolarisation, ni une couverture sanitaire adéquate à sa population. Seulement 10 % de la population a accès à l’eau potable et à l’électricité, et ce, essentiellement, dans les milieux urbains. La majorité de la population vivant dans les milieux ruraux est abandonnée à son triste sort. Les infrastructures de base (routes, ports, aéroports, chemins de fer, hôpitaux, écoles, et marchés publics) sont très peu développées.

L’insécurité est ressentie sur l’ensemble du territoire national. Les libertés individuelles sont bafouées et les droits humains ne sont pas respectés. Il n’existe ni une justice indépendante, ni une administration publique fonctionnelle. La démocratie n’existe que de façade. Les conditions préalables au développement durable ne sont pas réunies alors que ce pays de 80 millions d’habitants regorge d’importantes ressources naturelles : 1.100 minerais et métaux précieux différents d’une valeur estimée à 24.000 milliards de dollars ; 120 millions d’hectares de terres arables ; 135 millions d’hectares de forêts ; 100.000 mégawatts de potentiel d’énergie hydro-électrique, de sources diverses d’énergie renouvelable (solaire, biomasse, géothermie, charbon, nucléaire, et gaz méthane) et de ressources énormes de pêche et d’élevage.

La corruption est endémique et même banalisée dans toutes les sphères de la vie nationale. Transparency International classe la RDC parmi les pays les plus corrompus de la planète. Le Panel d’experts africains dirigé par Thabo Mbeki estime que 85 % des ressources naturelles de la RDC n’entrent pas dans le budget national, mais plutôt dans des poches des particuliers. Le budget annuel de 9 milliards de dollars n’est donc qu’une petite fraction de ce qu’il aurait pu être dans un environnement sans corruption.

Le Plan Marshall de Noël K. Tshiani pour la reconstruction de la RDC

Il est très important que la population congolaise et les futurs dirigeants prennent conscience de la gravité de l’échec du modèle de développement suivi jusqu’à ce jour. Ma proposition du «"Plan Marshall de Noël K. Tshiani pour la reconstruction de la RDC» est une nouvelle vision du développement qui s’échelonnera sur 15 ans. Je ne propose pas des réformes cosmétiques habituelles qui laissent les problèmes intacts et font l’éloge d’une croissance économique sans impact réel sur le vécu quotidien de la population. Ma proposition vise à transformer fondamentalement la société afin de créer des opportunités pour que toute la population congolaise sans exclusion puisse, elle-même, se prendre en charge définitivement.

Mon Plan pour la RDC s’articule autour de neuf piliers : (1) investir dans les ressources humaines en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et l’autosuffisance alimentaire ; (2) promouvoir la bonne gouvernance et l’utilisation efficiente et transparente de ressources publiques ; (3) promouvoir la paix, la sécurité, l’Etat de droit et la démocratie ; (4) promouvoir l’émergence de la finance nationale; (5) promouvoir l’émergence d’un secteur privé national responsable ; (6) favoriser la réalisation de grands travaux d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre ; (7) favoriser et accélérer l’industrialisation du pays par la transformation locale des minerais, la mécanisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, la mise en valeur planifiée et ordonnée des forêts, et l’éclosion du secteur tertiaire, y inclus le tourisme ; (8) créer des synergies entre le marché intérieur et l’intégration régionale ; et, enfin, (9) mobiliser les ressources humaines et financières pour mettre en œuvre les différents piliers du plan.

La stratégie reposera sur le secteur privé comme principal moteur de la croissance et est fondée sur le libéralisme à visage humain avec une dose raisonnable de l’interventionnisme étatique.

Mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan

Le pays mobilisera les Congolais de l’intérieur et de la diaspora pour la mise en œuvre de cette vision de développement ayant une forte appropriation nationale. Il fera appel à l’expertise internationale quand cela est nécessaire. Il est important de noter le coût total pour la mise en œuvre de ce «plan Marshall» : 800 milliards $ US sur 15 ans. Ce montant très important, pourra être mobilisé sur une combinaison des ressources intérieures, des contributions des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux ainsi que du secteur privé sous forme d’investissements directs étrangers. Les éléments importants pour la réussite de la mobilisation de ressources financières sont le leadership politique qui doit être crédible et à la hauteur des ambitions de développement du pays, la bonne gouvernance pour s’assurer que les ressources publiques sont utilisées de façon efficiente, les politiques économiques et sociales saines, la lutte sans merci contre la corruption, des institutions stables et, enfin, la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

Aux grands maux, les grands remèdes

Ma vision est, certes, ambitieuse, mais réalisable dans un environnement national démocratique nouveau impulsé par la force du changement qui doit animer chacun de nous. Si nous éradiquons la corruption, l’impunité et toutes sortes d’antivaleurs ; mettons en place un Etat de droit fonctionnel et améliorons la gouvernance sous un leadership visionnaire, compétent, responsable et intègre, l’Etat aura des moyens suffisants pour se doter d’un budget annuel d’au moins 72 milliards de dollars à la grandeur du pays pour implémenter cette vision de développement permettant d’atteindre le plein emploi et d’augmenter le PIB par habitant actuellement de 394 $ US à 15.000 $ US dans 15 ans. La RDC ne retrouvera la sérénité et le chemin du développement durable que lorsque tous les acteurs respecteront la Constitution dans son intégralité. Personne ne doit être au-dessus de la loi car, comme disent les Romains, Dura Lex, Sed Lex (la loi est dure, mais c’est la loi). Il est, enfin, temps que la gestion de la RDC par la force des armes s’arrête pour laisser place à la gouvernance par l’intelligence. Pour réussir, la RDC doit restaurer l'intégrité et l'honneur dans la conduite des affaires de l'Etat et au sommet de l'Etat. Le pays doit évoluer de la gestion par la force des armes, la violence, la terreur, la répression dans le sang, la corruption, l'absentéisme du leadership, l'irresponsabilité, la démagogie, la prédation des ressources naturelles, les conflits d'intérêt, le vol des biens publics, la confusion et la procuration du pouvoir à la gouvernance moderne par honneur, intelligence, démocratie et respect des droits humains et des libertés individuelles et collectives. Nous devons refuser d’entreprendre des réformes cosmétiques habituelles qui ne changent pas réellement la situation catastrophique de notre pays. Sans démagogie, ce plan offre aux grands maux, les grands remèdes.
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