Au lendemain de la signature de l’Arrangement particulier, le président de l’Union Nationale des Nationalistes (UNANA) a invité les congolais à tourner désormais leur attention vers les élections. Willy Mishiki, également Vice-ministre de de l’énergie et ressources hydrauliques espère que la frange de l’opposition qui hésite encore de signer l’Arrangement particulier va rejoindre le processus.Comment vous réagissez après la signature de l’Arrangement particulier ?
C’est une bonne chose. Vous savez que l’Arrangement particulier n’est que l’ensemble des mesures en vue de concrétiser sur le terrain l’Accord de la CENCO du 31 décembre 2016. L’élément le plus important est que tout le monde est d’accord autour du 31 décembre. L’Arrangement particulier n’a pas beaucoup d’importance, il n’est qu’un échantillon, il est un processus parce qu’il va prendre assez de temps pour la mise en oeuvre de l’Accord. Beaucoup de gens ne le savent pas. Le parlement s’implique puisque comme l’Accord doit être soumis à l’Assemblée nationale et pour la deuxième lecture au Sénat, il était tout à fait normal que les présidents des deux chambres puissent s’associer, que les députés et sénateurs puissent s’associer, qu’ils puissent comprendre les tenants et les aboutissants, le projet de loi sur la création du CNSA qui en principe est une institution d’appui à la démocratie et qui devrait être dirigée par quelqu’un de la société civile.
Que pensez-vous aujourd’hui de l’isolement de la CENCO qui était censée finaliser l’arrangement particulier ?
En ma connaissance, la CENCO avait déjà déclaré son incapacité à pouvoir faire aboutir les travaux du Centre Interdiocésain. Non seulement ils ont dressé un PV de constat d’échec, et le Chef de l’Etat a désaisi la CENCO du dossier des pourparlers, elle a été écartée. La CENCO poursuit son travail comme toutes les asbl de la république qui sont régies par le ministère en charge de la justice.
Que répondez-vous aux politiques qui disent que les opposants ayant signé l’Arrangement particulier ont perdu leur statut et rejoint la MP ?
Il n’y a pas quelqu’un qui distribue les cartes pour dire que tel est opposant tel ne l’est pas. Est opposant, celui qui s’oppose à la politique du pouvoir en place et en particulier du gouvernement, depuis l’administration centrale jusqu’à la plus basse échelle. Et puis lorsque vous regardez ceux qui ont signé, c’est l’échantillon. Je donne le cas de mon groupe politique: l’opposition signataire de l’Accord (OPSA) de 18 octobre, dirigée par Samy Badibanga, mais il y a un délégué, le professeur Mokonda Bonza qui a refusé carrément de signer. Mais ce n’est pas autant que cela remettrait en cause la signature de l’OPSA, il n’est qu’un délégué, c’est Samy Badibanga qui l’a envoyé. C’est comme la Majorité, si certains délégués pouvaient refuser de signer mais ça ne change rien si Mr Kabila est d’accord avec leur mandat. Moi je crois que c’était une formalité importante qui a mis fin à la récréation. Maintenant on ne doit pas faire le débat sur l’Accord, sur l’Arrangement particulier, le cap doit être orienté maintenant sur l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles.
Que dites-vous aux opposants qui hésitent encore de signer l’arrangement particulier ?
Si vous regardez depuis 1960, il y a toujours des gens qui venaient prendre le train quand il est en route. C’est du “Congolisme” ça. Regardez la sécession du Katanga avec Tshombe. Qui pouvait croire que Tshombe reviendrait au gouvernement central, il est revenu pourtant. Le Mulopwe avec la sécession du Kasaï, il est revenu. Tous ces dialogues là que nous avons connu, les gens quittaient mais revenaient toujours. Donc, je suis sûr qu’avant la fin du mois prochain, tous ces gens là vont revenir dans la barque. J’ai suivi Tshisekedi Félix qui après la convocation de la signature de l’arrangement particulier, a pris l’avion pour aller à Bruxelles, recevoir des consignes. Mais on ne peut pas diriger un pays comme ça avec des consignes qui viennent de l’extérieur.
Interview réalisée par Patrick Maki