Après le rapport accablant de l’ONU paru le 1er mars dernier, c’est au tour de l’Union Européenne d’évoquer de nouvelles sanctions contre le gouvernement Kabila en cas de non mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016.

Réunis le lundi 6 mars à Bruxelles, les Ministres des affaires étrangères de l’Union ont renouvelé leur inquiétude au sujet de la situation en République Démocratique du Congo. Dans le rapport sur les conclusions du Conseil sur la République du Congo, l’UE rappelle que ni la disparition du leader historique Etienne Tshisekedi, ni la situation sécuritaire précaire du pays ne doivent servir de prétexte pour retarder l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre.

Après avoir réitéré son soutien à la conférence des évêques (CENCO), l’UE a également rappelé l’urgence de nommer un premier ministre issu de l’opposition.

Évoquant plusieurs rapports d’ONG sur le terrain telles qu’ HUMAN RIGHTS WATCH et AMNESTY INTERNATIONAL, Bruxelles a rejoint la position de Zeid Ra’as al Hussein, Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, sur la situation humanitaire dans la Province du Kasai et s’est dite prête à adopter de nouvelles sanctions contre les responsables politiques et les forces de l’ordre congolaises.

L’Union Européenne avait déjà adressé des sanctions le 12 décembre 2016. Ces mesures nominatives avaient alors frappé sept dignitaires de l’appareil sécuritaire congolais. Elles prévoyaient l’interdiction de voyager ainsi que le gel de leurs avoirs dans l’Union. Elle avait alors précisé que de nouvelles sanctions pourraient être envisagées en cas d’obstruction du processus démocratique ou de nouvelles violences. La menace formulée le 7 mars intervient au moment où l’administration américaine, en plein chamboulement depuis l'arrivée de Trump, est inaudible sur le sujet.

Les autorités congolaises se sont dites « surprises » et agacées par « la mauvaise foi » des diplomates européens. Au sujet de la vidéo attestant des violences commises par les forces de l’ordre dans la province du Kasai, le gouvernement évoquait par la voix de son porte-parole Lambert Mendé en février dernier un « montage » conçu par l'opposition.

« La majorité présidentielle ne va rien bloquer, elle a toujours agi en faisant des concessions énormes notamment la concession consistant à laisser le poste de premier ministre à l’opposition, a déclaré Aubin Minaku président de l’Assemblée Nationale de RDC, auprès de RFI mardi. Le blocage ne vient pas de la majorité, la majorité est même agacée de ce qui se passe aujourd’hui au sein de l’opposition .» Le 7 mars, Leonard She Okitundu, chef de la diplomatie congolaise a déclaré vouloir convoquer l’ambassadeur de l’UE à Kinshasa. « Si l’UE ne change pas cette façon de faire, la République Démocratique du Congo va en tirer les conséquences ».

"Il faut que le camp Kabila comprenne l’urgence de débloquer la situation, dit-on au Quai d’Orsay, et qu’un gouvernement de transition soit nommé avec un premier ministre présenté par le Rassemblement."
De son coté, Jean-Marc Ayrault a récemment refusé de recevoir son homologue congolais. « la majorité présidentielle n’arrête pas de renvoyer la balle dans le camp de l’opposition, alors que c’est le camp Kabila qui bloque », nous confie un proche du ministre français des Affaires étrangères. L’Union Européenne refuse de communiquer sur le calendrier des sanctions à venir ni sur l’identité des personnes visées. « Elles seront actionnées si le blocage persiste » nous dit-on au Quai d'Orsay. Deux officiels sanctionnés par les Etats-Unis sont jusque-là passés au travers des mailles de l'Union européenne: le vice premier ministre et ministre de l'Intérieur Evariste Boshab et le directeur de l'Agence Nationale des Renseignements congolais (ANR) Kalev Mutond. Le nom de ce dernier apparait dans une résolution appelant à de nouvelles sanctions votée par le parlement européen le 1er décembre dernier.

source : parismatch
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