La signature du document, prévue samedi 28 janvier, a été renvoyée sine die. Les évêques ont tenté, sans succès, de rencontrer le chef de l’Etat dans l’espoir d’obtenir du Raïs ce que refusent ses lieutenants…



Selon le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, " le mode de désignation du futur Premier ministre, le rôle de la CENCO dans la transition, le chronogramme et l’affectation des ministères " sont les trois points qui divisent encore les parties prenantes aux discussions.



Selon des sources, les évêques ont cherché en vain à rencontrer le samedi 28 janvier, le Chef de l’Etat pour lever, comme le 31 décembre dernier, quelques obstacles.
La Majorité présidentielle maintient son exigence d’un panel de candidats, cinq notamment, parmi lesquels le président de la République désignera le chef du gouvernement. "Nous nous tenons au respect de la Constitution. Il n’est pas question de violer la Constitution parce qu’on parle de l’arrangement particulier. Même depuis Gizenga, c’est la MP qui a la Primature. On ne peut pas imposer au chef d’Etat un Premier ministre. Il ne peut pas entériner un Premier ministre désigné sinon qui est chef de l’Etat ?", s’est interrogé Lambert Mende. 


Un point de vue que le Rassemblement, plateforme chère à Etienne Tshisekedi, n’approuve pas, déclarant s’en tenir uniquement au prescrit de l’Accord du 31 décembre.
Selon cet accord de la Saint-Sylvestre, comme le souligne Christophe Lutundula, le Premier ministre est désigné dans les rangs du Rassemblement et est nommé par le président. Pour ce membre éminent du G7, "l’accord de la Saint Sylvestre est clair à ce sujet. Il stipule, le premier ministre sera de l’opposition non signataire/Rassemblement. De même, la constitution dans son article 78 alinéa 2 est formelle. Il stipule clairement que les membres du gouvernement sont nommés par le président sur proposition du Premier ministre", analyse Christophe Lutundula. 



KATEBE KATOTO POUR UNE LISTE DE CANDIDATS PREMIER MINISTRE
Cependant, le Vice-Président du Rassemblement et grand frère de Moïse Katumbi, Raphael Katebe Katoto, a déclaré sur la radio Top Congo FM, ne voir aucun inconvénient à ce que soit proposée au chef de l’Etat une liste de plusieurs noms. "Il serait même plus démocratique de donner plusieurs noms " a-t-il indiqué. Katebe a révélé que le Rassemblement ne s’est toujours pas réuni pour statuer sur la question du choix du nom du futur Premier ministre.
A ce sujet Vital Kamerhe interpelle le Rassemblement et la MP : "Le peuple aura son dernier mot aux élections étant donné que tout est provisoire. Le peuple a juste besoin d’un minimum d’espoir" a-t-il indiqué.



LA CENCO, OUT APRES SES BONS OFFICES ?
Autre point de blocage, le rôle de la CENCO pendant la transition. Pour la kabilie, le travail des évêques doit s’arrêter après la mise en place de l’accord de la Saint-Sylvestre. Selon Lambert Mende, on ne peut pas accepter qu’une instance religieuse puisse avoir des implications dans un pays laïc. Mais pour les autres composantes, la Cenco devra accompagner la transition en tant que modératrice au niveau du Comité national de suivi de l’Accord (CNSA). Olivier Kamitatu estime que la médiation de la CENCO a permis au pays d’éviter le naufrage. "Nous avons eu l’accord grâce à la CENCO. Un accord qui était forgé après de nombreux efforts. Et n’eût été les évêques qui ont porté cet accord, il y aurait jamais eu d’accord. 



Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’une facilitation. Et la mission de bons offices de la CENCO, quel que soit l’avenir, doit se poursuivre. Nous espérons qu’il n’y aura plus de conflit à l’avenir. Mais s’il devait y en avoir, nous croyons en la capacité qu’ont développée les évêques à pouvoir jeter des passerelles entre les différentes composantes, entre les acteurs politiques. Les remettre en cause à la fin des discussions est ce qu’on appelle un coup de Jarnac ", a-t-il fait savoir.



La question de l’affectation des portefeuilles au sein du gouvernement n’est également pas réglée. Notamment la gestion des ministères régaliens. A savoir : Justice, Intérieur et Sécurité, Affaires étrangères et Finances. Les évêques exhortent la majorité et l’opposition à se concerter afin de trouver rapidement un compromis. Ils souhaitent que cela puisse se faire dans une semaine. 



Lambert Mende, délégué de la MP à ces discussions, confie justement que le travail va continuer en l’absence des évêques. "Quand les évêques reviennent, nous allons terminer le travail. Entre-temps, nous restons en contact avec nos amis du Rassemblement", a-t-il rassuré.
Membre influent du Rassemblement, Joseph Olengha Nkoy se montre également optimiste. "Au retour des évêques, nous allons leur proposer des solutions dont on a convenues d’un commun accord avec la mouvance présidentielle", a confié le président des FONUS. 



LA MP RETIRE SA RESERVE A L’ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE
Au cours des travaux du samedi 28 janvier, la famille politique du chef de l’Etat a retiré la réserve émise lors de la signature, le 31 décembre, de l’Accord le rendant désormais inclusif. Mais pour le Rassemblement, la non-signature de l’Arrangement particulier représente un échec. Et pointe du doigt la MP qui, selon le regroupement post Genval, chercherait à prendre le gros du morceau. 



La plateforme dirigée par Etienne Tshisekedi annonce une importante réunion ce lundi 30 janvier à l’issue de laquelle elle prendra une position sur le sujet.
L’épiscopat catholique reste cependant optimiste, malgré les points de divergence, quant à la suite des discussions. Le Vice-président de la CENCO, Mgr Fridolin Ambongo, soutient que l’essentiel est fait et que les 3 points seront liquidés rapidement pour une fin heureuse au retour des évêques qui devraient partir dimanche 29 janvier pour un voyage pastoral à Oslo, en Norvège.
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