La société Virginika, appartenant à la famille de Moïse Katumbi, a reçu mardi une décision des autorités du Haut-Katanga annonçant la restitution de son véhicule saisi au mois de juillet. Est-ce le début de la fin des ennuis pour l’opposant en exil ?

« Il était dit partout que Moïse Katumbi avait volé un véhicule de l’État et l’avait donné à l’un de ses proches. Huit mois plus tard, la vérité éclate : c’était en fait un gros mensonge », explique à Jeune Afrique un membre de l’entourage de l’opposant, candidat déclaré à la prochaine présidentielle en RD Congo.

L’affaire remonte au mois de juillet lorsque les nouvelles autorités du Haut-Katanga, dans le sud du pays, décident de saisir le véhicule que l’ancien gouverneur avait cédé à son « chargé d’affaires sociales ». Mais, très vite, « après vérification sur le terrain », la police locale se rend compte que l’engin, immatriculé 15382AK/05, n’appartient pas à l’État mais bien à la société Virginika, propriété de la famille Katumbi.

Un rapport du commissaire provincial est alors envoyé dès le 24 octobre au gouverneur Jean-Claude Kazembe pour l’informer de la situation. Mais ce dernier attendra près deux mois pour accuser réception dans un courrier expédié, mardi 28 février, au numéro un de la police du Haut-Katanga. Dans cette lettre, datant du 13 janvier et dont Jeune Afrique a pu consulter une copie, Jean-Claude Kazembe, se fondant sur le rapport de la police, confirme que le véhicule « est réellement enregistré au nom de la société Virginika ». « En conséquence, je vous autorise à le restituer sans frais à son propriétaire », écrit-il.

Vers un dénouement du cas Katumbi ?

Cette décision présage-t-il un dénouement imminent des autres ennuis de Moïse Katumbi ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il qu’une commission ad hoc mise en place par des évêques catholiques, médiateurs des pourparlers politiques en cours en RD Congo, s’était rendue fin janvier à Lubumbashi pour « recueillir des éléments » sur le cas Katumbi. Son rapport est attendu dans « les prochaines heures », selon une source proche du dossier.

Moïse Katumbi s’était déjà mis Joseph Kabila à dos lorsqu’il s’était prononcé, en décembre 2014, contre un « troisième faux penalty », entendez un troisième mandat du chef de l’État congolais. Depuis, l’ex-gouverneur, devenu l’opposant le plus sérieux face au camp Kabila, s’est attiré les foudres du pouvoir.

Dès le mois de juin 2015, il est ciblé par une plainte pour corruption, fraude et détournement déposée, au nom du président de la République, par Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’État en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme. L’affaire fait pschitt, mais le feuilleton judiciaire ne fait que commencer.

Il ne reste plus au régime en place qu’à aller saisir mes chiens, s’offusque Moïse Katumbi
En mai 2016, l’épisode du recrutement présumé des mercenaires étrangers se conclut par une inculpation de Katumbi pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État. Dans la foulée, l’ex-gouverneur du Katanga (aujourd’hui démembré), parvient à quitter le pays pour des raisons de santé.

Derrière lui, une autre affaire aussi rocambolesque est portée devant les instances judiciaires de Lubumbashi. Un Grec l’accuse d’avoir spolié son immeuble. La sentence ne tarde pas à tomber : trois ans de prison ferme à l’encontre de Katumbi qui vit désormais en exil forcé entre Bruxelles, Paris et Londres. « Il ne reste plus au régime en place qu’à aller saisir mes chiens et à dire qu’ils appartiennent à l’État », s’offusque Moïse Katumbi qui ne cesse de dénoncer un « véritable acharnement du pouvoir » à son encontre.

jeuneafrique
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