*Plusieurs fois annoncée et décalée, la fin des pourparlers directs autour de la CENCO sur l’affaire de l’Arrangement Particulier devrait, si tout va bien, se concrétiser aujourd’hui, samedi 21 janvier 2017, en marge d’une Plénière des plénières, prévue à 13 heures. La nuit portant, naturellement, conseils, y a-t-il moyen d’imaginer qu’entre le nul des Léopards contre la Côte d’Ivoire et l’ambition, sans cesse réaffirmée dans les Préambules de la Constitution et de l’Accord du 31 décembre 2016, celle de bâtir ensemble, un pays plus beau qu’avant, la Majorité et le Rassemblement ont-ils trouvé des interstices, pour transcender leurs divergences ? Tout est possible. A moins de sacrifier le destin de la nation sur l’autel des intérêts pervers…

Aux dernières nouvelles, rien de concret, n’a filtré hier, au Centre Interdiocésain, à la Gombe, où la Majorité et le Rassemblement, tenant chacun, un camp avec ses alliés, négocient le dernier virage en vue de la conclusion d’un Arrangement Particulier sans lequel, l’Accord de la Saint Sylvestre, quoique signé dans des circonstances du forcing, ne saurait être mis en œuvre. Les travaux en commissions, semble-t-il, se poursuivent encore. Mais, à tout prendre, le décor planté donne à penser qu’un gros blocage se profile à l’horizon sur des matières dites sensibles. La Majorité, à son corps défendant, est montée, jeudi 19 janvier, au créneau, pour dénoncer ce qu’elle appelle ‘’Coup d’Etat’’ monté, à la CENCO, pour l’atomiser. De l’autre côté, le Rassemblement, dans sa fougue habituelle, tient, mordicus, à l’application sans failles des dispositions de l’Accord. Allusion faite, ici, à l’affaire liée notamment, au choix du Premier Ministre qui, à son avis, ne doit souffrir d’aucune interférence, fût-elle du Président de la République. Non, rappelle la Majorité qui s’en tient, quant à elle, au pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat et invite, par conséquent, le Rassemblement à lui présenter un Panel de cinq noms des candidats au Poste de Premier Ministre.

Comme quoi, la lame de fond est toute, dans ce nouveau nœud gordien que, même Denis Sassou Nguesso, de passage en visite privée à Kinshasa, n’a su ni lire, ni décrypter dans le sens de départager les protagonistes sur les tenants et les aboutissants de leurs divergences réelles. Si n’est, peut-être, que d’appeler les Evêques à la patience et au calme jusqu’au bout.

Des pierres d’achoppement

Trois semaines après la signature, depuis le 31 décembre 2016, de l’Accord politique, sous la médiation locale, menée par les Evêques de la CENCO, le tendon d’Achilles est, désormais, dans sa phase d’application. Il était question qu’en vue de vider les divergences résiduelles qui, en tout état de cause, continuaient encore à bloquer la machine, peu avant la signature, qu’une option soit levée pour qu’en définitive, au bout de nouvelles discussions de trois jours, au début du mois de janvier 2017, un Arrangement Particulier scelle l’amorce de la cogestion de la période préélectorale.

Aujourd’hui, l’on connaît, certes, la taille du gouvernement fixée à 46 membres dont 37 ministres et 9 vice-ministres. L’on sait aussi qu’Etienne Tshisekedi présidera le Conseil National de Suivi de l’Accord. Mais, toute une litanie d’interrogations demeure sur le nom du Premier Ministre et de son mode de désignation. Il en est de même du partage des postes au sein du futur gouvernement. Les Ministères de souveraineté ne doivent pas être laissés entre les mains inexpertes, crie-t-on, à la Majorité. Là-dessus, des arguments contre arguments se fourbissent dans tous les camps, comme dans une nouvelle guerre sans merci. Des travaux en commissions sont plombés, en amont, par des positions de principe. Rien n’avance. Et, au niveau du Conseil National de Suivi, la Questure ira à la Société civile. Tandis que les autres postes de Vice-présidents font l’objet de la bataille de répartition. Car, la Majorité estime que le Rassemblement, au regard de l’Accord, aurait mieux fait, s’il se contentait de la présidence attribuée à Etienne Tshisekedi au lieu de chercher midi à quatorze heures, en rivalisant d’ardeur pour avoir, une fois de plus, une des vice-présidences.

D’ailleurs, la Majorité fustige les excès de table du Rassemblement qui, au finish, serait tenté de rafler, à lui tout seul, 24 postes sur les 28 que compte cette institution d’appui à la démocratie. Jusqu’ici, faut-il le rappeler, l’on n’a pas encore parlé de la CENI, du CSAC et des gouvernements provinciaux. Le moment venu, la même querelle des postes reviendra à la surface, avec ses nombreux démons. Ainsi, la transition vibrera-t-elle au gré de vagues et du suspense total.

Allez à l’essentiel

Visiblement, dans un tel exercice où le poids politique et les rapports de force dus aux manifestations de rue, s’entrechoquent et se repoussent, la ligne médiane n’est peut établie que s’il y a une bonne dose de bonne volonté politique des uns et des autres.

D’où, des appels se multiplient, pour recommander à mettre un bémol dans les revendications. Si l’objectif est, vraiment, d’aller aux élections, le temps presse. Il est dans l’intérêt de tous et de chaque camp, de privilégier l’essentiel. La Monusco a lancé, mercredi dernier, un vibrant appel en ce sens. Hervé Ladsous, le Secrétaire Général Adjoint de l’Onu en charge des Questions de maintien de la paix dans le monde, l’a évoqué, à sa manière, dans une déclaration, dernièrement, devant le Conseil de sécurité.

La crainte de l’enlisement grandit chaque jour davantage et reteinte autrement en noir, le ciel politique dont les éclaircies étaient, pourtant, plus proches. Comment sortir du bourbier ? Les Evêques, constituant, une digue, selon Sassou, doivent-ils lâcher ? Non, pourquoi ? Le bon sens les exhorterait, après tous les efforts et sacrifices, à faire accoster la barque, avant de se frotter les mains. L’union de prières, y compris l’implication du Pape François et l’intercession de la sainte vierge Marie, les y aideraient.
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