En début du week-end, la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) a fini la première étape de sa mission de bons offices auprès de différents protagonistes de la crise politico-électorale congolaise sur la nécessité des négociations directes entre les signataires de l’Accord politique du 18 octobre dernier, représentés par le Président Kabila, et le Rassemblement, dirigé par Etienne Tshisekedi, ainsi que le Front pour le respect de la Constitution, proche de Jean-Pierre Bemba. La conclusion, à laquelle est parvenue la CENCO, est considérée comme un échec cuisant par la Majorité Présidentielle et les signataires de l’Accord du 18 octobre 2016.

Le Président de la République, qui, dans son discours au Parlement en Congrès, le 15 novembre, avait déjà conjugué au passé la médiation de la CENCO, va accélérer l’application de l’Accord sur le report des élections conclu à la Cité de l’Union Africaine. Le premier acte de la mise en œuvre dudit Accord aura été, le 17 novembre, la nomination de Samy Badibanga en qualité de Premier Ministre issu du Dialogue facilité par le diplomate togolais Edem Kodjo. Il reste la formation du Gouvernement et l’installation du Comité de Suivi du Dialogue. Le week-end, le Conseiller diplomatique du Chef de l’Etat, Barnabé Kikaya, a annoncé la publication du Gouvernement Samy Badibanga en ce début de semaine. D’après des candidats-ministres consultés, le nouveau Gouvernement pourrait intervenir dans deux jours, ce mercredi 7 décembre 2016. Dans tous les cas, la date du 11 décembre ne serait pas dépassée.

Par contre, les forces politiques d’opposition, réunies au sein du Rassemblement, continuent à espérer que le pouvoir acceptera de venir autour de la table, dans un format à définir, pour trouver un compromis sur des matières recensées par la CENCO dans son communiqué de presse sur sa mission de bons offices auprès des acteurs politiques et des forces vives de la Nation. Il existe six divergences qui exigent un large compromis. Entre autres, la compréhension du concept ‘‘respect de la Constitution et de ses implications en rapport avec la crise actuelle’’, le processus électoral sur des questions de calendrier, de financement des élections, de l’indépendance de la CENI et du CSAC. Parmi les divergences qui nécessitent des échanges directs, il y a, selon la CENCO, le fonctionnement des institutions pendant la période de la transition, les mesures de décrispation politique, le mécanisme de suivi de l’Accord politique et la forme du compromis politique à trouver.

Devant autant de divergences de vue et d’approche sur la manière de résoudre la crise née de la non-organisation des élections dans les délais constitutionnels, seule la volonté politique peut de réduire les tensions. Les échéances constitutionnelles arrivent à une vitesse exponentielle. Les Congolais ont en ligne de mire la date du 19 décembre 2016, correspondant à la fin du second mandat constitutionnel du Chef de l’Etat. La psychose entretenue autour de cette date, devenue mythique, fait craindre le pire. D’où, la multiplication des appels à la paix et au calme. Dans cet exercice, chaque camp est appelé à faire d’importantes concessions. Les USA, l’Union Européenne et plusieurs grandes puissances ont mis en garde les autorités de la RDC et les opposants contre tout acte de provocation susceptible d’engendrer des violences. Il n’y a plus que deux semaines pour rapprocher les uns des autres.
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