*Sur fond de polémique sur l’enquête des Nations unies sur le massacre, le Raïs entend montrer à ses détracteurs qu’il veille aussi à la sécurité de la population kasaïenne.
C’est sous un tonnerre d’ovations aux cris de ‘‘Wumela’’ (demeure au pouvoir) que Joseph Kabila a été accueilli hier dans la soirée à Tshikapa. Parti de Kinshasa à 4 heures du matin le lundi 12 juin, le président de la République est arrivé à destination par route, à bord de sa camionnette (TOYOTA) 4x4. Une manière pour le chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions, de prouver à la face du monde qu’il bénéficie encore de la légitimité de cette population martyre du centre du pays. Bien plus que le commandant suprême de l’Armée s’attèle à sécuriser ce territoire jadis à la merci des milices ‘‘Kamuina Nsapu’’.

C’est par le pont Loange, long de 425 mètres, que Joseph Kabila est entré hier dans le territoire de Kamonya, dans la nouvelle province du Kasaï. Le choix de ce pont n’est pas anodin. C’est en fait cet ouvrage qui fait frontière entre les provinces du Kasai et du Kwilu, que le chef de l’Etat congolais avait inauguré en 2010.
A son arrivée, le président de la République a été accueilli sur ce pont, à 125 kms de Tshikapa, par le Gouverneur Marc Manyanga. Etaient aussi présents le Vice-premier Ministre et Ministre de l’intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, le ministre de la Défense nationale, Ata Matabe, les députés nationaux originaires de cette province ainsi que d’autres autorités politico-administratives et militaires tant nationales que provinciales.
Le comité d’accueil a accompagné le cortège présidentiel sur 125 kms, jusque dans la ville de Tshikapa, où des foules ont accueilli le chef de l’Etat à la tombée de la nuit. Communiant avec la population, Joseph Kabila a marché sous des ovations populaires, du pont Kasaï, dans la commune de Dibumba jusqu’au Gouvernorat de la province, où il a présidé une réunion de sécurité, avant de rejoindre sa résidence temporaire de Tshikapa.

ADMIRATION
Admiratif, le Vice-premier Ministre et Ministre de l’intérieur et sécurité a salué l’audace du président de la République qui, selon lui, s’est résolu à braver tout danger en s’engageant au volant de son véhicule, de la capitale jusqu’à Tshikapa, parcourant par route une distance de 950 kms en dix heures.
« Ce geste est non seulement une première, mais aussi un message fort qui rassure le peuple dans cette partie du pays où, en décembre 2016, la milice terroriste Kamwina Nsapu a fait des incursions meurtrières en pleine ville de Tshikapa », a déclaré Emmanuel Ramazani Shadary.
D’après des sources concordantes, à ce jour, les forces de sécurité ont déjà récupéré la totalité des localités occupées par les milices Kamwina Nsapu, qui ont décapité 39 policiers au village de Malenga, à 70 kms de Tshikapa et plusieurs civils.

BAIN DE FOULE
A travers ces visites, Joseph Kabila a tenu à lancer un message clair à ses pourfendeurs qui s’époumonent à réclamer à cor et à cri une enquête internationale sur l’assassinat de deux fonctionnaires onusiens et sur le massacre des populations civiles dans le Kasaï. Kinshasa a accepté le principe de cette enquête internationale, mais entend en garder la direction. Ce qui n’est pas du goût de certaines capitales occidentales et d’une partie de l’Opposition.
Tout se passe comme si ces détracteurs du pouvoir congolais soupçonnaient ce dernier d’être mêlé à ces tueries. Par ces tournées du chef de l’Etat à Kananga, Mbuji-Mayi et Tshikapa, le Raïs entend donner la preuve qu’il tient à la sécurité dans l’espace kasaïen. Le côté populaire de ces accueils (Kananga, Mbuji-Mayi et Tshikapa) montre que les populations du Kasaï soutiennent leur chef.
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