Un bilan très lourd : 43 morts (les uns tués à la machette et d’autres égorgés), 141 blessés et plus de 580 maisons brulées dans la nuit du 21/12/2016. Aucun âge n’a été épargné : enfants, femmes, vieilles personnes. Ils sont pour plupart Nande. Le mode opératoire est celui adopté par les égorgeurs de Beni.
Une vengeance des tueries de Luhanga ?
Les auteurs de ces tueries de la nuit du 21 ont été bien identifiés : ils appartiennent à la malice Nyatura qui règne en maîtres dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. A priori ces massacres sonnent comme une vengeance, à la suite des hutus tués il y a moins d’un mois à Luhanga la nuit du 27 novembre dernier . Pour rappel, quelques heures après ces événements, la communauté hutu et par la suite relayée par des chaînes internationales avaient point du doigt les Mai Mai Mazembe considéré faussement comme une milice de la communauté Yira (Nandes). Après enquête et benilubero est prêt à le prouver, cette milice est en réalité une milice entretenue et financée par Kabila lui-même  via certains dignitaires et originaires du Nord-Kivu. L’objectif est de faire accréditer la thèse selon laquelle le peuple nande est tribaliste et génocidaire! Mais derrière cette thèse se cache en réalité la mise en œuvre d’un plan d’invasion du Grand-Nord par les réfugiés hutus rwandais, notamment les FDLR. Si conflits il y a, il n’est pas entre les congolais, qu’ils soient Hutu ou Nande. Il est entre les autochtones et les réfugiés rwandais que l’on aimerait faire passer pour des congolais sans suivre les lois du pays, en faisant d’eux des chefs coutumiers, et en expropriant les autochtones de leurs terres! 
Qui sont les Mai Mai Nyantura,  responsables des crimes à Bwalanda ?
Ce Nyantura est une milice de l’ancien gouverneur Eugene Serufuli Ngayabaseka et actuellement ministre de Joseph Kabila. Elle remontait à 2002 et était présentée par Serufuli comme une force d’autodéfense populaire Hutu, financé par un ONG dénommé (Tous pour la Paix et le développement) TPD en single. Elle va changer de nom en 2010 pour devenir Mai Mai Nyantura. Ils occupent presque tout le territoire de Rutshuru. Leur base se trouve dans le Binza à quelques dizaines de Kilomètres de Kisharo à Vusesa et Nyamitwitwi, en passant par Mulembwe. Sur terrain, les FDLR constituent leur allié principal. Ils compteraient plus de 6000 combattants aujourd’hui. Leur cible principale est l’ethnie nandée. Ils  sont composés de plusieurs bandes criminelles et sont responsables de plusieurs Kidnappings et massacres à Nyamilima, Kisharo, Ishasha, Nyakakoma et dont les plus spectaculaires furent notamment ceux de Buramba en 2003 et qui coutèrent la vie à plus de 379 Nandes et de Binza en 2015 où plus de 226 Nandes furent assassinés.
Cette alliance entre ces milices et le régime fait que les massacres des hutus sont plus décriés et médiatisés par les médias que ceux des Nandé.
Les non-dits des massacres des Yira (Nandes) à Bwalanda
Les médias ont tout de suite présenté ces massacres comme une vengeance des tueries de Luhanga.
Mais personne n’a prêté attention aux vrais motifs présentés par les activistes des droits de l’homme et des autorités locales. Ces massacres sont à comprendre dans le contexte des élections qui vont avoir lieu. Serufuli et ses parrains aimeraient que les élections aient lieu lorsque sur terrain l’ethnie hutue est majoritaire par rapport aux Hunde et aux Nande. Ce qui leur donnerait toutes les chances d’être élus et d’asseoir leur politique dans ces territoires voire dans tout le Grand Nord et dans l’Ituri. Les massacres de Beni auraient le même motif. Et Nul ne l’ignore, aujourd’hui l’Ituri compte plus de 68.000 familles Hutu rwandais et anciens refugiés en Tanzanie. La plupart ont déjà reçu la carte d’électeur congolaise et donc seront bel et bien des électeurs aux prochaines échéances électorales. Leurs voix compteront double et permettront aux étrangers d’accéder aux postes de responsabilité et par la suite de réclamer des territoires « indépendants ».
Une interpellation aux hommes politiques, notamment à nos frères et sœurs de l’Oust de la RD Congo
Les hommes politiques de la RDC doivent apprendre à connaitre leur pays et à l’aimer, s’ils veulent un Congo unique et prospère. Il est inadmissible qu’ils ignorent les raisons cachées des souffrances des filles et fils du pays et n’aient que comme ambition politique le partage du pouvoir.
Ce n’est pas pour rien que la Communauté nandé a toujours exigé une enquête internationale et indépendante pour l’Est de la RD Congo. Et il n’est pas étonnant que le régime s’y soit toujours opposé.
L’avenir du pays passe par cette enquête internationale et indépendante et la crédibilité de tout régime dépendra de l’appui qu’il accorde à cette enquête ! Les auteurs et les complices, de quelque obédience soient-ils, doivent être déférés devant la loi et être déclarés exclus de toute fonction régalienne de l’Etat.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.
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